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Rencontre-conférence avec Massimo Prearo

Envoyé par CQGL / via ALGI en date du 01 mai 2008 à 09h35

source : http://www.mariomieli.org/images/int.png

Le CQGL est heureux de vous convier au lancement de l'ouvrage Éléments de critique homosexuelle, de l'auteur Mario Mieli, un des textes les plus importants écrits dans le bouillonnement militant italien des années 1970.

À cette occasion le traducteur, Massimo Prearo, présent à cette rencontre, nous parlera de militantisme gai et fera le point sur la situation actuelle en Italie.

Nous vous attendons en grand nombre.

Quand : le vendredi 9 mai à 18 h

Lieu : la librairie Ménage à trois, 1672, rue Sainte-Catherine est (métro Papineau)

Pour confirmer votre présence veuillez contacter :

Pierre Blain à blainp@videotron.ca


À PROPOS DE MARIO MIELI

Mario Mieli (1952-1983) fût parmi les fondateurs du mouvement de libération homosexuelle Fuori ! Après avoir séjourné à Londres, où il participe aux premières manifestations du Gay Liberation Front, et après avoir été en contact avec les plus grandes organisations européennes, dont le Front homosexuel d’action révolutionnaire français, le FHAR, Mario Mieli devient très vite la figure de référence du militantisme homosexuel italien.

Entre 1972 et 1974, il intervient à ce titre dans plusieurs journaux en signant des articles de réflexion sur l’état du mouvement et sur les stratégies militantes, et se détache très vite des lignes officielles en contestant la conversion des leaders des groupes homosexuels au jeu de la politique politicienne. Il fonde alors à Milan des collectifs autonomes qu’il anime entre 1975 et 1976 et qui seront de véritables laboratoires d’expérimentation existentielle.

Il suit entre-temps des études de philosophie à l’Université de Milan où il présente en 1976 une thèse sur l’homosexualité masculine que le célèbre éditeur Einaudi, séduit par son génie provocateur, décide de publier un an plus tard. Le livre étant épuisé en quelques mois seulement, une deuxième édition voit le jour en juillet 1978.

Synthèse lucide et radicalement critique des expériences concrètes de libération, les Éléments de Mieli avancent des propositions théoriques fondamentales anticipant les travaux de Monique Wittig et de Judith Butler. Voyageant avec aisance et érudition de la pédérastie antique à l’interdit biblique, des bûchers d’antan aux lois anti-homosexuelles contemporaines, Mieli déconstruit un à un les préjugés les plus répandus sur l’homosexualité.

Le dépassement des catégories identitaires, de genre et d’orientation sexuelle, est pour Mieli une étape nécessaire à l’avènement d’un communisme gai, véritable utopie politique qui fait de l’homosexualité, mais aussi de la sexualité tout court, le moyen d’accès à une « dimension existentielle radicalement autre ». Son combat sans concessions invite aussi à repenser les voies actuelles des revendications homosexuelles, prenant ainsi à contre-pied les certitudes qui semblent traverser les mouvements gays et lesbiens quant aux demandes d’égalité des droits.

Passant aussi bien de la littérature à l’histoire que de la philosophie à l’anthropologie, Mieli ne craint pas de livrer dans cet essai des témoignages de son propre vécu, de ses désirs, de ses fantasmes, ou encore, de son séjour dans une clinique pour malades mentaux, convaincu que pour être authentique l’engagement politique se doit de faire exploser les frontières entre privé et public, entre le « moi » et l’autre, entre l’objet et le sujet.

Esprit visionnaire aux talents plus qu’éclectiques de philosophe, d’écrivain, de dramaturge, de poète et d’acteur, qui n’a sans doute d’égal que dans les personnes d’Oscar Wilde, de Pier Paolo Pasolini ou de Guy Hocquenghem, Mieli ne peut être rattaché à aucune tradition de pensée.

Environ trente ans après sa publication en Italie, Éléments de critique homosexuelle, l’un des textes les plus importants écrits dans le bouillonnement militant des années 1970, parvient enfin au public francophone.

À PROPOS DE MASSIMO PREARO

Massimo Prearo est doctorant en Études Politiques au Centre de Recherches Politiques Raymond Aron (EHESS, Paris) sous la direction de Marcel Gauchet. Il termine une thèse sur La genèse des mouvements d’affirmation identitaire: homosexualité et identité à l’âge de l’autonomie. Après avoir suivi des études de Sciences Politiques à Milan il a obtenu une maîtrise de Sciences Sociales à Paris, puis un DEA d'Etudes Politiques à l'EHESS, sous la direction du philosophe et historien Marcel Gauchet.

Il a travaillé pendant environ quatre ans au Centre Lesbien, Gai, Bi et Trans de Paris, où il a conduit des recherches approfondies sur l’histoire et l’actualité du mouvement gai et lesbien français. Dans ce cadre il a également organisé pendant deux années consécutives des cycles de rencontres Différences de différences qui visaient à porter à la connaissance du public la condition des hommes et des femmes vivant une double discrimination dans la société et au sein même de la communauté LGBT: discriminations liées à l'âge et à l'origine ethnique et culturelle, la discrimination subie par les gais et les lesbiennes malentendantes et handicapées, et par les transexuels homosexuels. En 2004, il a été à l'initiative d'un jumelage entre la manifestation Différences de différences qui se déroulait à la Maison des Etudiants Québécois à la Cité Internationale de Paris et la Fondation Emergence au Québec, pour la promotion d'actions contre l'homophobie lors d'une journée régionale organisée par le Centre LGBT de Paris contre les discriminations.

Il a récemment participé à l'ouvrage dirigé par Jacques Beauchemin et Mathieu Bock-Côté, La cité identitaire, (Athéna Editions) avec un article sur l'Anthroposociologie du politique, et notamment sur les notions d'identité et de communauté chez les gais et les lesbiennes. Plusieurs articles paraîtront à la rentrée 2008, dont un sur L'émergence de l'hétérosexualité à l'âge de l'autonomie (Ed. Amsterdam, Paris) et un autre sur Une problématique existentialiste dans l'abord de l'homosexualité (Ed. Syls-Maria, Paris).

Au mois de mai 2008, dans le cadre du congrès de l'ACFAS, il participera à un colloque sur "Réécrire l'histoire des homosexualité" (Université Laval), où il discutera son article Réflexions critiques sur l'histoire contemporaine de l'homosexualité, à paraître au Québec au printemps prochain dans le Bulletin d'Histoire Politique (3, vol. 16).

Il est également traducteur de l’ouvrage de Mario Mieli, Éléments de critique homosexuelle. Italie: les années de plomb, à paraître en mai 2008 aux éditions EPEL (Paris).


Mario Mieli sur Wikipedia
http://fr.wikipedia.org/wiki/Mario_Mieli
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