Remise en causes au Forum social et témoignage du militant Ramy Ayari

Envoyé par Libération / via ALGI en date du 18 août 2016 à 11h47
Retour au forum
Le journal français Libération a publié un article bilan sur le forum social de Montréal. On y trouve plusieurs témoignages, dont celui de notre invité de Tunisie, le militant LGBT Ramy Ayari.
 
Montréal

Remise en causes au Forum social

Par Aude Massiot
 

Symbolique, la première édition du FSM dans un pays du Nord se heurte aux difficultés des militants du Sud à gagner le Canada. Rencontre avec quatre activistes qui portent chacun une lutte.

«C’est peut-être la dernière fois que le Forum social mondial (FSM) est organisé dans un pays du Nord, et nous devons, en tant que Canadiens, en porter la responsabilité.» Les mots de l’écrivaine et activiste altermondialiste Naomi Klein, à Montréal, sont durs contre les autorités canadiennes qui ont refusé de délivrer plus de 200 visas à des participants, pour la plupart venant de pays du Sud. Dans les couloirs de cette rencontre internationale altermondialiste, le sentiment est partagé.

(...)

Ramy Ayari, militant LGBT

«J’ai reçu des messages de policiers menaçant de me jeter du haut d’un immeuble»

Ramy Ayari, 23 ans, président de l’association tunisienne LGBT sans restrictions, a dû demander à deux reprises son visa pour le Canada avant de l’obtenir. En Tunisie, il est un militant reconnu de la cause LGBT, et ils ne sont pas nombreux dans le pays. La raison : selon l’article 230 du code pénal, les relations homosexuelles sont passibles de trois ans de prison. Le jeune Tunisien regrette qu’après la révolution du jasmin en 2011 et la chute de Ben Ali, les homosexuels n’aient connu aucune amélioration de leurs conditions de vie. Seul progrès, les associations sont beaucoup plus faciles à créer, ce qu’a fait le militant en 2014, avec pour but de représenter une population inexistante dans la société civile. «Nous cryptons tous nos messages pour ne pas que les autorités puissent trouver les coordonnées des personnes avec qui nous travaillons.» Ramy Ayari a des raisons d’être méfiant. Depuis le début de son engagement, il s’est fait agresser à plusieurs reprises par des hommes dans la rue, mais aussi par des membres des forces de l’ordre. «Après avoir déposé une plainte pour agression, j’ai reçu des messages de policiers menaçant de me jeter du haut d’un immeuble.» Il continue toutefois, avec son association, de mener des actions de sensibilisation sur les réseaux sociaux, et aide les jeunes chassés de leur famille en raison de leur orientation sexuelle. Les pressions sociales l’ont tout de même poussé à arrêter ses études et à ne pas travailler, de peur de se faire agresser.

Lire l'article.

 


    Répondre Corriger
Répondre     ou Corriger votre message

© Algi [Accueil]