Pas facile d’être un pompier gai

Envoyé par La Presse et Fugues en date du 25 avril 2022 à 16h56

Le 14 aout 2001, le journal La Presse de Montréal publiait, sous la plume de Samuel Larochelle, un article à l'occasion des célébrations de Fierté Montréal sur la difficulté d'être gai dans une caserne de pompiers.

Si les pompiers ne sont pas tous fermés d’esprit ou homophobes, la loi du silence semble néanmoins primer dans les postes. Cela pousse de nombreux pompiers à chercher du soutien auprès de la Fraternité des pompiers gais et bisexuels du Québec, fondée par Alain au début des années 1990. « C’est un groupe relativement secret, dit-il. Pour le faire connaître, j’ai mis de la publicité dans les magazines LGBTQ+. L’association est composée d’une trentaine de pompiers retraités et d’autres actifs, mariés avec des femmes pour cacher leur orientation sexuelle ou célibataires. »

En leur offrant un espace sécuritaire pour s’exprimer, Alain a été témoin d’une réelle détresse.

(...) « Quand je faisais de l’écoute sur un site web, j’ai été mis en contact avec trois pompiers gais qui pensaient mettre fin à leurs jours. Je les ai écoutés, j’ai répondu à leurs questions, je leur ai suggéré des références d’aide et ils s’en sont sortis. » 

 Le  29 mars dernier,  André-Constantin Passiour publiait un article sur fugues.com à l'occasion du trentième anniversaire de la Fraternité des pompiers gais et bisexuels du Québec fondée par Alain Larivière.

Au début, lorsqu’Alain Larivière publicisait son groupe, il se faisait répondre des insanités du genre : « Les pompiers, c’est pas des tapettes ». « C’était assez de vulgarité, il y avait beaucoup de discrimination, surtout qu’il s’agit d’un groupe de soutien et d’aide pour ceux qui vivent de la détresse. Des pompiers souffraient psychologiquement, c’était horrible ! », commente-t-il.  Cela fait des années maintenant que cette Fraternité tient des soupers mensuels pour que les gens puissent échanger sur leurs réalités. Un lien plus que nécessaire pour plusieurs. « Ce sont les pompiers de l’extérieur de la région de Montréal qui sont les plus fidèles », poursuit Alain Larivière. « Ils viennent de Gatineau, de la région de Québec, du Saguenay et d’aussi loin que la Gaspésie. Ça veut dire qu’ils doivent faire de la route, louer une chambre d’hôtel, etc. C’est ce qui me motive à continuer. On sent que ces pompiers-là ont besoin de ce soutien, de se sentir écoutés. […] » 

Mais y a-t-il un brin d’espoir quant à l’ouverture de ce milieu très « tricoté serré » ? « Il y a une nouvelle génération de pompiers, la majorité d’entre eux ont maintenant moins de 45 ans et les jeunes dans la vingtaine comptent pour un bon pourcentage. On sait qu’il y a une plus grande ouverture chez les jeunes, donc c’est sûr que les choses sont en train de changer », dit-il.

Alors qu’avant il ne pouvait y avoir d’annonces que dans ce magazine que vous lisez présentement, un média de pompiers se penchera sous peu sur cette réalité : « Dans la prochaine revue, il y aura une page consacrée à notre association. Cette revue est dirigée par un groupe de pompiers, dont un jeune dans la trentaine. C’est du jamais vu encore. Il y a toujours eu un refus catégorique auparavant. Donc, le changement est là ! », de terminer Alain Larivière. 

 

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