La communauté trans combat la haine par la joie au Pakistan

Par AFP dans Fugues et Komitid en date du 16 octobre 2023 à 21h18

Le drapeau trans - Ink Drop / Shutterstock publié avec les articles. (...) Dans ce pays musulman conservateur, une campagne de haine, organisée sur les réseaux sociaux à l’initiative de la droite religieuse, met en danger les personnes trans. (...) Depuis, de nombreux groupes religieux conservateurs, dont le parti islamiste Jamaat-e-Islami, mènent une attaque concertée auprès du grand public contre la communauté queer. Le recours à la rhétorique islamiste la plus radicale, le harcèlement, la divulgation de données personnelles comme les photos de militants trans avant et après leur transition, font partie des tactiques employées. Des allégations de blasphème, qui même non prouvées peuvent entraîner assassinats et lynchages, sont aussi utilisées. Même s’il n’existe pas de chiffres exacts, des groupes de défense des droits humains comme Amnesty International rapportent une hausse préoccupante des violences. (...) En 2018, le Pakistan avait adopté une loi progressiste accordant aux transgenres le droit de déterminer eux-mêmes leur sexe sur les documents officiels et même d’opter pour un mélange des deux. Mais l’an dernier, Siraj-ul-Haq, le chef du Jamaat-e-Islami, a déclenché la charge contre cette loi, contraire selon lui à la charia et assimilable à « un complot pour détruire notre système familial ». (...) En mai, la Cour fédérale de la charia, qui vérifie la conformité des lois à l’islam, a abrogé la loi. Un appel a été interjeté. La communauté des Khawajasiras, un terme qui désigne un troisième sexe associant femmes transgenres, travestis et eunuques, a une longue et riche histoire dans le sous-continent indien. Mais la colonisation britannique a fait de l’homosexualité un délit et imposé de strictes codes binaires de genre, ce qui a ensuite été renforcé par l’islamisation du Pakistan. (...) Malgré l’offensive actuelle de haine et de désinformation, Mehrub sent la communauté trans déterminée à résister. « La plus grande menace à l’intolérance patriarcale moralisatrice, c’est la joie », dit-elle. « Ils ont peur du rire. Ils ont peur de la joie, ils ont peur de l’amour. Et notre manière de résister, c’est de continuer à aimer. » Lire l'article intégral sur fugues.com ou komitid.fr.

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