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Plus d'un an déjà qu'on rit moins fort

Envoyé par GDMANIMARAPPELE en date du 16 avril 2001 à 10h42
Humour et homophobie: la responsabilité sociale des artistes


Michel Dorais
Professeur à la faculté des sciences sociales de l'Université Laval, auteur de La peur de l'autre en soi: du sexisme à l'homophobie et Éloge de la diversité sexuelle


Le vendredi 17 mars 2000
La sortie de Daniel Pinard (dans les deux sens du terme: sortie publique de son homosexualité mais aussi sortie contre certains humoristes) pose une pertinente question: existe-t-il un humour homophobe? Et, si oui, quels en sont les impacts? (...)

Motif de dépression

Daniel Pinard a souligné l'une des raisons de sa sortie: il songeait à tous ces garçons et filles qui vivent difficilement leur homosexualité et qui, en famille ou avec des amis, se retrouvent devant le téléviseur pour constater que leur érotisme est sans cesse objet de ridicule. Pas très rigolo comme perspective d'avenir. Nous achevons actuellement, mon équipe de recherche et moi, une recherche sur les mobiles de tentatives de suicide chez les jeunes hommes (cette recherche sera terminée en septembre). Il en ressort que la crainte d'être identifié comme homosexuel puis d'être opprimé à cause de cela est un motif important de dépression et de tendances suicidaires chez les jeunes interrogés. Et ce sont souvent dans les médias qu'ils identifient le plus de messages antihomosexuels et antiféminité (misogynie aidant, ce sont les jeunes identifiés comme homosexuels et efféminés dont on se moque le plus). Ces jeunes-là sont parmi les premiers taxés ou battus à l'école et sur la rue. Après tout, ils ne sont que des «fifs», des «tapettes», qui ne méritent aucun respect, on nous le dit tous les soirs à la télé (même les écoles et les parents hésitent à intervenir pour protéger les jeunes identifiés comme homosexuels ou efféminés, quand ils ne participent pas eux-mêmes à leur désarroi).

(...)

http://www.ledevoir.com/ago/2000a/dora170300.html
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