Le gouvernement de l'Alberta tente de légiférer sur la façon dont vous élevez vos enfants

Par Florence Ashley, xtramagazine.com en date du 12 février 2024 à 17h38


Des manifestants se rassemblent à l'Assemblée législative lors d'un rassemblement pour les droits des personnes
transgenres à Edmonton, le dimanche 4 février 2024. Crédit : Amber Bracken/La Presse Canadienne

Danielle Smith, première ministre de l'Alberta, a annoncé que son gouvernement présenterait une série de nouvelles politiques ciblant les communautés transgenres sous prétexte de protéger les droits parentaux, de préserver les options futures des jeunes et de promouvoir le bien-être des jeunes transgenres.

Mais les propositions réelles du premier ministre de l'Alberta - qui visent les soins de santé, l'éducation sexuelle et les femmes transgenres dans le sport - contredisent ces objectifs déclarés et démontrent l'hypocrisie du gouvernement. Bien qu'elles prétendent protéger les droits des parents, ces politiques portent en réalité atteinte au droit des parents de choisir les soins de santé ou l'éducation sexuelle de leurs enfants, au droit des enfants de choisir leur propre avenir et menacent ouvertement leur bien-être.

Les propositions de M. Smith visent en partie à protéger les droits parentaux en élargissant les droits des parents à être informés et à prendre des décisions concernant leurs jeunes transgenres. Les gouvernements de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick avaient déjà expliqué en des termes similaires leur décision d'accorder aux parents un droit de veto sur le choix du nom et des pronoms de leurs enfants à l'école.

Il est toutefois évident que tous les parents ne voient pas leur pouvoir de décision élargi par les politiques proposées. Si un parent souhaite soutenir son enfant transgenre en consentant à lui administrer des bloqueurs de puberté ou des hormones avant l'âge de 16 ans - je vous rappelle que les bloqueurs de puberté sont destinés à la puberté précoce -, il lui sera interdit de le faire. Au nom des droits parentaux, le Parti conservateur uni de Smith abrogera les droits dont jouissent actuellement les parents.

Derrière la façade de la protection des droits parentaux, il est évident que les politiques ne visent qu'à protéger les droits des parents qui ne soutiennent pas le parcours de leur enfant en matière de genre. Les parents qui soutiennent le parcours de leur enfant, qui ne sont pas sûrs d'eux et qui sont encore en train d'apprendre se retrouvent à la traîne, avec beaucoup moins de droits qu'auparavant.

Une autre politique annoncée exigerait des écoles qu'elles obtiennent le consentement des parents pour chaque leçon impliquant une discussion sur l'identité de genre, l'orientation sexuelle ou la sexualité humaine dans l'enseignement de la maternelle à la 12e année. La politique proposée s'écarte de l'approche actuelle sur deux points importants. Tout d'abord, elle exigerait que tous les parents choisissent de faire participer leurs enfants aux leçons plutôt que de présumer la participation et de permettre aux parents de s'en retirer. Deuxièmement, elle exigerait une notification et un consentement pour chaque leçon, au lieu d'autoriser un consentement général.

Selon toute vraisemblance, cette politique se traduira par une quasi-interdiction de l'éducation sexuelle et des enseignements qui reconnaissent la diversité des genres et des sexualités. Informer les parents et documenter leur consentement pour chaque leçon individuelle mentionnant la sexualité humaine ou l'existence des LGBTQ2S+ sera un cauchemar administratif. Cette politique rendra l'organisation de ces cours excessivement difficile, en termes de coûts administratifs et de désagréments. En conséquence, de nombreuses écoles vont tout simplement supprimer toute éducation sexuelle et interdire aux enseignants de mentionner la diversité sexuelle et de genre en classe.

Lire la suite (en anglais) sur xtramagazine.com.

On pourra lire aussi l'article de Ziya Jones aussi sur xtramagazine.com : La droite canadienne ouvre une ère dangereuse d'anti-science.


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