Le Botswana décriminalise l'homosexualité

Envoyé par Comité de solidarité internationale (ALGI) en date du 17 juin 2019 à 12h03
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Source : radio-canada.ca

Le Botswana décriminalise l'homosexualité

Une personne debout dans une salle de cour tenant dans ses mains un drapeau arc-en-ciel.
Il s'agit d'une victoire pour tous les homosexuels du Botswana. Photo: Getty Images / Tshekiso Tebalo
 

La justice du Botswana a annulé mardi l'interdiction de l'homosexualité en vigueur dans le pays, qualifiée de « relique de l'ère victorienne », une décision aussitôt saluée par les défenseurs de la cause LGBTQ.

Ce jugement historique était très attendu sur l'ensemble du continent africain, où l'homosexualité reste illégale dans plus de la moitié des pays subsahariens.

Les clauses du Code pénal du Botswana relatives aux relations entre personnes du même sexe « sont annulées », a déclaré le juge Michael Leburu mardi dans une salle d'audience comble de la Haute Cour à Gaborone. « La justice ordonne que les lois soient modifiées », a-t-il ajouté.

Les clauses en question sont « des reliques de l'ère victorienne » qui « ne sont plus viables », a encore estimé le magistrat. Elles « oppressent une minorité » et « ne passent pas l'épreuve de la constitutionnalité », a-t-il ajouté.

La Haute Cour s'est prononcée sur ce sujet sensible sur requête d'une personne anonyme, identifiée par ses seules initiales LM pour des raisons de sécurité, qui contestait le Code pénal.

Le texte en vigueur depuis 1965 prévoyait des peines pouvant aller jusqu'à sept ans de prison.

« Les minorités ne doivent pas être exclues et ostracisées », a encore expliqué le juge Leburu dans son jugement.

Le temps est venu pour que la sexualité entre personnes du même sexe soit décriminalisée.

Michael Leburu, juge à la Haute Cour du Botswana

« Les hétérosexuels sont autorisés à exprimer leur sexualité sans problème, mais la même chose ne s'applique pas au requérant », a-t-il poursuivi. Lui « nier le droit d'avoir des relations sexuelles comme il l'entend est discriminatoire », a-t-il encore expliqué, jugeant « fondamental » le droit au respect de la vie privée.

Une victoire pour les militants LGBTQ

Ce jugement est « un signal revigorant pour la dignité humaine, la vie privée et l'égalité », a réagi Neela Ghoshal de l'organisation Human Rights Watch (HRW).

« Le bon sens exprimé par la Haute Cour du Botswana est tellement revigorant », a-t-elle ajouté sur son compte Twitter.

Ce jugement intervient après le refus en mai de la Haute Cour du Kenya d'abroger les lois réprimant les relations homosexuelles, qui avait douché les espoirs de la communauté continentale LGBTQ (lesbiennes, gais, bisexuels, transgenre, queers).

Devant le tribunal de Gaborone mardi, des militants brandissaient des pancartes proclamant « Il n'y a aucun mal à être différent, mais il est injuste d'être discriminé » ou « Les hommes homosexuels sont cinq fois plus victimes de violences sexuelles que l'ensemble de la population masculine du Botswana ».

Pour Matlhogonolo Samsam, de l'organisation des lesbiennes, gais et bisexuels du Botswana (Legabibo), la décriminalisation est une question de « liberté d'expression, de droit à la vie privée et de droit à une égale protection par la loi ».

Lire la suite sur le site de Radio-Canada.

Voir la vidéo de France24.

Voir la vidéo de l'AFP.


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