Droits des femmes : les femmes turques à la pointe des protestations

Envoyé par Komitid avec AFP / via ALGI en date du 07 mars 2022 à 16h34

(Des manifestant·es participent à une manifestation contre les fémicides, à Istanbul, Turquie, le 5 août 2020 /
Huseyin Aldemir - Shutterstock publiée avec l'article de Komitid)

Les femmes sont l’un des derniers collectifs qui se mobilisent encore en Turquie, un pays qui réprime et interdit la plupart des manifestations, refusant de s’avouer vaincues face au fléau toujours croissant des féminicides.

«  Le mouvement féministe a développé une prise de conscience dans la société, ce qui fait notre fierté : elle est le résultat de notre mobilisation et de notre refus de plier », explique à l’AFP Canan Gullu, qui dirige la Fédération des Associations de femmes de Turquie.

« Nous n’avons pas de mercenaires à disposition, nous ne payons personne pour défiler dans les rues ! Ce sont des activistes qui viennent de toutes les branches du mouvement », insiste-t-elle.

Comme tous les 8 Mars, Journée internationale pour la défense des droits des femmes, les Turques seront au rendez-vous.

(...) Les femmes turques ont obtenu le droit de vote en 1934, bien avant certains Etats européens – dix ans avant la France.

En 2011, Ankara fut la première capitale à signer la Convention d’Istanbul qui engage à lutter contre les violences faites aux femmes… Avant de la dénoncer dix ans plus tard, privant les femmes de sa protection.

Le gouvernement du président Recep Tayyip Erdogan a alors assuré que la convention avait un « agenda caché » qui viserait à « normaliser l’homosexualité » ce qui la rend « incompatible avec les valeurs sociales et familiales de la Turquie ».

« Les femmes sont dans la rue depuis 2021 », s’amuse Mme Gullu. « Alors qu’à peine 6 % du pays avait connaissance de cette convention, aujourd’hui c’est plus de 66 % ».

Avec courage, les Turques continuent de descendre dans la rue sans crainte des gaz lacrymogènes et des affrontements souvent rudes avec la police, devenus habituels lors des rassemblements ces dernières années.

Car pas un jour ne passe sans apporter un nouveau crime commis contre une femme, en général par un compagnon ou des proches.

(...) Elles seront au rendez-vous mardi de la Marche nocturne annuelle des féministe à Istanbul.

« Le 8 Mars est l’occasion pour de nombreuses femmes de se faire entendre » remarque une militante, Kubra Karagoz, 31 ans. « La nuit, la rue, les places appartiennent aux femmes en dépit de toutes les pressions pour les en chasser », insiste-t-elle.

« La violence, ce n’est pas notre destin », reprend Canan Gullu. « Les femmes sont une patrie pour les femmes. Nous nous soutiendrons mutuellement. Nous allons leur rappeler qu’elles ne sont pas impuissantes. Que nous nous tiendrons à leur côté, épaule contre épaule, pour gagner ce combat. »

Lire l'article intégral sur komitid.fr.


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