Au Japon, un jugement historique en faveur du mariage pour tous

Envoyé par ALGI en date du 23 mars 2021 à 10h29
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(crédit photo : Agence France-Presse publiée sur le lise de lapresse.ca)

Le journal lapresse.ca a publié un article signé Mari Yamaguchi, de l'Associated Press, sur la décision rendue le 17 mars par un tribunal japonais statuant que la non-reconnaissance de l’union entre personnes du même sexe était anticonstitutionnelle, validant les droits des couples homosexuels pour la première fois dans le seul pays du G7 qui ne les reconnaît toujours pas. 

(...) La cour du district de Sapporo a expliqué que la sexualité, au même titre que la race et le genre, ne dépend pas d’une préférence individuelle, et qu’on ne peut dès lors pas justifier de refuser aux couples homosexuels les avantages consentis aux couples hétérosexuels.

(...) Le juge Tomoko Takebe a ajouté que refuser le mariage homosexuel contrevient à l’article 14 de la constitution japonaise, qui interdit la discrimination « sur la base de la race, de la religion, du sexe, du statut social ou des origines familiales ».

La décision n’aura aucun impact sur la politique du gouvernement, mais elle pourrait influencer les décisions dans d’autres causes et accentuer la pression sur le gouvernement pour modifier la loi.

Si la sensibilisation et les appuis à la communauté LGBTQ sont en hausse du Japon, la discrimination persiste. Les couples homosexuels ne peuvent pas hériter de la maison, de la propriété et des autres biens de leurs partenaires ni avoir de droits parentaux envers d’éventuels enfants.

Des municipalités ont adopté des règlements pour permettre aux couples homosexuels de louer des appartements plus facilement, mais ils n’ont pas force de loi.

Dans une société où la pression à se conformer est immense, plusieurs homosexuels et lesbiennes cachent leur sexualité par crainte des préjudices chez eux, à l’école ou au travail. Les transgenres sont aussi mal vus dans une société où l’identité sexuelle est très spécifique.

Le mouvement pour les droits LGBTQ traine de la patte parce que ceux qui ne se conforment pas aux normes de la société sont essentiellement marginalisés.

Le Japon est le seul pays membre du G7 qui refuse toujours de légaliser le mariage homosexuel, mais Taïwan est le seul à l’avoir fait dans la région. Des milliers de couples homosexuels s’y sont mariés depuis l’adoption de la loi en mai 2019.

Le Parti libéral-démocrate qui gouverne le Japon défend une image ultraconservatrice et paternaliste de la famille, et ses politiques nuisent à la progression de la place de la femme et à la tolérance de la diversité sexuelle. Des parlementaires au pouvoir ont souvent été attaqués pour des remarques à l’endroit des minorités sexuelles qui « manqueraient de productivité ».

(...) Le Japon refuse aussi d’accorder des visas conjugaux aux partenaires de Japonais qui se sont mariés à l’étranger, ce qui contraint les époux à vivre temporairement séparés.

Autres références.

  • Au Japon, un jugement historique en faveur du mariage homosexuel. france24.com 17/03/2021
    Anciennement, la société japonaise était plutôt tolérante vis-à-vis de l'homosexualité, comme en attestent des documents évoquant des samouraïs entretenant des relations avec des hommes. L'homosexualité est aussi un thème récurrent dans les estampes (ukiyoe). 

    Mais à mesure que l'archipel s'est ouvert à l'étranger dans la seconde moitié du 19e siècle, les préjugés occidentaux contre l'homosexualité se sont imposés, et ils ont toujours la vie dure dans une société essentiellement conformiste. 

    Les mentalités évoluent toutefois : selon un sondage publié en novembre dernier par le quotidien conservateur Yomiuri, 61 % des Japonais sont désormais favorables au mariage gay.

  • Le mariage homosexuel reconnu au Japon grâce à la préfecture d’Ibaraki ! japanization.org 05/07/2019

    Les personnes homosexuelles demeurent ainsi victimes de discriminations les incitant à cacher leur orientation sexuelle de peur d’être rejeté. Être différent dans une société japonaise très uniformisée relève d’un défi au quotidien. Pour donner son sang, une personne homosexuelle doit attendre un délais de 6 mois contrairement aux personnes hétérosexuelles (surfant sur cette vieille idée qu’une personne homosexuelle est potentiellement porteuse de MST). Plus grave, les couples LGBT+ ne peuvent hériter de leur conjoint ou bénéficier des mêmes avantages fiscaux que les couples mariés. En cas d’hospitalisation, le conjoint n’a légalement même pas de droit de visite ! Il n’existe pas aux yeux de nombreuses institutions japonaises…

    Mais l’exemple de courage donné par la préfecture d’Ibaraki – située à environ 1 heure de train de Tokyo – montre que les mentalités évoluent lentement mais sûrement vers la voie de la tolérance et de l’acceptation. Ce qui laisse augurer qu’à moyen terme, il n’y aura plus de différence de traitement entre les couples, qu’ils soient ou non du même sexe. Une idée qui semble toujours pétrifier tous les réactionnaires de ce monde.


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