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METTRE LE DOIGT DANS L'ENGRENAGE

Envoyé par GDMSCIENTIFIX en date du 21 août 2000 à 11h52

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http://www.cybersciences.com/Cyber/3.0/N1756.asp


L’homosexualité serait déterminée avant la naissance


Y a-t-il un lien entre le taux d’androgène auquel est exposé le fœtus et ses chances de devenir gai? C’est ce que croit un psychologue pour qui la… longueur des doigts est révélatrice.

États-Unis

30/03/2000 - Il y aurait un lien entre l’homosexualité et… la longueur des doigts. L’idée, qui peut sembler absurde, repose pourtant sur un fait scientifique connu. Ces mensurations, en effet, sont affectées par le niveau d’androgène (une hormone mâle) auquel le fœtus est exposé pendant son développement. Et selon le psychologue Marc Breedlove, de l’Université de Berkeley, qui publie ces résultats dans la revue Nature, les individus exposés à de grandes quantités d’androgènes avant leur naissance ont des chances anormalement élevées d’être homosexuels.

Le chercheur a rencontré 720 personnes au hasard à San Francisco. Il leur a fait remplir un questionnaire sur leurs frères et sœurs et sur leur orientation sexuelle, tandis qu’il mesurait leurs doigts à l’aide d’un copieur portable. Résultat : les homosexuels semblent avoir été exposés à davantage d’androgène que les autres avant la naissance. De plus, ils proviennent souvent de familles où il y a de nombreux fils.





En général, chez les hommes, l’annulaire est un peu plus long que l’index. Chez les femmes, au contraire, les deux doigts sont à peu près de la même longueur. Mais les lesbiennes de l’étude avaient des mains semblables à celles des hommes, tandis que les hommes gais avaient des profils de doigts variés, mais dénotant aussi l’exposition à des taux élevés d’androgène.

Quant à l’étude des familles, elle démontre qu’en moyenne, plus un enfant a de frères aînés, plus il a été exposé à des taux élevés d’androgène, ce qui augmente à son tour ses chances d’être homosexuel. Le nombre de sœurs aînées ne fait aucune différence. Bien qu’il s’explique mal le pourquoi et le comment, le chercheur suppose que le corps de la mère se souvient du nombre de garçon portés et qu’il augmente les doses d’androgène à chaque fois.

Malgré leur caractère inusité, les travaux de Marc Breedlove rejoignent les observations préliminaires d’autres chercheurs selon lesquels les homosexuels sont hypermasculins (niveau élevés de testostérone dans le sang, organes sexuels plus gros que la moyenne) et qu’ils ont plus de frères que la moyenne (140 frères pour 100 sœurs, contre 106 frères pour 100 sœurs dans la population en général).

Bien qu’il semble avoir mis le doigt (dans tous les sens du terme) sur un facteur biologique de l’homosexualité, le chercheur continue à estimer qu’il n’existe pas en soi de « gène gai » et que les facteurs psychologiques ont aussi leur rôle à jouer dans l’orientation sexuelle. Enfin, il met le public en garde contre les conclusions hâtives : plusieurs homosexuels sont les aînés de leur famille, la plupart des fils cadets sont hétérosexuels et la majorité des femmes avec un index court ne sont pas lesbiennes!


Philippe Gauthier
pgauthier@cybersciences.com
Dernière modification : 30/03/2000


AUTRES LIENS :
http://www.deafqueer.org/resources/educational/fifteen.html
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