Éduqué par ses deux mères lesbiennes, un hockeyeur subit les préjugés

Envoyé par Kevin Dubé / Journal de Québec en date du 05 juin 2017 à 14h03

BUFFALO | Chaque hockeyeur possède sa propre histoire, son propre chemin le menant aux portes de la LNH, et celle de Jaret Anderson-Dolan est très certainement l’une des plus inspirantes chez les espoirs admissibles au prochain repêchage de la LNH.

Éduqué par deux mères lesbiennes, l’attaquant des Chiefs de Spokane a fait fi des commentaires de ses adversaires et de la réticence de certaines formations à lui faire confiance et il n’est maintenant qu’à quelques semaines d’enfiler le chandail d’une équipe de la LNH.

Anderson-Dolan a été porté par sa mère biologique, Fran, tandis que son frère, Dorian, l’a été par son autre mère, Nancy. Les deux garçons ont grandi, avec leurs mères, à Calgary.

Lors du dernier Combine de la LNH à Buffalo, certaines formations ont posé des questions à l’attaquant sur sa situation familiale. Et n’allez pas croire qu’il s’agit d’un sujet tabou chez lui.

«Ils m’ont demandé comment je vivais avec cette situation et, évidemment, c’est tout ce qu’il y a de plus normal pour moi. C’est ce que j’ai connu et j’ai vécu une enfance tout à fait normale. Ça fait partie de ma vie et les gens veulent en savoir plus. Je suis très fier de mes parents.»

Laissé de côté

Aussi belle et inspirante puisse être l’histoire d’Anderson-Dolan, elle a toutefois permis de prouver à quel point le monde du hockey peut être arriéré.

À son année de repêchage bantam dans la WHL (les joueurs y sont repêchés à 14 ans), Anderson-Dolan possédait le talent pour être repêché parmi les cinq premiers joueurs. Toutefois, plusieurs équipes lui ont mentionné qu’ils ne le sélectionneraient pas en raison de sa situation familiale. Au final, il a été sélectionné au 14e rang par les Chiefs de Spokane.

Mais tout ça est bien loin dans l’esprit du jeune hockeyeur, qui agissait à titre de capitaine de l’équipe canadienne au dernier Championnat mondial des moins de 18 ans.

Il espère simplement continuer d’en parler ouvertement afin que son histoire n’en soit plus une, mais également pour aider les jeunes dans sa situation à ne pas se sentir différents. «Je le répète souvent, mais je suis fier de ma situation. Si je peux faire une différence lorsque j’en parle, tant mieux.»

Des coéquipiers solidaires

D’ailleurs, le 26 février dernier, Jared Anderson-Dolan a enrubanné la palette de son bâton à l’aide de ruban aux couleurs de l’arc-en-ciel afin de soutenir une campagne nommée «Le hockey est pour tout le monde».

Tous ses coéquipiers ont d’ailleurs emboîté le pas. «C’était incroyable. Je sais que ma famille a beaucoup apprécié que toute l’équipe se mette ensemble et passe un message», avait-il mentionné après coup.

Pas de doute, l’arrivée d’Anderson-Dolan dans la LNH insufflerait un vent de fraîcheur à ce monde du hockey trop souvent conservateur.

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