La panique des LGBTQ+ afghans face au retour des talibans

Envoyé par National Geographic / via ALGI en date du 18 octobre 2021 à 10h18

 
 
The Taliban have been hunting for gay people in Afghanistan after taking over the country (Photo: Rahmat Gul/AP)
https://inews.co.uk/news/world/lgbt-afghans-hide-taliban-kabul-afghanistan-killed-boyfriend-1164026
Avant l’arrivée des talibans au pouvoir, les personnes LGBTQ+ risquaient la prison. Aujourd’hui, si les talibans les trouvent, elles seront condamnées à mort. Nombreuses sont celles qui tentent de fuir, mais la route de l’exil s’annonce difficile.

Les messages arrivent au compte-goutte, rythmés par une connexion Internet vacillante. Marwa*, jeune femme lesbienne, témoigne depuis une province du nord de l’Afghanistan. Depuis la chute du pays aujourd'hui aux mains des talibans, la vie de cette Afghane a changé. « Je suis terrée chez des amis, inquiète et terrifiée. Des membres de ma famille se sont joints aux talibans, et ils vont les aider à me trouver. Je change de lieu de vie régulièrement, pour éviter qu’ils me repèrent et qu’ils me tuent, mais ma situation est précaire. J’ai peur aussi qu’ils tuent les amis qui m’hébergent. La semaine dernière, ils ont déjà fouillé l’ancien appartement où je me cachais » écrit-elle.

Car appartenir à la communauté LGBTQ+ sous le règne des talibans condamne à mort. « La charia étant la loi suprême, l’exécution de ces personnes relève de l’évidence pour les talibans » souligne Karim Pakzad, chercheur associé à l'IRIS (Institut de Recherches Internationales et Stratégiques) spécialiste de l’Afghanistan. Les seules divergences portent sur les modalités de mises à mort, entre la lapidation, l’écrasement par un mur ou l’exécution par les armes.

(...) Une époque révolue. « Aujourd’hui, les talibans ont des groupes spécifiquement dédiés à cette chasse aux LGBTQ+ » affirme Faraz*. Ce jeune homme homosexuel vit l’équivalent d’un confinement – l’ennui terrible de rester des journées entières sans sortir – doublé d’une peur panique : celle d’une mort certaine. Il n’avait confié à personne son homosexualité. Cela ne l’a pas empêché d’échapper de justesse aux griffes des talibans.

(...) Effacer les traces et brouiller les pistes : c’est l’une des préoccupations quotidiennes des personnes LGBTQ+ en Afghanistan. D’autant plus que ceux qui dénoncent les personnes LGBTQ+ sont bien vus des talibans.

L’autre urgence, c’est celle de fuir. « Je vais tenter de quitter le pays dès que possible » écrit Marwa. « Pour cela, je me suis mariée avec un ami homosexuel, deux jours après la chute de Kaboul. Simplement pour les documents – nous n’avons rien célébré !  Avec ces papiers, plus ma burqa, je peux espérer sortir du pays en compagnie de mon nouveau mari, vers l’Iran ou le Pakistan. Mais il faut encore que je trouve quelqu’un pour nous y conduire » poursuit-elle. Faraz, lui, compte sur l’aide de Nemat Sadat. L’écrivain et militant afghan cherche désespérément une solution pour les plus de 400 personnes LGBTQ+ rentrées en contact avec lui. Parmi elles, certains activistes n’ont pas pu bénéficier d’un pont aérien, alors que leurs noms étaient inscrits sur des listes les identifiant comme prioritaires pour l’évacuation.

(...) Toujours coincés à l’intérieur d’un pays qui veut leur mort, les Afghans LGBTQ+ oscillent entre le désespoir et les rêves d’une vie meilleure à l’étranger. Marwa, en pianotant sur le clavier tactile de son smartphone, veut y croire. Elle répond aux journalistes comme on lance une bouteille à la mer. « Les médias sont le seul moyen de porter notre voix. J’espère que le monde nous entendra ».

Lire l'intégral de l'article de Manon Meyer-Hilfiger sur le site de National Geographic.

Lire aussi L’appel au secours des Afghans LGBT


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