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DE L'ORIENTATION SEXUELLE

Envoyé par GDMORIENTE en date du 22 août 2000 à 17h40

L'orientation sexuelle est-elle déterminée par nos gènes ou par un choix de vie que nous faisons à un moment donné ?



Cette question demeure l'une de celles qui suscitent les plus violents débats entre scientifiques de tout ordre. Chaque hypothèse cumule des éléments de preuve d'égale valeur. Actuellement, nous ne disposons pas de méthodes qui permettent de trancher définitivement entre les deux. Prenez l'exemple de la langue maternelle apprise. Le fait de pouvoir parler est inné et déterminé génétiquement mais l'expression de cette portion de code génétique humain ne se fait qu'à travers un apprentissage qui lui, est totalement dépendant de la culture. Choisit-on de parler notre langue maternelle ou une autre ? Plus encore, le développement neurologique exige que l'influence extérieure se produise avant l'âge de 5 ou 6 ans pour que le résultat soit probant en terme de langue parlée et les accents et intonations spécifiques à une langue sont acquis très tôt dans la vie enfantine, avant le vocabulaire lui-même. Passé ce moment, il sera définitivement impossible de refaire l'apprentissage.

Imaginons maintenant que quelque chose de comparable existe avec l'orientation sexuelle. La capacité de développer une orientation serait elle innée, mais celle qui se manifesterait serait dépendante à la fois des conditions culturelles et des expériences vécues à des moments clés dans le développement. La capacité même d'assumer un choix entre l'une et l'autre serait elle-même reliée à la culture, comme l'est celle de vivre dans plus d'une langue. Des motivations complexes pouvant facilement se politiser viendraient se surajouter à celles des besoins de compréhension scientifiques, rendant chaque hypothèse, chaque étude, chaque analyse, idéologiquement douteuse aux yeux de plusieurs.

À la différence de l'apprentissage de la langue, nous ne disposons pas des moyens qui nous permettrait d'observer de la naissance à l'âge adulte les étapes du développement de l'orientation ou du moins, les moyens jusqu'ici utilisés ont tous été, sans exceptions, dénoncés comme découlant d'un parti pris en faveur de l'une ou de l'autre orientation. Et pour finir, la réalité même de l'existence d'une orientation sexuelle est remise en question par un nombre considérable de penseurs.

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UN AUTRE POINT DE VUE

L'homosexualité est-elle innée ou résulte-t-elle du vécu ?

Il n'y a pas de réponse absolue à cette question. Nous présentons ici le point de vue de Seligman. Il y a des différences biologiques qui ont été constatées entre les homosexuels et les hétérosexuels. Selon Seligman, il importe de distinguer les homosexuels exclusifs et les bisexuels (qui ont des fantasmes concernant les deux sexes). Chez les homosexuels exclusifs, tout comme chez les hétérosexuels exclusifs, le facteur biologique serait déterminant. L'éducation et la culture aurait difficilement un effet qui renverse les facteurs biologiques. L'orientation sexuelle chez les homosexuels et les hétérosexuels exclusifs serait très profondément ancrée et ne pourrait être modifiée. Si l'éducation et la culture peuvent influer sur les comportements ou sur le fait d'assumer ou non de vivre l'homosexualité, l'orientation resterait inchangée. Si certains homosexuels arrivent à vivre avec une personne du sexe opposé, ils réussiraient ce tour de force à l'aide de fantasmes. Pour les bisexuels, le facteur biologique serait moins important et les expériences sexuelles pourraient jouer un rôle déterminant. À ce sujet, les recherches feraient ressortir que ces expériences seraient plus déterminantes que les caractéristiques du maternage, contrairement à la croyance couramment répandue.

En ce qui concerne les facteurs biologiques, il est à remarquer que l'homosexualité masculine a été plus étudiée jusqu'à maintenant que l'homosexualité féminine. (Il ne faut pas y voir nécessairement de discrimination, l'homosexualité masculine étant plus facile à conceptualiser dans le cadre de certaines hypothèses biologiques et des groupes masculins pouvant se prêter à la recherche étant plus faciles à constituer). Voici quelques précisions concernant les différences biologiques entre les homosexuels et les hétérosexuels:

- Entre le deuxième et le quatrième mois du développement du foetus, un processus hormonal détermine la formation d'organes sexuels féminins ou masculins. Les recherches semblent concorder pour indiquer qu'à ce moment, les hormones auraient aussi un effet sur la différentiation du cerveau mâle et femelle. L'action d'hormones virilisantes sur l'hypothalamus serait nécessaire pour aboutir à des comportements et des attitudes mâles.

- Il existe une aire au centre de l'hypothalamus antérieur qui est associée au comportement sexuel et dont les tissus sont plus fournis chez l'homme que chez la femme. Les hétérosexuels auraient deux fois plus de ce tissus que les homosexuels masculins qui en auraient une quantité égale à celle des femmes.

- Les études qui comparent les caractères sexuels chez les jumeaux univitellins, bivitellins et les frères d'âges différents confirment l'existence d'un facteur génétique et d'un facteur hormonal au cours du développement du foetus.

Il est à remarquer qu'il existe sur la définition même de l'homosexualité et sur cette question de l'inné ou de l'acquis des points de vue divergents.

Références:

Lalonde, Grunberg et coll. Psychiatrie clinique, approche bio-psycho-sociale, Gaëtan Morin Éditeur, 1988.

Seligman, Martin E.P., Changer, oui, c'est possible. Les Éditions de l'Homme, 1995 (1993, version anglaise).

http://www.psychomedia.qc.ca//qfr31.htm
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