Algérie : le régime traite les opposants d'homosexuels

Envoyé par Comité de solidarité internationale de l'ALGI en date du 24 février 2020 à 11h55
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Source Le monde.

Un ministre algérien traite les opposants de « mercenaires, pervers et homosexuels »

À Alger, des Algériens manifestant pour protester contre le gouvernement et repousser la prochaine élection présidentielle, le 22 novembre.
FATEH GUIDOUM / AP

Depuis l’adoption, jeudi 28 novembre, d’une résolution du Parlement européen sur la situation des libertés en Algérie, les autorités comme les médias audiovisuels mènent campagne contre les très nombreux opposants à l’élection présidentielle du 12 décembre, en jouant du thème de la collusion avec des intérêts étrangers qui chercheraient à provoquer le chaos dans le pays.

Le chef de l’armée, le général Ahmed Gaïd Salah, a ainsi de nouveau dénoncé, mardi 3 décembre, des « machinations qui se trament dans les laboratoires de la conspiration à l’étranger » et des « modes de trahison et de félonie à l’intérieur ».

Le ministre de l’intérieur, Salah Eddine Dahmoune, qui intervenait le même jour devant le Parlement pour parler du nouveau découpage administratif, est allé beaucoup plus loin en qualifiant les opposants aux élections de « pseudos-Algériens », de « traîtres », de « pervers », d’« homosexuels » et de « mercenaires » qui « véhiculent les idées résiduelles du colonialisme ».

(...) Les propos du ministre ont immédiatement suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, certains n’hésitant pas à parler de provocation pour pousser le mouvement de contestation populaire, le Hirak, vers la violence. Des appels ont vite été lancés pour que soit préservé son caractère pacifique.

Aussi, sur francetvinfo.fr

 La présidentielle du 12 décembre doit élire un successeur à Abdelaziz Bouteflika, contraint à la démission en avril par un mouvement populaire (Hirak, en arabe) de contestation inédit du régime, qui revendique désormais le démantèlement total du "système" au pouvoir depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962.

Le Hirak et une très large partie de la population s'opposent à la tenue de la présidentielle, perçue comme organisée pour assurer la survie du "système", dont sont issus les cinq candidats. Les condamnations n'ont pas tardé. Les internautes, eux, ont décidé de répondre par l'humour.

Sur jeuneafrique.com

(...) Notamment sur Twitter, avec un hashtag en arabe reprenant mot pour mot les adjectifs du ministre. Signifiant « Nous sommes tous des mercenaires pervers et gays », il est mercredi le 2e hashtag le plus utilisé du jour sur le Twitter algérien.

Dans le même esprit, les internautes mobilisent les couleurs du drapeau de la communauté LGBTQ avec le slogan « Qu’ils dégagent tous », antienne des contestataires adressée aux dirigeants algériens. D’autres appellent à l’organisation vendredi, pour la 42e semaine de manifestations du « Hirak », d’une « Gaïd Pride », jeu de mots entre la Gay Pride et le général Ahmed Gaïd Salah, chef de l’armée et homme fort contesté du pays.

En complément, sur Wikipedia.

La société algérienne ne montre pas une grande tolérance envers les personnes homosexuelles. Behind the Mask, une association d'information à but non lucratif qui publie des informations pour les lesbiennes et les gays en Afrique, décrit les attitudes publiques en Algérie comme « violemment homophobes ». Elle affirme que des personnes homosexuelles peuvent être la cible d'assassinats pour des fondamentalistes musulmans et que les crimes d'honneur perpétrés par la famille et les voisins ne sont pas rares.


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