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À la question...

Envoyé par Alain en date du 16 septembre 2000 à 13h59
La plupart des recherches scientifiques démontrent que les personnes homosexuelles, gaies et lesbiennes sont plus susceptibles à être toxicomane. Le problème n'est pas la toxicomanie mais plutôt la situation de vulnérabilité dans lequel la personne se place.
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boucane de boucane

Envoyé par kaly en date du 16 septembre 2000 à 14h27 en réponse à À la question... (reçu de Alain le 16 septembre 2000 à 13h59).
j'ai lu y'a pas longtemps que les gais sont de tres gros fumeur,je n,ai pas été surpris,je m'en étais rendu compte,rien qua voir...,pis les québecoises sont les plus grosses fumeuses au MONDE et ce n,est pas moi qui le dit,c,est un autre étude.la boucane je suis pu capable.une drogue cancerigene surtaxé et légale,cherché l'erreur ! moi la cigarette je la vois comme un hamecon,pis les fabriquants sont mort de rire.voulez-vous bien me dire pourquoi les gouvernement tolere ca ,ca sent les tres gros pot de vin.
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Un enfer humain...

Envoyé par Lexilé en date du 17 septembre 2000 à 21h39 en réponse à boucane de boucane (reçu de kaly le 16 septembre 2000 à 14h27).
Je me demande souvent pourquoi les humains, moi compris, ressentent le besoin de se saouler à fond, de décompresser à coup de nicotine ou d’autres substances légales ou non ou de s'évader vers des chimères dans un casino ou au dépanneur du coin en grattant des mots-cachés, des Poules en or ou des Trésors de Pirate Maboule, voire dans une salle de cinoche en bavant sur Brad Pitt ou un Stade Olympique en regardant simplement d’autres individus s’escrimer de mille et une façons après s’être gaver de substances dangereuses pour performer ? Autant de comportements d’humains paralysés par le confort et l’indifférence ? Certes, mais aussi et surtout par la quête du plaisir et de l’oubli !

Je vous préviens, je veux simplement réfléchir à voix haute, sans rien prouver, sans rien démontrer, car comme Jean Gabin de sais que je ne sais rien et que je ne saurai jamais… mais je sais aussi que j’ai besoin de réfléchir sur la Question de la semaine pour tenter de comprendre et peut-être même d’agir pour le meilleur ou pour le pire face à la toxicomanie d’un ami ou à celle que je vis ou vivrai peut-être un de ces jours. Je viens simplement le partager avec vous après cette triste journée pluvieuse d’un été agonisant sous les mêmes nuages de pluie qui l’auront caractérisé tout au long de sa trop brève existence.

Je me dis qu’il y a chez nous, humains, une faculté d’adaptation -- que les uns considèrent comme une capacité de se couper de ses émotions, une désensibilisation à volonté, tandis que d’autres la rangent simplement au rang de l’inconscience du réel chez la majeure partie des humains – qui nous permet de naviguer sur les flots noirs et imprévisibles et entre les écueils multiples qui constituent et parsèment le cours normal ou non de toute vie humaine; car en fait, qu’elle se réalise dans la dèche la plus abrutissante ou le confort le plus rassurant qui soit, la vie comporte tout autant d’épreuves et de contrariétés. Tout est relatif et question de points de vue…

Pour moi, tout me porte à croire que le genre humain, -- dans des circonstances variables, pour des moments plus ou moins longs -- a besoin de décrocher pour faire face sur le long terme à la dure réalité qu'est sa conscience de l'existence humaine. La vie nous fait chier plus souvent qu’on le souhaite. Bien que la plupart d’entre nous parviennent à y faire face avec l’aide de divers moyens spirituels, objets, activités ou substances qui dérivent ou canalisent les émotions négatives et permettent de passer par dessus les moments difficiles, certains en viennent à ne plus pouvoir ou vouloir avoir conscience de leur mal de vivre. Ils trouvent bientôt le moyen de traverser l'existence en se plongeant régulièrement dans les vaps de l'alcool ou de quelque autre produit qui les gèle ou embrume leur esprit, colore les aspects les plus ternes de l'existence. Et cette étrange quête d’étourdissement ou d’engourdissement est propre à l'humain -- on ose dire que l'alcool, la drogue, etc., ramène l'homme au niveau de la bête ! Bêtise humaine, car aucune autre espèce animale ne se saoule jusqu'à crever, ne perd ses sens en se gavant de vapeurs ou de poudres insipides.

Je le répète, je ne suis sûr de rien et je ne fais pas dans la dentèle, je réfléchis à chaud, mais c’est mon sentiment face au déroulement de la course au bonheur – ce sentiment humain que je conçois ici au sens de sentiment de sécurité allié à la possibilité de recréer à volonté des sensations de plaisir. Ces quêtes peuvent être très simples et inoffensives aussi bien que complexes et excessives ce qui mènent parfois dans des voies sans issu et souvent même sans possibilité de retour.

L’humain est conscient du présent, du passé et des possibilités du futur. C’est à la fois ce qui fait sa force et la source de bien de ses faiblesses. Quand les tuiles s'accumulent, t'as le goût de décrocher, pis tu cherches de quoi oublier ta douleur. Les plus puissantes illustrations de ce besoin de décrocher se sont manifestées dans les tranchées de Verdun, sur les rives de la Manche, dans les forêts du Vietnam, les montagnes de l'Afghanistan, bref là où des hommes ont cherché à tromper, engourdir leur trouille face à la mort en faisant appel à des dérivatifs des plus incongrus, depuis les stupéfiants, le sexe, et le jeu, quitte à ce que ce soit avec des têtes humaines prélevées sur des épaules ennemies. Même une fois le front derrière eux, effacé, tombé dans l’histoire avec un grand H, donc à l'abri de la mort instantanée, plusieurs de ces hommes s'engouffrent dans les quêtes de plaisir et les dérivatifs jusqu'à plus soif, pour oublier la Dame Noire, retrouver l’impression d'éternité qui donne à chacun la force de vivre jour après jour. Combien n’ont jamais pu la retrouver à leur retour d’un conflit armé ? Nos vies au quotidien sont en quelque sorte des reproductions fort diluées de ces moments d’intenses prises de conscience de la précarité humaine.


La vie est un combat, parfois même une véritable guerre, et certains ne peuvent faire autrement que de se débrancher radicalement du réel pour y faire face ou y échapper, et parfois même lorsqu’il s’agit de faire face à ses aspects les moins menaçants ou perturbants. Pourquoi ? Mystère. Les uns capotent, d’autres consomment des substances nocives qui mettent leur existence en jeu. Alors que face au gouffre des dérivatifs, la majorité des gens demeurent derrière le garde-fou ou le franchissent à l’occasion mais sans séquelle grave, certains y glissent puis se relèvent et s’accrochent si bien qu’ils remontent derrière le mur sécuritaire tandis que d’autres chutent irrémédiablement au fond du gouffre. Pourquoi ceux-ci tombent définitivement alors que ceux-là survivent et que la plupart évitent le précipice des sources d’oubli factice ? Les mauvais coups du sort et le hasard, les chocs et les épreuves, les multiples sources de déception ou de déstabilisation des chassés-croisés de la vie… la bad-luck pure et le manque de pot (sans jeu de mot) à répétition ? Assurément ! Sensibilité extrême, fragilité émotive à fleur de peau (toujours sans jeu de mot) ? Dérèglement biologique, chimique ? Injustices ou disparités sociales abrutissantes, ignorance ou indigence ? Tout ça me semble des voies possibles, mais à vrai dire, il y a sans doute autant de voies vers la pente glissante de la toxicomanie que de type d’existence et d’aspirations humaines. La quête de la richesse et sa préservation, comme l’effroi face à la pauvreté et à ses conséquences sur mon devenir peuvent nous précipiter vers le gouffre.

Reste à faire avec le réel : plusieurs individus, de toutes origines, provenances, classes ou groupes et sous-groupes possibles et imaginables deviennent dépendants à des substances plus ou moins nocives ou toxiques, d’actions compulsives plus ou moins nocives ou débilitantes. Quoi faire pour limiter et dédramatiser la relation de l’Homme avec ces substances euphorisantes ou lénifiantes, avec ces comportements répétifs qui font partie de notre histoire collective depuis la nuit des temps ? En limiter l'accès, interdire, prohiber ? L'exemple de la situation actuelle de la consommation des drogues illicites, douces ou dures, nous donne une idée du marasme qu'entraîne une telle politique ; tout comme l’enseigne aussi l'histoire de la prohibition américaine des années 30 et de la guerre aux narcotrafiquants de la dernière décennie – tout aussi inutile et destructive pour les victimes de dépendance qui consomment des merdes trafiquées quand les véritables substances viennent à manquer dans le réseau. Mission impossible ! L’appât du lucre poussera toujours des organisations, des individus à susciter la consommation extrême et à ainsi pouvoir tirer profit de la dépendance des autres, parfois sous le simple couvert de répondre aux besoins de l’ensemble. Certes il faut contrer ces mauvais joueurs, mais je crois qu’il faut aussi mettre tout autant d’énergie dans l’aide aux victimes (les consommateurs). Comment expliquer que l’État finance à fond la lutte au trafic des produits illicites et laisse la prévention, l’entraide, l’aide aux victimes de dépendance au soin d’organismes communautaires qui vivent de charités publiques, de subventions aléatoires émanant des divers paliers gouvernementaux, et qui se retrouvent trop souvent pour la plupart sur la corde raide financièrement, face à un horizon toujours incertain ? C’est aberrant non ?

Il faut donc revoir selon moi, les mécanismes de sauvetage, de réhabilitation, de retour au-delà du grade-fou. La guerre tous azimuts aux narcotrafiquants, à la consommation des drogues, douces et autres, est un épouvantail plus ou moins efficace, une quête de bonne conscience collective sans véritable résultat, si ce n'est d'éviter le pire pour la majorité. Cela implique que des milliers d'êtres payeront de leur vie pour le mal d'être collectif de l'ensemble. Ce n’est pas dans la prohibition, l’interdiction et le traquenard de la répression que nous sortiront les victimes de la dèche et éviteront à la société à laquelle ils appartiennent de subir les coups de grisou ou simples malaises que suscitent le trafic et la consommation des drogues. Il nous faudrait accompagner, prendre en charge, secourir les victimes de façon plus responsable, quitte à maintenir les taxes sur certains produits que la majorité utilise pour adoucir son simple et récurent angoisse de vivre. Mais ce n’est apparemment pas si simple que je me l’imagine, sans nul doute et notre propension de plus en plus notable à l’individualisme n’est pas seule en cause. Il suffit de voir le film « Hochelaga » pour comprendre que le tribalisme peut tout autant mener vers cette quête de sensations extrêmes, de gel collectif pour se faciliter la vie, même au prix de la vie d’un ou plusieurs des membres de la gang…. Survivre ? Est-ce vivre l’extrême (sur-vivre) ou vivre malgré tous les autres ? L’enfer, c’est les autres, comme disait le chum de Simone.
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