Table des matières

Élections 2008 : Réponses des partis aux questions du CQGL

Envoyé par CQGL / via ALGI en date du 09 octobre 2008 à 09h22

Communiqué

Pour diffusion immédiate

Élections fédérales 2008 - Questions aux chefs des principaux partis politiques du Canada

Montréal, le mercredi 8 octobre 2008 - En vue de l’élection fédérale du 14 octobre 2008, le Conseil québécois des gais et lesbiennes (CQGL) a demandé aux chefs des cinq principaux partis politiques du Canada de partager leurs positions ou leurs engagements sur au moins six différents enjeux sociaux touchant à la fois la communauté LGBT et l’ensemble des citoyennes et citoyens. Réponses et questions se trouvent en annexe au présent communiqué. Le CQGL remercie les partis politiques d’avoir pris le temps de répondre au questionnaire et leur souhaite une bonne campagne électorale.

Cela dit, pour le CQGL, cette campagne en cours est rien de moins que cruciale et ce pour de nombreuses raisons. La principale est à l’effet que le gouvernement actuel et ses alliés sont loin d’être favorables à la communauté LGBT et que nos droits sont bel et bien menacés. Le CQGL en veut pour preuve une motion déposée en 2006 à la Chambre des Communes qui visait rien de moins qu’à ouvrir à nouveau le débat sur le mariage entre conjointes ou conjoints de même sexe, un droit pourtant obtenu en 2005 et entériné par la loi sur l’union civile. À ce sujet, il est intéressant de lire les réponses des différents partis dans le document ci-joint. Un autre exemple est l’irruption récente de la morale dans les affaires scientifiques comme en fait foi une directive de Santé Canada sur le don de sang ou d’organes ou, dans le domaine de la culture, par Patrimoine Canada sur le financement des films. Un dernier exemple est celui de la loi C-484 qui, mine de rien, tentait de criminaliser à nouveau l’avortement.

Pour Steve Foster, président-directeur général du CQGL : « Le sens de l’Histoire des 100 dernières années tend à démontrer une formidable évolution vers une reconnaissance des droits, vers l’émancipation pleine et entière des individus et des peuples. En vertu de cette évolution, le racisme est heureusement devenu un barbarisme, tout comme la mysoginie. Prétendre en 2008 la supériorité des hommes sur les femmes relève d’un manque de jugement flagrant. Prétendre également qu’un peuple, une religion est meilleure qu’un ou qu’une autre est tout aussi regrettable. Aussi de constater l’état actuel du Canada mené par un gouvernement allant à l’encontre de l’Histoire est vraiment triste. L’homophobie est un barbarisme tout comme le racisme et pourtant, le gouvernement actuel en use ouvertement à l’encontre d’au moins 10 p. cent de sa propre population! Les réponses au questionnaire, bien que sous une forme abrégée sont intéressantes à bien des égards et vous permettront, je l’espère, de faire un choix éclairé. Bonne élection ! »

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Élections fédérales 2008

Questionnaire aux chefs des principaux partis politiques du Canada*

En vue de l’élection fédérale du 14 octobre 2008, le Conseil québécois des gais et lesbiennes (CQGL) a demandé aux cinq chefs des principaux partis politiques du Canada de partager leurs positions ou leurs engagements sur six différents enjeux sociaux qui touchent à la fois la communauté LGBT et l’ensemble des citoyennes et citoyens. Tous les partis, à l’exception du Parti Conservateur, ont répondu aux questions. Le CQGL tient à les remercier d’avoir pris ce temps de répondre aux préoccupations de notre communauté.

*L’ordre d’apparition ne signifie nullement une préférence de la part du CQGL. Nous profitons de l’occasion pour réitérer que le CQGL est un organisme sans affiliation politique et non partisan.>

Réponses obtenues :

PARTI CONSERVATEUR DU CANADA

Le CQGL déplore grandement, pour une seconde élection consécutive, que les instances et le chef du Parti Conservateur n’aient pas répondu aux questions malgré les relances effectuées, d’autant que les questions posées concernaient l’ensemble des citoyennes et citoyens.

NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQUE

1) En décembre 2006, une motion visant à débattre à nouveau sur le mariage entre conjointes ou conjoints de même sexe a été rejetée.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à ne plus soumettre cet enjeu au vote des parlementaires, afin que toutes les personnes LGBT puissent enfin se sentir comme des citoyennes et des citoyens égaux ?

NPD : Le NPD a toujours été un grand défenseur des enjeux touchant la communauté LGBT au Québec et au Canada et nous entendons continuer à assurer et à appuyer l’égalité des gais, des lesbiennes, des personnes bisexuelles, transgenres et transsexuelles à l’échelle internationale, conformément à la Déclaration des droits de la personne de Montréal et de Jakarta.

Nous nous opposerons tout aussi vigoureusement à toute motion ou initiative visant à rouvrir le débat sur les mariages entre conjoints de même sexe et un gouvernement néo-démocrate défendra les droits de la communauté, que ce soit par le biais du programme de contestation judiciaire supprimé par le gouvernement de Stephen Harper, qui fournissait aux groupes à la recherche d’égalité les moyens d’agir en justice afin de faire valoir leurs droits et d’établir une jurisprudence équitable ou par le biais d’appui au travail des groupes de défense.

2) Actuellement, en vertu d’une directive de Santé Canada, les hommes qui ont eu une ou plusieurs relations sexuelles avec un autre homme au cours des cinq dernières années sont exclus du don de sang et d’organes. Cette directive discriminatoire est non fondée scientifiquement.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à modifier ladite réglementation afin que les critères d’exclusion soient fondées sur les pratiques sexuelles à risque plutôt que sur l’orientation sexuelle.

NPD : Nous nous sommes engagés à modifier la Loi canadienne sur les droits de la personne pour y inclure l’expression et l’identité sexuelles parmi les motifs illicites de discrimination.

Quant aux directives de Santé Canada relativement aux dons d’organes et de sang, nous avons soutenu publiquement et en Chambre qu’elles sont discriminatoires, non fondées et inacceptables. Elles ne font que perpétuer les préjugés à l’égard des personnes LGBT. Notre députée en matière de santé, Mme Wasylycia-Leis, s’est d’ailleurs prononcée au nom du Parti contre cette politique et elle a exigé qu’elle soit éliminée.

De plus, la section québécoise du NPD a adopté à son dernier conseil général une motion qui se lit : « le NPD s’oppose à toute politique discriminatoire sur les dons d’organes et tissus » - dont le sang – « à moins que la politiques et ses limites précises soient strictement encadrées par des données probantes, et en particulier, que toute restriction basée sur la sexualité doit faire référence à des actes sexuels spécifiques et à l’utilisation de moyens de prévention, non seulement à l’identité de genre des personnes concernées. »

Que ce genre de restriction fondée sur le préjugé puisse encore surgir aujourd’hui souligne combien il importe de modifier les politiques des les dons de vie aussi vite et aussi clairement que possible. Nous devons contrer non seulement le tort qu’elles causent à ceux qui ont désespérément besoin de sang et d’organes, mais le message négatif qu’elles véhiculent au sujet de la communauté des LGBT.

PARTI VERT DU CANADA

1) En décembre 2006, une motion visant à débattre à nouveau sur le mariage entre conjointes ou conjoints de même sexe a été rejetée.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à ne plus soumettre cet enjeu au vote des parlementaires, afin que toutes les personnes LGBT puissent enfin se sentir comme des citoyennes et des citoyens égaux ?

PV : En 1996, le Parti Vert du Canada fût le premier parti à supporter officiellement l’inclusion des couples de même sexe au mariage civil et nous sommes heureux que la question soit close. Vous pouvez être assurés que notre parti ne soumettra jamais plus cet enjeu au vote.

2) Actuellement, plusieurs religions prônent ou véhiculent des visions homophobes, lesbophobes, transphobes et misogynes sur la place publique. Ces différents discours sont protégés et exclus de la notion de « propos haineux », tel que défini dans le code criminel, article 318, qui concerne l'acte de « fomenter volontairement la haine ». En effet, la loi établit que nul ne peut être reconnu coupable « s’il a de bonne foi exprimé une opinion sur un sujet religieux ou une opinion fondée sur un texte religieux auquel il croit, ou a tenté d’en établir le bien fondé par des arguments ». Ainsi, cette loi crée deux catégories de citoyennes et de citoyens : les croyants et les autres.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à modifier le code criminel afin d’assurer que toutes les personnes au Canada puissent se voir protégées contre les propos haineux d’une personne ou d’un groupe de personnes indépendamment de leurs croyances religieuses ?

PV : Le Parti Vert amendera le Code criminel pour inclure l’identité et l’expression de genre dans les dispositions de la loi concernant les propos et la propagande haineuse.

3) Actuellement, en vertu d’une directive de Santé Canada, les hommes qui ont eu une ou plusieurs relations sexuelles avec un autre homme au cours des cinq dernières années sont exclus du don de sang et d’organes. Cette directive discriminatoire est non fondée scientifiquement.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à modifier ladite réglementation afin que les critères d’exclusion soient fondées sur les pratiques sexuelles à risque plutôt que sur l’orientation sexuelle.

PV : Le Parti Vert s’assurera que les critères soient basés sur les activités sexuelles à risques mettant ainsi fin à la discrimination actuelle dans ce dossier.

4) Le programme de contestation judiciaire qui a été aboli par le gouvernement en place permettait aux Canadiennes et aux Canadiens de contester différentes décisions gouvernementales allant à l’encontre de l’intérêt de la population. De nombreux organismes ont pu ainsi défendre leur cause devant les tribunaux sur des sujets aussi variés que la langue, les droits humains, l’environnement, etc.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à rétablir le programme de contestation judiciaire tel qu’il était avant son abolition et à en assurer sa pérennité ?

PV : Nous sommes entièrement pour le retour du Programme de contestation judiciaire tel qu’il était avant les coupes du gouvernement Harper.

5) Au Québec, les rapports du Conseil permanent de la jeunesse (CPJ) et le rapport de consultation du Groupe de travail mixte contre l'homophobie, de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) ont démontré que les personne gaies, lesbiennes, bisexuelles et transsexuelles sont victimes de violence, de discrimination, d’exclusion dans les différentes sphères de la société. À ce sujet, la CDPDJ recommande, entre autres, au gouvernement provincial l’implantation d’une politique nationale contre l’homophobie et la CPJ, pour sa part, recommande quant à elle différentes mesures visant à assurer l’intégrité et la pleine participation et inclusion des jeunes LGBT en milieu scolaire.

CQGL : Quelles sont les mesures que vous et votre parti entendez mettre de l’avant afin d’assurer l’inclusion et le respect des personnes issues des minorités sexuelles ? Par exemple, allez-vous mettre en œuvre des programmes d’information sur la diversité sexuelle, sur l’éducation sexuelle, des campagnes de promotion sur le respect et l’inclusion des personnes LGBT, etc.

PV : Nous envisageons un monde sans discrimination basée sur l’orientation sexuelle, l’identité ou l’expression de genre, un monde qui accepte et célèbre la différence. Nous supportons l’éducation populaire afin de mettre un terme aux préjugés et à la discrimination basée sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre.

6) Au cours des derniers mois, plusieurs organismes communautaires ont subi des coupes draconiennes dans leur financement de la part du gouvernement canadien. Certains d’ailleurs se sont vu refuser de l’aide sur la base de critères subjectifs voire discriminatoires plutôt qu’objectifs. Plusieurs ont même dû fermer leur porte, faute de ressources financières suffisantes.

CQGL : Quels seront les engagements financiers à l’égard du financement des organismes communautaires LGBT de votre parti? Et que ferez-vous si vous êtes élus pour vous assurer que ces organismes ne soient pas victimes de discrimination lors de l’analyse de leur demande?

PV : Beaucoup de préjugés et de discrimination subsistent encore au Canada et les personnes transgenres sont rarement prises en considération à la création des lois et des politiques publiques. Le Parti Vert va finalement s’engager à des niveaux de financement récurrent et adéquat afin d’assurer la viabilité des organismes LGBT et va tenir compte des intérêts de la communauté LGBT.

BLOC QUÉBÉCOIS

1) En décembre 2006, une motion visant à débattre à nouveau sur le mariage entre conjointes ou conjoints de même sexe a été rejetée.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à ne plus soumettre cet enjeu au vote des parlementaires, afin que toutes les personnes LGBT puissent enfin se sentir comme des citoyennes et des citoyens égaux ?

BQ : La Chambre des Communes a adopté, en 2005, un projet de loi légalisant les mariages entre conjoints de même sexe. Pour le Bloc Québécois, le dossier du mariage entre conjoints de même sexe est clos.

2) Actuellement, plusieurs religions prônent ou véhiculent des visions homophobes, lesbophobes, transphobes et misogynes sur la place publique. Ces différents discours sont protégés et exclus de la notion de « propos haineux », tel que défini dans le code criminel, article 318, qui concerne l'acte de « fomenter volontairement la haine ». En effet, la loi établit que nul ne peut être reconnu coupable « s’il a de bonne foi exprimé une opinion sur un sujet religieux ou une opinion fondée sur un texte religieux auquel il croit, ou a tenté d’en établir le bien fondé par des arguments ». Ainsi, cette loi crée deux catégories de citoyennes et de citoyens : les croyants et les autres.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à modifier le code criminel afin d’assurer que toutes les personnes au Canada puissent se voir protégées contre les propos haineux d’une personne ou d’un groupe de personnes indépendamment de leurs croyances religieuses ?

BQ : Le Bloc Québécois est d’avis que nul ne peut et ne doit pouvoir se cacher derrière la religion pour faire de la propagande haineuse tel que définit par la loi. Le Bloc Québécois tient à rappeler l’appui massif de ses députés au projet de loi C-250 de Svend Robinson en septembre 2003 qui a inclus l’orientation sexuelle parmi les motifs couverts par la propagande haineuse. Le Bloc Québécois tient à rappeler aux électrices et aux électeurs québécois qu’il est le seul parti politique fédéral au Québec susceptible d’empêcher les conservateurs, qui ont constamment voté contre l’égalité pour les personnes LGBT, de former un gouvernement majoritaire le 14 octobre prochain.

3) Actuellement, en vertu d’une directive de Santé Canada, les hommes qui ont eu une ou plusieurs relations sexuelles avec un autre homme au cours des cinq dernières années sont exclus du don de sang et d’organes. Cette directive discriminatoire est non fondée scientifiquement.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à modifier ladite réglementation afin que les critères d’exclusion soient fondées sur les pratiques sexuelles à risque plutôt que sur l’orientation sexuelle.

BQ : Le Bloc Québécois est d’avis que l’orientation sexuelle ne doit pas être un critère pour exclure qui que ce soit des dons de sang ou d’organes. Seules les personnes qui adoptent des comportements sexuels dits à risque, peu importe leur orientation sexuelle, devraient être exclus de la liste des personnes éligibles à faire de tels dons par Santé Canada. Présumer que toutes les personnes homosexuelles ont de tels comportements est discriminatoire à leur égard et n’est basé que sur des préjugés. Le Bloc Québécois est d’avis que des vies pourraient être sauvées si cette directive était levée.

4) Le programme de contestation judiciaire qui a été aboli par le gouvernement en place permettait aux Canadiennes et aux Canadiens de contester différentes décisions gouvernementales allant à l’encontre de l’intérêt de la population. De nombreux organismes ont pu ainsi défendre leur cause devant les tribunaux sur des sujets aussi variés que la langue, les droits humains, l’environnement, etc.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à rétablir le programme de contestation judiciaire tel qu’il était avant son abolition et à en assurer sa pérennité ?

BQ : Le Bloc Québécois considère que l’abolition de ce programme n’est qu’une manifestation parmi tant d’autres de l’approche idéologique des Conservateurs à l’endroit des voix discordantes dans la société civile. Le Bloc Québécois estime que, même si ce programme a servi notamment à remettre en question la constitutionnalité de la Loi 101 au Québec, il a servi énormément les communautés francophones et les groupes minoritaires à faire reconnaître leurs droits. C’est pourquoi le Bloc Québécois a dénoncé publiquement l’abolition de ce programme et demande au gouvernement de le restaurer.

5) Au Québec, les rapports du Conseil permanent de la jeunesse (CPJ) et le rapport de consultation du Groupe de travail mixte contre l'homophobie, de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) ont démontré que les personne gaies, lesbiennes, bisexuelles et transsexuelles sont victimes de violence, de discrimination, d’exclusion dans les différentes sphères de la société. À ce sujet, la CDPDJ recommande, entre autres, au gouvernement provincial l’implantation d’une politique nationale contre l’homophobie et la CPJ, pour sa part, recommande quant à elle différentes mesures visant à assurer l’intégrité et la pleine participation et inclusion des jeunes LGBT en milieu scolaire.

CQGL : Quelles sont les mesures que vous et votre parti entendez mettre de l’avant afin d’assurer l’inclusion et le respect des personnes issues des minorités sexuelles ? Par exemple, allez-vous mettre en œuvre des programmes d’information sur la diversité sexuelle, sur l’éducation sexuelle, des campagnes de promotion sur le respect et l’inclusion des personnes LGBT, etc.

BQ : Le Bloc Québécois est un parti ouvert à la diversité de tout genre et toute personne qui désire adhérer au Parti, à son programme et à ses valeurs est accueilli à bras ouvert peu importe son orientation ou son identité sexuelle. Il est important de rappeler que, sans l’appui massif des députés du Bloc Québécois au projet de loi sur le mariage des conjoints de même sexe en 2005, ce projet de loi n’aurait jamais pu être adopté par la Chambre des Communes. Ce sont les députés du Bloc qui ont fait toute la différence et qui ont permis aux gais et aux lesbiennes d’atteindre la pleine égalité juridique au Canada.

6) Au cours des derniers mois, plusieurs organismes communautaires ont subi des coupes draconiennes dans leur financement de la part du gouvernement canadien. Certains d’ailleurs se sont vu refuser de l’aide sur la base de critères subjectifs voire discriminatoires plutôt qu’objectifs. Plusieurs ont même dû fermer leur porte, faute de ressources financières suffisantes.

CQGL : Quels seront les engagements financiers à l’égard du financement des organismes communautaires LGBT de votre parti? Et que ferez-vous si vous êtes élus pour vous assurer que ces organismes ne soient pas victimes de discrimination lors de l’analyse de leur demande?

BQ : Le Bloc Québécois estime que le financement des organismes communautaires LGBT n’est pas du ressort du gouvernement fédéral, mais est la responsabilité exclusive du gouvernement du Québec. Le Bloc Québécois, œuvrant uniquement sur la scène fédérale, préfère donc s’abstenir d’élaborer sur le sujet.

PARTI LIBÉRAL DU CANADA

1) En décembre 2006, une motion visant à débattre à nouveau sur le mariage entre conjointes ou conjoints de même sexe a été rejetée.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à ne plus soumettre cet enjeu au vote des parlementaires, afin que toutes les personnes LGBT puissent enfin se sentir comme des citoyennes et des citoyens égaux ?

PLC : Le Canada, tel que l’envisage le Parti libéral, est un pays où les droits sont protégés et où les gens sont égaux en droit. C’est pourquoi notre gouvernement a déposé le projet de loi C-38. Le Parlement a adopté ce texte législatif en juillet 2005, et la loi sur le mariage civil est entrée en vigueur. Notre parti est d’avis que la volonté du Parlement doit être respectée.

2) Actuellement, plusieurs religions prônent ou véhiculent des visions homophobes, lesbophobes, transphobes et misogynes sur la place publique. Ces différents discours sont protégés et exclus de la notion de « propos haineux », tel que défini dans le code criminel, article 318, qui concerne l'acte de « fomenter volontairement la haine ». En effet, la loi établit que nul ne peut être reconnu coupable « s’il a de bonne foi exprimé une opinion sur un sujet religieux ou une opinion fondée sur un texte religieux auquel il croit, ou a tenté d’en établir le bien fondé par des arguments ». Ainsi, cette loi crée deux catégories de citoyennes et de citoyens : les croyants et les autres.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à modifier le code criminel afin d’assurer que toutes les personnes au Canada puissent se voir protégées contre les propos haineux d’une personne ou d’un groupe de personnes indépendamment de leurs croyances religieuses ?

PLC : La Charte canadienne des droits et libertés a permis aux juristes canadiens de trouver un juste milieu dans les questions les plus épineuses : l’incitation à la haine par opposition à la liberté d’expression, les mesures en faveur d’une catégorie de personnes par opposition à l’égalité des chances, les droits des personnes homosexuelles par opposition à la liberté de religion. Trouver le juste milieu n’est jamais facile. C’est un combat de tous les instants, comme en témoigne l’article 318 du Code criminel. Il y aura certes toujours des valeurs qui seront difficiles à concilier dans notre système, mais il n’y a pas de hiérarchie des droits. La liberté de religion ne pourra jamais primer sur l’égalité des droits, ni l’inverse. Le Parti libéral est contre l’idée de placer les droits des uns au-dessus des droits des autres, et il continuera d’œuvrer de manière à ce que toutes les lois fédérales trouvent le juste milieu en ce qui concerne les droits et libertés difficiles à concilier. Nous sommes également convaincus du fait que les mesures législatives ne sont qu’un volet d’une politique bien plus vaste qu’il faut mettre en œuvre pour lutter contre les activités motivées par la haine dans ce pays. La sensibilisation de la population et l’éducation sont importantes pour que les Canadiens ne tolèrent pas la propagation de la haine.

3) Actuellement, en vertu d’une directive de Santé Canada, les hommes qui ont eu une ou plusieurs relations sexuelles avec un autre homme au cours des cinq dernières années sont exclus du don de sang et d’organes. Cette directive discriminatoire est non fondée scientifiquement.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à modifier ladite réglementation afin que les critères d’exclusion soient fondées sur les pratiques sexuelles à risque plutôt que sur l’orientation sexuelle.

PLC : Oui. Ce qui expose les gens aux maladies, ce sont les comportements sexuels à risque élevé, et non pas l’orientation sexuelle. En fait, les statistiques le démontrent, c’est parmi les femmes que le virus du sida se propage le plus, et non pas parmi les hommes homosexuels. Le gouvernement conservateur a mis en place des entraves inutiles qui empêchent les médecins d’utiliser des organes qu’ils pourraient autrement greffer, et de surcroît, à une époque où les gens meurent en raison d’une pénurie de greffons. Un nouveau gouvernement libéral permettra aux agences de donneurs de continuer d’appliquer la politique de dépistage fondée sur les comportements à risque, plutôt qu’une politique générale d’exclusion fondée sur l’orientation sexuelle.

4) Le programme de contestation judiciaire qui a été aboli par le gouvernement en place permettait aux Canadiennes et aux Canadiens de contester différentes décisions gouvernementales allant à l’encontre de l’intérêt de la population. De nombreux organismes ont pu ainsi défendre leur cause devant les tribunaux sur des sujets aussi variés que la langue, les droits humains, l’environnement, etc.

CQGL : Est-ce que vous et votre parti vous vous engagez à rétablir le programme de contestation judiciaire tel qu’il était avant son abolition et à en assurer sa pérennité ?

PLC : Un nouveau gouvernement libéral restaurera le Programme de contestation judiciaire, aboli par le gouvernement conservateur en septembre 2006, et doublera son financement annuel pour le porter à 6 millions de dollars. À mesure qu’il devient plus cher de monter un dossier judiciaire, notre appui aux Canadiens doit augmenter lui aussi. Les droits garantis par la Charte n’ont aucun sens si les Canadiens qui veulent s’en prévaloir n’en ont pas les moyens. Ce programme défendait les droits des minorités linguistiques, l’égalité, les droits des femmes, et les limites aux dépenses électorales. Pas étonnant que Stephen Harper l’ait supprimé ! Le 19 juin dernier, le gouvernement conservateur a annoncé la création d’un nouveau programme pour remplacer le Programme de contestation judiciaire. Le nouveau programme ne vise que les causes linguistiques. Il exclut toute autre cause découlant des droits à l’égalité des femmes, des handicapés ou des homosexuels, par exemple.

5) Au Québec, les rapports du Conseil permanent de la jeunesse (CPJ) et le rapport de consultation du Groupe de travail mixte contre l'homophobie, de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) ont démontré que les personne gaies, lesbiennes, bisexuelles et transsexuelles sont victimes de violence, de discrimination, d’exclusion dans les différentes sphères de la société. À ce sujet, la CDPDJ recommande, entre autres, au gouvernement provincial l’implantation d’une politique nationale contre l’homophobie et la CPJ, pour sa part, recommande quant à elle différentes mesures visant à assurer l’intégrité et la pleine participation et inclusion des jeunes LGBT en milieu scolaire.

CQGL : Quelles sont les mesures que vous et votre parti entendez mettre de l’avant afin d’assurer l’inclusion et le respect des personnes issues des minorités sexuelles ? Par exemple, allez-vous mettre en œuvre des programmes d’information sur la diversité sexuelle, sur l’éducation sexuelle, des campagnes de promotion sur le respect et l’inclusion des personnes LGBT, etc.

PLC : Toute forme de discrimination est un problème. C’est dans cet esprit qu’ont été rédigés la loi canadienne sur les droits de la personne et l’article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés. Vous savez sans doute que le gouvernement libéral précédent a pris plusieurs mesures pour prévenir et enrayer la discrimination contre les lesbiennes et les gais. Le gouvernement libéral croit fermement aux principes d’égalité et de diversité. Il continuera à lutter contre les préjugés et la discrimination et à favoriser l’égalité de toutes les Canadiennes et de tous les Canadiens.

6) Au cours des derniers mois, plusieurs organismes communautaires ont subi des coupes draconiennes dans leur financement de la part du gouvernement canadien. Certains d’ailleurs se sont vu refuser de l’aide sur la base de critères subjectifs voire discriminatoires plutôt qu’objectifs. Plusieurs ont même dû fermer leur porte, faute de ressources financières suffisantes.

CQGL : Quels seront les engagements financiers à l’égard du financement des organismes communautaires LGBT de votre parti? Et que ferez-vous si vous êtes élus pour vous assurer que ces organismes ne soient pas victimes de discrimination lors de l’analyse de leur demande?

PLC : Le Parti libéral reconnaît que la participation du gouvernement fédéral est importante pour les organismes locaux et régionaux en général et pour ceux qui œuvrent au nom de la communauté LGBT en particulier. Par exemple, le Parti libéral s’est opposé aux restrictions budgétaires imposées au festival Black and Blue, qui attirait de nombreuses personnes et qui aurait bénéficié de l’apport du gouvernement fédéral. Dans une perspective plus générale, nous nous opposons aussi aux restrictions budgétaires imposées à l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec, dont l’un des objectifs est d’octroyer des sommes d’argent à des organismes régionaux. En ce qui concerne la discrimination, le Parti libéral mettra tout en œuvre pour qu’il n’y ait pas de discrimination lors de l’analyse des demandes provenant de la communauté LGBT.

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Voter en faveur des droits humains!

Envoyé par CQGL / via ALGI en date du 11 octobre 2008 à 11h40 en réponse à Élections 2008 : Réponses des partis aux questions du CQGL (reçu de CQGL / via ALGI le 09 octobre 2008 à 09h22).

COMMUNIQUÉ

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE

Le 14 octobre prochain, je vote en faveur des droits humains!

Montréal – le lundi 6 octobre 2008 - Le Conseil québécois des gais et lesbiennes (CQGL) demande aux Québécoises et aux Québécois qui ont à cœur le droit à l’égalité juridique et à l’égalité sociale pour chaque citoyenne et chaque citoyen, y compris pour les personnes des minorités sexuelles, de voter le 14 octobre prochain pour la candidate ou le candidat qui saura le mieux défendre et protéger ces droits dans le prochain Parlement canadien.

Dans cet esprit, le CQGL tient à rappeler ici que le 7 décembre 2006, les député-e-s à la Chambre des communes se sont prononcés sur une motion présentée par le gouvernement conservateur de Stephen Harper qui visait rien de moins qu’à rouvrir le débat sur le mariage entre conjoints ou conjointes de même sexe. Cette motion cherchait en fait à invalider la Loi sur le mariage civil, en vigueur depuis le 20 juillet 2005, et à enlever aux gais et aux lesbiennes un droit fondamental acquis de hautes luttes et ce, après plusieurs années d’efforts et de détermination. Cette motion se lisait comme suit :

« Que cette Chambre demande au gouvernement de déposer une loi visant à rétablir la définition traditionnelle du mariage sans toucher les unions civiles et tout en respectant les mariages existants entre personnes de même sexe. »

Les député-e-s du Québec qui ont voté en faveur de cette motion, donc contre le droit à l’égalité des personnes gaies et lesbiennes, sont :

  • M. Maxime Bernier / Beauce
  • M Jean-Pierre Blackburn / Jonquière – Alma
  • M. Steven Blaney / Lévis – Bellechasse
  • Mme Sylvie Boucher / Beauport – Limoilou
  • M. Jacques Gourde / Lotbinière – Chutes-de-la-Chaudière
  • M. Daniel Petit / Charlesbourg – Haute-Saint-Charles
  • M. Francis Scarpaleggia / Lac-St-Louis
  • M. Luc Harvey / Louis-Hébert

Pour le CQGL, ces personnes ont, par leur vote, témoigné du peu de respect qu’ils ont envers la Charte des droits du Canada et les nombreux jugements des tribunaux en faveur de l’égalité juridique et sociale des gais et des lesbiennes. Si pour ces élu-e-s ayant l’obligation de représenter l’ensemble des Canadiennes et des Canadiens, passer outre notre Charte et nos juges est une formalité, qu’en sera-t-il lorsque d’autres droits seront menacés? Le Conseil est inquiet de ce qu’ils feront le moment venu. Cela témoigne de la réelle fragilité de l’ensemble des droits humains au Canada en 2008.

C’est pourquoi, le CQGL suggère à toutes les électrices et à tous les électeurs en règle inscrit-e-s dans les circonscriptions de ces député-e-s de voter pour le candidat ou la candidate qui valorise les droits humains, l’égalité la justice et le respect lors des élections du 14 octobre prochain.

Dans un esprit non partisan, le CQGL incite également tous les Québécois et toutes les Québécoises à s’informer de la position des candidates et des candidats de leur circonscription électorale à propos de tous les enjeux politiques surtout ceux touchant de près ou de loin aux droits humains et à la justice sociale pour l’ensemble de la population, y compris pour les personnes de la communauté lesbienne, gaie, bisexuelle et transsexuelle.

Le CQGL tient à rappeler qu’il agit à titre de porte-parole et d'interlocuteur privilégié auprès des instances décisionnelles, tant politiques que sociales, concernant la qualité et les conditions de vie des personnes LGBT et de leur communauté. Il veille à ce que les instances gouvernementales et les intervenants de la société civile mettent en place des politiques adaptées aux réalités et aux besoins de la communauté LGBT, éliminant ainsi toute forme de discrimination à leur endroit.

Pour le CQGL, un recul sur la question cruciale de la justice et de l’équité est inacceptable. Aussi, le 14 octobre prochain, votez en faveur des droits de la personne!

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