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Acceptation plutôt que tolérance ?

Envoyé par GDMANIMASOLUTION en date du 06 mai 2001 à 12h19
Pour combattre le harcèlement à sa source, il faudrait assurément en venir à suivre la proposition d'un professeur qui publiait récemment un article dans Le Devoir en complément et même en réaction, devrais-je dire, à un bel éditorial de Paule Desrivières qui appuyait la récente campagne de visibilité de l'homosexualité dans les écoles. Cependant, à la lecture de cet éditorial, force est de conclure avec M. Gouin que la tolérance n'est pas suffisante. On ne peut plus s'en contenter, car elle laisse toujours une porte ouverte à son contraire l'intolérance. Il ne faut plus se sontenter que la majorité ""Tolère"" des homos dans son entourage (réf. Pointe-CLaire), des femmes dans certains milieux de travail (armée canadienne), des immigrants dans notre ville (racisme urbain larvé à Toronto, Vancouver et Montréal, et ouvert dans la plupart des petis centres urbains canadiens), etc, pour faire place à l'acceptation, voire même à l'intégration de la différence à notre philosophie de vie... à la norme de base de nos sociétés. Cela semble utopique, mais il faut un début à tout, et c'est à l'école, la petite école que tout cela commence... et il faut y faire découvrir à chacun , l'autre en soi pour l'accepter et l'accueillir.

À LIRE sur le site du Devoir

Dans la foulée d'un éditorial de Paule des
Rivières
Homosexualité : remplacer la tolérance par l'acceptation

Les gays, jeune ou vieux, ne veulent pas être tolérés, ils veulent être acceptés comme ils sont, sans préjugés

Pierre Gouin
Enseignant au cégep de
Trois-Rivières
LE DEVOIR Vendredi 4 mai 2001, page A 7



Je viens de lire votre éditorial dans la version Internet du Devoir. Je rouve cet article sain, équilibré et objectif sur un sujet qui soulève encore beaucoup de passion? surtout quand il est question du milieu scolaire. Oeuvrant moi-même dans ce milieu au niveau collégial, depuis plus de 30 ans, je suis en mesure de constater qu'il n'y a pas eu beaucoup de changements depuis la période "Pinard" du cours classique. Je sais très bien de quoi il parle pour y avoir goûté moi-même, jusqu'à ce que je "fasse un homme de moi" en montrant les poings! C'est toujours très difficile d'assumer son homosexualité pour un jeune aujourd'hui? peut-être plus! Dans les années 60, on pouvait toujours mettre 'homophobie sur le compte de la religion catholique, omniprésente et gardienne des valeurs morales les plus strictes. Plus maintenant. Et pourtant, les préjugés les plus éculés demeurent avec une ténacité qui ne cesse pas de m'étonner. Peut-être parce que les hétéros ne sont pas très à l'aise eux-mêmes avec leur sexualité. Ils ont besoin d'être rassurés. L'homosexualité remet tout en question dans une société aux valeurs chancelantes.

"D'aucuns diront que la mission première de l'école est d'instruire et qu'elle n'a pas à être la proie des divers lobbys qui frappent à sa porte. C'est vrai. Mais l'école est aussi le lieu de l'apprentissage à la tolérance et à l'ouverture."

Je ne suis pas d'accord. Les étudiants ne sont pas des bouteilles qu'on remplit? ça serait bien trop facile! Il faut les motiver, les persuader d'apprendre, de travailler pour développer leur potentiel. On ne peut rien leur apprendre, seulement leur montrer à apprendre en utilisant les meilleures ressources. C'est beaucoup plus intéressant, mais pas facile du tout quand l'effort et la constance ne sont plus des valeurs à la mode.

Quant à l'ouverture, là je suis à 100 % d'accord, mais le mot tolérance me révulse! Je trouve qu'on l'emploie à tort et à travers, comme si c'était une vertu ou une panacée. La tolérance est le contraire de l'acceptation. Les jeunes gays sont tolérés, justement, et c'est pour ça qu'ils capotent, abandonnent les études, s'enfuient à Montréal, font des dépressions et songent au suicide. Je connais personnellement plusieurs cas. Et leurs parents ne sont certainement pas plus cool en général que ne l?étaient les miens
il y a 40 ans! Les gays, jeunes ou vieux, ne veulent pas être tolérés, ils veulent être acceptés et situés comme ils sont, amis préjugés. La tolérance, c'est le refus de l'autre à qui on concède de mauvaise grâce une petite place pour des raisons "humanitaires" ou de rectitude politique. C'est de l'hypocrisie pure. Personnellement, je n'en veux pas. À tous ces gens tolérants et bien-pensants, je préfère encore quelqu'un qui est ouvertement homophobe. Au moins, cette personne a le mérite de la franchise.

J'apprécierais bien que quelqu'un un jour, disposant d'une tribune aussi prestigieuse que la vôtre, fasse un sort sur la place publique à cette foutue tolérance! Remplaçons la tolérance par l'acceptation. Et ça ne vaut pas seulement pour les gays!



Source: LE DEVOIR
Auteur: Pierre Gouin
Date: Vendredi 4 mai 2001
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