Loi « anti-homosexualité » : la Banque mondiale sanctionne l’Ouganda

Par Jeune Afrique / AFP en date du 14 août 2023 à 14h58


Yoweri Museveni, le président ougandais en 2014

Yoweri Museveni a accusé mercredi la Banque mondiale de « faire pression » sur son pays pour tenter de lui faire renoncer à sa loi anti-homosexualité. Les Ougandais « se développeront avec ou sans prêts », a lancé le président sur X (anciennement Twitter) après que la Banque mondiale a suspendu tout nouveau prêt à Kampala en raison d’une loi anti-homosexualité promulguée le 29 mai par le chef de l’État.

« Il est donc regrettable que la Banque mondiale et d’autres tentent de faire pression pour que nous abandonnions notre foi, notre culture, nos principes et notre souveraineté, en utilisant l’argent, a-t-il ajouté. Nous n’avons pas besoin de pression de qui que ce soit pour savoir comment résoudre les problèmes de notre société. » (...)

Nous pensons que notre objectif d'éradication de la pauvreté dans une planète vivable n'est atteignable que s'il inclut tout le monde, quelle que soit l'ethnie, le genre ou l'orientation sexuelle. Cette loi remet en question ces efforts.

Cette loi, considérée comme l’une des plus répressives au monde, a choqué les groupes de défense des droits humains et des pays occidentaux. Elle a suscité « l’inquiétude » du secrétaire général de l’ONU », selon son porte-parole, et a été qualifiée d’« atteinte grave » aux droits humains par le président américain, Joe Biden.

Le texte prévoit de lourdes peines pour les personnes ayant des relations homosexuelles et faisant la « promotion » de l’homosexualité. Un crime d’« homosexualité aggravée » est passible de la peine de mort, sentence qui n’est toutefois plus appliquée depuis des années en Ouganda.

Des militants des droits humains se sont également inquiétés de l’influence de ce nouveau texte sur l’accès aux soins des personnes de la communauté LGBT+, qui pourraient redouter d’être stigmatisées, voire dénoncées par le personnel médical. Mardi, après l’annonce de la Banque mondiale, le ministère ougandais de la Santé, qui bénéficie des fonds de l’institution, a publié une circulaire affirmant que nul ne devait être « discriminé ou stigmatisé » pour des raisons de « genre, religion, ethnie, statut social ou économique ou encore orientation sexuelle ».

Source : jeuneafrique.com.

(Avec AFP)


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