Des luttes LGBTQ+ s’organisent dans plusieurs pays africains

Envoyé par Le Devoir / via ALGI en date du 31 mai 2021 à 10h03

Maïka Sondarjee, professeure à l’École de développement international et mondialisation de l’Université d’Ottawa, publie un article dans les pages Idées du journal Le Devoir faisant le point la situation des LGBT+ dans plusieurs pays africains.

Photo: Tony Karumba Agence France-Presse publiée sur ledevoir.com.
En février seulement, 3 membres de la communauté LGBTQ+ ont été tués et au
moins 27 ont été arrêtés sous différents prétextes de sexualité déviante [au Cameroun].

La campagne #ReleaseThe21, qui a pris d’assaut les médias sociaux depuis une semaine, demande au gouvernement du Ghana de libérer les 21 personnes arrêtées et emprisonnées alors qu’elles assistaient à une conférence pour personnes LGBTQ+.

La raison de leur arrestation était la « promotion d’activités LGBTQ+ », selon un porte-parole de la police locale. Cela s’est toutefois transformé en accusation « d’assemblée illégale » lors de leur passage en cour de justice. Il est à noter que les relations entre personnes de même sexe sont condamnées par le Code pénal du Ghana et peuvent mener jusqu’à 25 ans de prison.

(...) La campagne #ReleaseThe21, qui a pris d’assaut les médias sociaux depuis une semaine, demande au gouvernement du Ghana de libérer les 21 personnes arrêtées et emprisonnées alors qu’elles assistaient à une conférence pour personnes LGBTQ+.

La raison de leur arrestation était la « promotion d’activités LGBTQ+ », selon un porte-parole de la police locale. Cela s’est toutefois transformé en accusation « d’assemblée illégale » lors de leur passage en cour de justice. Il est à noter que les relations entre personnes de même sexe sont condamnées par le Code pénal du Ghana et peuvent mener jusqu’à 25 ans de prison.

Au Cameroun, deux militantes transgenres, incluant la vedette de YouTube Shakiro, ont été condamnées à cinq ans de prison au début du mois de mai pour « tentative d’homosexualité » et pour avoir « contrevenu à la décence publique » alors qu’elles dînaient tranquillement. Emprisonnée depuis février dernier, Shakiro expliquait sur les médias sociaux les problèmes auxquels fait face la communauté LGBTQ+ au Cameroun.

Les lois anti-homosexualité ont d’ailleurs été renforcées dans le pays en 2016, interdisant plus explicitement les relations entre personnes de même sexe. En février seulement, 3 membres de la communauté LGBTQ+ ont été tués et au moins 27 ont été arrêtés sous différents prétextes de sexualité déviante.

Alice Nkom, l’avocate de Shakiro et présidente de l’Association pour la défense des droits des homosexuels au Cameroun, a elle-même été agressée physiquement à plusieurs reprises pour sa défense des droits de la communauté LGBTQ+. En entrevue à France 24, elle affirmait toutefois qu’à 76 ans, elle n’allait pas arrêter de se battre : « Cela me donne envie de redoubler d’efforts et de chercher de nouvelles stratégies. Les gens doivent accepter la diversité ».

Au début du mois de mai, des activistes ougandais dénonçaient l’adoption du Sexual Offenses Bill.

(...) il contient aussi une clause condamnant jusqu’à cinq ans de prison les personnes reconnues coupables d’actes sexuels entre personnes de même sexe. Selon les militants du pays, il s’agit d’une manière détournée de ramener le projet de loi anti-homosexualité qui avait été proposé en 2013, mais finalement discrédité par la Cour suprême en raison de formalités juridiques.

Les mouvements anti-LGBTQ+ regroupent aussi beaucoup d’adeptes. Récemment, au Sénégal, s’est tenu un rassemblement anti-homosexualité de plusieurs centaines de personnes. Ce mouvement se mobilise pour un durcissement de la législation dans le pays, qui ferait passer les peines de 5 à 10 ans de prison pour les personnes reconnues coupables de relations homosexuelles.

(...) Pourtant, l’anti-homosexualité n’est pas l’apanage des sociétés africaines, même celles mentionnées dans ce court article. Le musicien ghanéen Wanlov the Kubolor et l’Ougandaise experte en sexualité Kaz dénoncent le fait que les premières lois anti-homosexualité ont été établies par les autorités coloniales dans leur pays. Dans une vidéo sur l’homophobie, Kaz explique qu’avant la colonisation, l’homosexualité était beaucoup mieux acceptée en Afrique. Au Bénin, une relation avec une personne de même sexe pouvait être considérée comme un rite de passage pour les garçons, et dans certaines cultures, comme au Kenya et dans la civilisation bantoue, le mariage entre personnes de même sexe était accepté et réglementé par des pratiques comme la dot, tout comme les mariages hétérosexuels. Les tendances anti-homosexualité se sont renforcées depuis la colonisation, jusqu’à être défendues par certains chefs d’État.

Lire l'article sur ledevoir.com.

Voir l'entrevue avec Alice Nkom sur France 24 « Être homsexuel au Cameroun, c'est vivre dans la terreur et la violence ».

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