La Pologne commence à tourner la page de 8 ans de "ténèbres" réac anti-LGBT

Par Têtu avec l'AFP en date du 08 janvier 2024 à 16h56


Crédit photo : Donald Tusk (au centre), par Wojtek Radwanski / AFP publiée sur tetu.com

Dans un discours de politique générale pro-européen, le nouveau Premier ministre de Pologne, Donald Tusk, a promis de "redresser tous les torts" causés par le pouvoir sortant qui a notamment affaibli les droits des femmes et des LGBT+.

 (...) Dans son discours de politique générale ce mardi matin, ce dernier a envoyé plusieurs messages clairs signant le retour de son pays sur la scène européenne, en particulier son soutien à l'Ukraine en guerre et sa volonté de reconstruire une communauté nationale profondément divisée. Décrivant l'administration sortante comme des années de "ténèbres", il a déclaré que son gouvernement s'efforcerait d'en "redresser tous les torts". Fidèle à la rhétorique de son parti, le chef du PiS, Jaroslaw Kaczynski, a riposté en l'accusant d'être un "agent allemand" et a déploré "la fin de la démocratie". Lech Walesa, héros de la liberté polonaise et lauréat du prix Nobel de la Paix, s'est dit "heureux que la Pologne soit de nouveau sur la voie du développement".

(...) La tâche sera difficile pour le nouveau gouvernement, tant l'héritage des huit ans de pouvoir du PiS est lourd. Le parti nationaliste contrôle toujours la Cour Suprême et la Banque centrale ainsi que plusieurs autres institutions judiciaires et financières de l'État, tout comme les médias publics, transformés en une machine de propagande gouvernementale. Auprès de l'AFP, l'analyste politique Jaroslaw Kuisz évoque "un champ de mines judiciaire", "un bourbier". En offrant au PiS un sursis au pouvoir, le président Duda lui a donné l'occasion de nommer deux de ses anciens ministres à la tête des institutions financières d'État, avec des mandats pratiquement irrévocables, et des procureurs au parquet national. Depuis le 15 octobre, le président a en outre nommé environ 150 nouveaux juges, choisis par un organe critiqué par Bruxelles pour sa dépendance au parti. Le PiS, a résumé Donald Tusk, a consacré "ses dernières semaines (au pouvoir) à démolir l'État polonais".

Sur le plan des droits humains, l'héritage du PiS s'est concrétisé par des reculs sur le droit à l'avortement et par une homophobie d'État, qui s'est traduite notamment par des zones anti-LGBT dans une large partie du pays. Hasard du calendrier, la Cour européenne des droits humains (CEDH) a condamné ce mardi la Pologne pour violation du droit au respect de la vie privée à cause de l'absence de cadre juridique assurant "une reconnaissance et une protection" des couples de même sexe. La Cour avait été saisie par cinq couples polonais dont les mariages avaient été refusés au motif que le droit polonais autorise seulement l'union d'un homme et d'une femme. La CEDH leur a donné raison, rappelant que les États signataires de la Convention européenne de sauvegarde des droits humains sont "tenus d'offrir un cadre juridique permettant aux personnes de même sexe de bénéficier d'une reconnaissance et d'une protection adéquates de leurs relations de couple", par le mariage ou une autre forme d'union.

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