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Le Fossile de la semaine va au Canada

Envoyé par Équiterre / via ALGI en date du 09 novembre 2009 à 22h11

Communiqué de presse
Pour diffusion immédiate

Rencontre des Nations unies sur le climat à Barcelone

Le Fossile de la semaine va au Canada

« Emmenez-en ! » disait le ministre de l’Environnement du Canada, M. Jim Prentice

Barcelone, 6 novembre 2009 – En ce dernier jour de la semaine de négociations des Nations unies sur le climat à Barcelone, le Canada a reçu non seulement le prix « fossile du jour », mais aussi celui du « fossile de la semaine » de la part de Réseau Action Climat international, un regroupement de plus de 450 organisations non gouvernementales qui suivent l’évolution des négociations internationales sur le climat.

Le prix citron, qu’on dit autant prestigieux que déshonorant, est remis quotidiennement pendant les rencontres des Nations unies sur le climat. Il est attribué aux pays qui bloquent ou ralentissent les négociations.

Dans une entrevue hier, le ministre de l’Environnement du Canada, M. Jim Prentice, a déclaré [traduction libre] : « Et bien, si le prix à payer pour avoir des négociateurs forts, compétents et durs est d’être isolé et de se voir remettre un « fossile de l’année », qu’il en soit ainsi. Emmenez-en ! ».

« Emmenez quoi exactement ? », demande Steven Guilbeault d’Equiterre. « Plus de sécheresse en Afrique de l’Ouest et dans les prairies canadiennes, plus de feux de forêt dans le sud de l’Europe et en Colombie-Britannique, ou encore plus de vagues de chaleur en Inde et dans le sud de l’Ontario ? C’est ce qui va arriver si le Canada continue obstinément à bloquer les négociations ».

« Le Canada a le pire bilan de tous les pays industrialisés dans ces négociations. On aurait pu croire qu’ils auraient montré quelque signe de remords pour avoir abandonné leurs engagements dans le cadre du protocole de Kyoto, mais non, pas le Canada. Non seulement ils refusent de s’attaquer à l’imposante pollution et aux émissions croissantes de gaz à effet de serre des sables bitumineux - responsables de près de 50 % de la hausse des émissions des gaz à effet de serre au Canada depuis 1990- mais le gouvernement a aussi l’intention de multiplier par 5 la production actuelle de sables bitumineux », explique Dale Marshall de la Fondation David Suzuki.

« J’aimerais dire que je suis surpris, mais la réalité c’est que le gouvernement canadien n’a même pas essayé de cacher à quel point ils ne reconnaissent pas l’importance de ces négociations », explique Graham Saul de Réseau Action climat Canada. « Le refus du Canada de s’engager sérieusement dans les discussions de Barcelone devrait être considéré comme une insulte pour l’ensemble de la communauté internationale, et particulièrement pour les pays pauvres pour qui ces négociations sont une question de vie ou de mort.

« Les Canadiens ont le droit d’être fâchés. Le Canada est l’un des 10 plus grands pollueurs, et Jim Prentice, le ministre de l’Environnement du Canada, semble croire que nous pouvons nous défiler de notre responsabilité à lutter contre les changements climatiques », dit Mark Fried, directeur des politiques chez Oxfam Canada.

Les membres de Réseau action climat international croient tout de même qu’un accord solide, légalement contraignant et équitable peut être conclu à Copenhague. La minute la plus sombre est toujours celle avant l’aube. Copenhague a besoin d’être un moment de coopération internationale et de succès.

« Nous devons appeler notre gouvernement à prendre cet enjeu au sérieux », affirme Virginie Lambert Ferry de Greenpeace Canada. « Les Canadiens ont hâte au jour où nous pourrons célébrer le leadership et l’action de notre gouvernement. Peut-être que ce jour viendra à Copenhague, peut-être que le Canada va enfin comprendre », ajoute-t-elle.

Mais pour l’heure, un autre « Fossile du jour » s’ajoute sur le tablier de la cheminée du Canada, spécialement dédié à l’enthousiasme du ministre Prentice.

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Sables bitumineux

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