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Montréal, lundi 6 avril 2009 – Dans l’affaire Aziga, la première condamnation pour meurtre de l’histoire de la criminalisation du VIH, la justice ontarienne a établi un précédent qui risque d’entraîner des effets dévastateurs sur la prévention du VIH, et ce, dans le silence total des autorités de santé publique et sans qu’aucune réflexion collective n’ait encore été menée sur le sujet. Lorsque l’on sait que la majorité des cas de transmission du
VIH surviennent alors que les personnes infectées ignorent leur statut
sérologique, l’accès au dépistage constitue une priorité en matière de
prévention du VIH. Or, la criminalisation du VIH nuit aux efforts de prévention
en dissuadant les individus de se faire dépister, par crainte de poursuites
L’augmentation constante, d’année en année, des
nouveaux cas de transmission du VIH nous conduit à nous interroger sur les
efforts de prévention déployés par les autorités de santé publique. La
population se sent-elle concernée par la prévention du VIH ? Les efforts de
prévention et les budgets nécessaires à cette fin sont-ils déployés pour
diffuser des messages de prévention adaptés aux différents groupes de personnes
« vulnérables au VIH »? Un travail significatif a-t-il été accompli pour créer
un environnement social respectueux des personnes vivant avec le VIH favorisant
le dévoilement sans crainte de violence ou de discrimination? Le désengagement du politique à l’égard de la prévention du
VIH contribue à faire d’une lutte collective un champ miné où le droit
criminel devient un ultime rempart. Aujourd’hui, nous répétons notre
appel au Ministre de la Santé et des Services sociaux à collaborer avec le
Ministre de la Justice afin de développer des lignes directrices destinées à
encadrer les poursuites judiciaires en matière de criminalisation du VIH. Nos
demandes répétées demeurent sans réponse alors qu’une intervention
adéquate en matière de lutte au VIH requiert que les autorités de santé, et
notamment la santé publique, agissent sur les facteurs contribuant à la
vulnérabilité au VIH au nombre desquels figure la criminalisation du VIH. En
laissant persister la situation dans l’indifférence totale les autorités
responsables de la santé publique échouent à assumer leur rôle et à prévenir le
VIH. La COCQ-Sida regroupe les organismes communautaires québécois de
lutte contre le VIH/sida afin de favoriser l’émergence et le soutien
d’une action concertée. Pour ce faire, elle suscite, soutient et
consolide l’action communautaire face à la lutte contre le VIH/sida sur
le territoire québécois. Le regroupement solidarise les gens, unit les
démarches, les actions et les ressources impliquées, dans le respect de
l’autonomie de chacun des groupes-membres, pour répondre aux enjeux qui
touchent les PVVIH et l’ensemble des populations à risque d’être
infectées par le VIH du Québec. -30- |