Des thérapies bidon pour «guérir» l’homosexualité

Envoyé par journaldemontreal.com / via ALGI en date du 17 décembre 2018 à 13h42
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Brigitte Noël  et Matt Joycey publient, dans l'édition du 3 novembre 2018 du Journal de Montréal, un dossier très étoffé sur des services au Québec de thérapie de conversion, aussi appelée « thérapie de réorientation sexuelle ». L'article est accompagé d'un vidéo de près de 20 minutes.


Gabriel Nadeau et son copain cet été à leur premier défilé de la Fierté, à Montréal.
Gabriel Nadeau a subi trois thérapies de conversion pendant son adolescence.
Il accepte aujourd’hui pleinement son homosexualité.

Des entreprises et des organismes religieux, dont les donateurs bénéficient de crédits d’impôt, tentent de convaincre les Québécois qu’il est possible de traiter ou de guérir l’homosexualité, a découvert notre Bureau d’enquête.

Pendant quatre mois, notre équipe – avec l’aide d’un infiltrateur et de caméras cachées – a pris contact avec des groupes soupçonnés d’offrir ce genre de traitement. Nous avons trouvé cinq organisations qui offrent ce service ou qui ont accepté de l’offrir.(...)

Notre équipe a rapidement réussi à trouver des pasteurs, des conseillères, et même une psychothérapeute certifiée par l’Ordre des psychologues, qui ont proposé leurs services, la plupart moyennant des centaines de dollars.

Parmi les traitements offerts, on note des séances de thérapie où on laisse supposer que l’homosexualité est « causée » par un traumatisme ou une mauvaise relation avec son père.

On parle aussi d’ateliers religieux qui proposent de guérir les gens « brisés sexuellement », et même une délivrance aux allures d’exorcisme, où notre infiltrateur a été libéré du « démon » de l’homosexualité au téléphone.

Dans tous les cas sauf un, ces services étaient associés à des organismes de bienfaisance qui amassent des milliers, voire des millions de dollars en dons admissibles à des crédits d’impôt.

La thérapie de conversion, aussi appelée « thérapie de réorientation sexuelle », stipule que l’homosexualité est un choix ou un trouble mental. Ses promoteurs cherchent donc à « rétablir » l’hétérosexualité de leurs clients ou paroissiens, ou à encourager l’abstinence.

L’Organisation panaméricaine de la santé affirme que les thérapies de conversion n’ont aucun fondement médical et « représentent une grave menace à la santé et aux droits fondamentaux des personnes affectées ». Selon l’organisme, il s’agit d’une pratique « injustifiable » qui devrait être « dénoncée et assujettie à des sanctions ».

La thérapie de conversion est illégale pour les mineurs en Ontario, en Nouvelle-Écosse et au Manitoba, et interdite pour tout le monde dans la ville de Vancouver.

Au Québec, les pratiques qui s’y apparentent sont généralement mal vues et condamnées par plusieurs ordres professionnels, mais demeurent toutefois légales. C’est ce que souhaite changer l’organisme québécois Alliance arc-en-ciel, qui a accouché de neuf recommandations en marge d’un rapport sur la thérapie de conversion publié en mai dernier.

« Nous, ce qu’on voudrait, c’est qu’une loi condamne les gens qui font ce genre de thérapie, plaide la directrice Julie Dubois. C’est vraiment l’horreur de penser qu’il y a des gens, des enfants qui subissent ça. Quand on regarde les témoignages, c’est de l’abus pur et simple. »

Lire l'article et voir le vidéo


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