Triste une telle chasse à l'homme

Envoyé par Amir en date du 13 novembre 2015 à 12h30
en réponse à Maroc : Halte aux attaques homophobes (reçu de Comité de solidarité internationale - ALGI le 02 novembre 2015 à 20h39).

Qu'avions nous donc fait pour mériter de telles persécutions? Ne sommes nous pas des êtres humains à part entière aussi? En quoi sommes nous nuisibles au monde ? Les stigmates des deux agressions dont j'ai été victime sont encore indélébilement marquées sur ma peau pour me rappeler persque à chaque fois que je suis un gibier et non un être humain. Que je dois vivre ma sexualité dans la clandestinité. La première fois qiue je l'ai vécu j'ai cru faillir mourir. J'ai été ligoté (poignets liés dans le dos, chevilles également et pour finir une corde passé entre ces deux entraves pour lier mes poignets à mes chevilles). Ensuite battu pendant des heures avec une lourde matraque flexibe (tres utilisée par les policiers). Je suis resté près d'un mois hospitalisé pour guérir de mes blessures physiques. Celles psychologiques ne circatriseront jamais malheureusement. C'est un traumatisme que je porterai toute ma vie. Je n'étais pas seul. Mon cousin avec qui j'avais une relation amoureuse a été arreté et battu tout comme moi jusqu'à ce qu'un coup mal visé ou délibérément donné lui casse une dent. Voilà le sort des homo africains. Autre phénomène en vogue, les traquenards organisés savament par des jeunes compatriotes à l'affût du gain facile. Je ne sais d'ou vient ce cliché selon lequel les homosexuels sont des personnes financièrement aisée mais tant est que nous sommes des proies pour des jeunes qui ont trouvé vocation dans la basse besogne qui est de se faire passer pour des homos sur des sites de rencontres pour nous attirer dans un piège (un rendez vous) et nous dépouiller. J'ai eu le malheur d'en être victime et n'ayant pas l somme demandée j'ai été soumis à la vindicte populaire des jeunes du quartier ou le rdv avait lieu. Mes vetements ont été mis en lambeau, j'ai été tabassé et pour finir arreté et gardé à vue 72h par la police qui m'a finalement libérée faute de preuves accablantes de mon homosexualité et moyennant rançon. Voilà aujourd'hui j'ai perdu tout goût à la vie. Je pense souvent au suicide et je vis quotidiennement la peur au ventre. Je n'ai pas les moyens de quitter mon pays donc je suis condamné à cette vie d'errance dans l'angoisse et la désolation. Merci de m'avoir lu. 

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