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LES VIEUX AMANTS // LES VIEUX...

Envoyé par GDMANIMABREL en date du 15 février 2001 à 14h19

(source "http://www.fc-productions.com/DRAY/brel2.gif")

CHANSON DES VIEUX AMANTS

Bien sur nous eumes des orages...
20 ans d' amour...C' est l' amour fol...
Mille fois tu fis tes bagages...
Mille fois je pris mon envol
Et chaque meuble se souvient,
Dans cette chambre sans berceau,
Des eclats des vieilles tempets...
Plus rien ne ressemblait a rien,
J' avais perdu le gout de l' eau...
Et toi celui de la conquete...

REFRAIN:
Oh mon amour...
Mon doux, mon tendre, mon merveilleux amour
De l' aube claire, jusqu' a la fin du jour...
Je t' aime encore, tu sais, je t' aime...

Toi tu sais tous mes sortileges...
Je sais tous tes envoutements...
Tu m' as garde de piege en piege...
Je t' ai perdu de temps en temps...
Bien sur tu pris quelques amants,
Il fallait bien passer le temps,
Il faut bien que le corps exhulte...
Mais final'ment, finalement
Il nous fallut bien du talent
Pour etre vieux, sans etre adulte...
AU REFRAIN

Mais plus le temps nous fait cortege,
Et plus le temps nous fait tourment...
Mais n' est-ce pas le pire piege
Que vivre en paix pour des amants?
Bien sur tu pleures un peu moins tot,
Je te dechire un peu plus tard...
Nous protegeons moins nos mysteres...
On se mefis du fil de l' eau,
On laisse moins faire le hazard...
Mais c' est toujours la tendre guerre...
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LES VIEUX

Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un coeur pour deux
Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps
Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières
Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit: je vous attends
Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter
Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit
Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide
Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend
Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant
Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer

Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin
Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit: je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend.
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