Journée mondiale des droits humains
Notre dossier spécial sur le Soudan
Bonjour,
Pour la Journée internationale des droits de l’homme, ce ne sont pas les sujets qui manquent, malheureusement.
Mais j’ai tenu à mettre en lumière un conflit qui mobilise intensément notre mouvement et illustre la raison même de notre engagement : la catastrophe humanitaire qui ravage le Soudan.
Depuis plus de deux ans, le Soudan est déchiré par une guerre d’une brutalité extrême entre les Forces armées soudanaises (SAF) et les Forces de soutien rapide (RSF).
Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées, des millions ont fui et des communautés entières sont affamées par les affres de la guerre.
Et pourtant, le monde semble détourner le regard.
La situation étant terriblement précaire, il était essentiel pour notre section de vous fournir le plus d’informations possible : une vue claire des actions menées par notre mouvement et de l’importance de votre soutien dans ce contexte.
Car les chiffres sont pourtant accablants :
· 15 millions de personnes déplacées, ce qui représente la plus grande crise de déplacement sur la planète.
· 30 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire, avec la famine qui menace et le choléra se propage.
· Les femmes et les filles subissent des violences sexuelles systématiques : viols, viols collectifs, esclavage sexuel.
· Les civils sont bombardés chez eux, des hôpitaux sont détruits, l’aide humanitaire est bloquée.
Ce n’est pas le chaos, c’est une cruauté planifiée.
Elle est rendue possible par l’impunité, alimentée par les armes, et tolérée par le silence international.
Chaque jour où ce silence persiste, des vies sont brisées.

Permettez moi de vous parler davantage de la situation.
Ces dernières semaines, la violence a de nouveau explosé dans la région du Kordofan.
Début novembre, les RSF ont capturé plusieurs villes et intensifié leurs attaques autour d’El Obeid, y compris une frappe de drone qui a tué au moins 40 personnes lors de funérailles.
Des vidéos d’El Fasher témoignent d’exécutions massives, tandis que les récits de viols et d’autres crimes continuent d’affluer. On y voit des civil·e·s pris au piège, sans voie de sortie.
Face à l’horreur, Amnistie internationale demande une fin immédiate des attaques contre les civils et exhorte les États, notamment ceux qui continuent de fournir des armes comme les Émirats arabes unis, la France, la Chine ou la Turquie, à cesser d’alimenter cette guerre.
Le monde ne peut plus fermer les yeux alors que les dangers sont évidents pour tous et toutes.

Nous sommes à un choix moral : accepter les cycles de violence et de silence, ou résister pour la justice et l’humanité. Car détourner le regard n’est plus une option.
Comment nous résistons ?
Amnistie internationale travaille au Soudan depuis des décennies. Aujourd’hui, grâce à votre soutien, nous sommes en première ligne pour défendre la vérité et protéger celles et ceux qui en ont besoin :
· Documenter l’horreur : de la violence sexuelle aux massacres de civils, nos rapports, notamment La mort est entrée dans notre foyer, ils nous ont toutes violées, exposent les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité.
· Combattre l’impunité : nous avons obtenu la création de la Mission d’établissement des faits de l’ONU et demandons l’élargissement de la compétence de la CPI.
· Couper le flux d’armes : nos enquêtes ont révélé des livraisons depuis la Chine, la Russie, les Émirats arabes unis, la France et d’autres États. Nous exigeons un embargo élargi et efficace sur tout le pays.
· Soutenir les survivant·e·s : nous plaidons pour des ressources d’urgence, des soins médicaux et un soutien psychosocial pour les femmes et les filles.
· Protéger les enfants : nos recherches récentes montrent l’impact dévastateur des sièges et du déplacement sur les plus jeunes.
Nous ne lâchons rien. Parce que la justice ne peut pas attendre.
Mais aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de vous pour aller encore plus loin.

Quelques mots d'Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnistie internationale
« Le monde ne peut pas continuer de tourner le dos aux civils au Soudan, en particulier dans la région du Kordofan, alors que les dangers graves auxquels ils font face sont évidents pour tous.
Il est inconcevable de rester les bras croisés tandis que des civils risquent d’être tués par les combattants des RSF.
Nous ne devons pas revivre l’effusion de sang et les atrocités horribles décrites dans les rapports en provenance d’El Fasher ces dernières semaines. »

Pour Abdullahi Hassan, chercheur d’Amnistie internationale, la guerre au Soudan est l’une des crises les plus dévastatrices de notre époque. Des millions de personnes, dont des enfants, sont privées de nourriture, de soins et de sécurité.
Quatorze millions ont dû fuir leur foyer. Et pourtant, ce conflit demeure largement ignoré. « Le pire qui puisse arriver, c’est que le Soudan soit oublié. Alors, les responsables auront les mains libres », nous rappelle Abdullahi.
Chaque jour, il recueille les témoignages bouleversants de survivantes et de survivants, souvent au prix d’un lourd fardeau émotionnel.
Il sait que son travail peut changer des vies : documenter la vérité, demander justice et exiger que les responsables rendent enfin des comptes.
En cette Journée mondiale des droits humains, et alors que le temps des fêtes nous appelle à la solidarité, votre soutien peut faire une différence réelle et urgente pour le peuple soudanais.
Chaque don compte pour le peuple soudanais.

Compte tenu de la situation, il est essentiel pour nous de vous décrire la manière dont votre don se transforme en action.
Il est l'expression concrète du travail d'Amnistie sur le terrain, en 4 priorités d'actions indispensables :
1) Réponse humanitaire urgente
· 100 $ – Peut aider à fournir un soutien psychosocial d’urgence à une survivante de violences sexuelles. · 190 $ – Peut aider à offrir des services de santé vitaux aux femmes et aux filles dans des zones touchées par les conflits. · 465 $ – Peut soutenir la documentation des atrocités dans des camps de déplacés comme Zamzam, pour pousser à la reddition des comptes.
2) Justice et responsabilité
· 930 $ – Peut financer des rencontres de plaidoyer auprès de l’Union africaine et d’organismes des Nations Unies pour exiger la fin de l’impunité. · 1 900 $ – Permet aux chercheurs d’Amnesty International de recueillir des preuves en vue d’enquêtes sur des crimes de guerre.
3) Protection des enfants
· 150 $ – Peut fournir des espaces sûrs et des matériels éducatifs de base pour des enfants déplacés par le conflit. · 556 $ – Peut soutenir la recherche sur l’impact du siège d’El Fasher sur les droits des enfants.
4) Impact à long terme
· 4 700 $ – Peut contribuer à élargir les enquêtes sur le commerce d’armes alimentant le conflit. · 9 000 $ – Peut lancer des recherches sur les moteurs économiques de la guerre, comme le commerce de gomme arabique, afin de couper les sources de financement des groupes armés.
Nous ne lâchons rien, parce que la justice ne peut pas attendre.
Aujourd’hui plus que jamais, nous avons besoin de vous pour aller encore plus loin.
En cette Journée mondiale des droits humains, et alors que les Fêtes nous rappellent la force de la solidarité, votre don peut réellement sauver des vies.
Il permet de protéger les civils, de défendre les survivant·e·s, de briser l’impunité et de faire pression pour que cessent les flux d’armes qui alimentent cette guerre.
Ensemble, nous résistons. Pour le Soudan, pour que l’humanité triomphe !
Merci de tout cœur pour votre solidarité,
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