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NOUVELLE QUESTION DE LA SEMAINE

Envoyé par GDMANIMA en date du 31 juillet 2000 à 11h04

(source "http://a236.g.akamai.net/f/236/1117/72h/images.art.com/art/NYG_/large/6868.jpg")

LA SOLITUDE
Je la fuis, l'apprivoise ou la recherche ? Seul dans la foule ou en couple, est-ce possible ? Des solutions pour un juste équilibre.
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photo

Envoyé par cap! en date du 03 août 2000 à 21h43 en réponse à NOUVELLE QUESTION DE LA SEMAINE (reçu de GDMANIMA le 31 juillet 2000 à 11h04).

la réponse est simple...
autant vous raconter ma vie.
mais comme je la raconte déjà suffisamment, je ne vais pas le refaire ici.
http://www.laplace.qc.ca/articles/pegase/

a+!
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Une revenante ?

Envoyé par Liliane en date du 06 août 2000 à 14h28 en réponse à photo (reçu de cap! le 03 août 2000 à 21h43).
Allo Capriel,

hey bien tu a du faire plaisir à beaucoup de monde de revenir. On se demandait qu'est-ce qui se passait !

Tu est revenu sur le net quand au fait ?

Bise x

Liliane
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revenante

Envoyé par capriel en date du 18 août 2000 à 07h07 en réponse à Une revenante ? (reçu de Liliane le 06 août 2000 à 14h28).

Bonjour belle Liliane ;-))

Et merci, ça fait chaud au coeur d'entendre ça!

Je suis de retour depuis le 1 aout 2000.
ET j'espère que ma nouvelle page web sera en ligne d'ici 2 mois, à peu près.

À bientôt! ;-)))
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LA SOLITUDE

Envoyé par GDMRÉFÈRE en date du 31 juillet 2000 à 12h35 en réponse à NOUVELLE QUESTION DE LA SEMAINE (reçu de GDMANIMA le 31 juillet 2000 à 11h04).

(source "http://radio-canada.ca/par4/images/2mask_solitude.jpg")

http://radio-canada.ca/par4/soc/solitude.htm


(Un extrait de cette référence)
La solitude

La solitude fait partie de la nature humaine.
Mais, dans notre société aliénante,
la solitude des individus s'en trouve décuplée.
À l'ère de la communication,
jamais la solitude des individus n'a été aussi grande.


l'isolement des êtres
Lorsqu'on parle de solitude, c'est plutôt d'isolement dont il s'agit.

La solitude est inhérente à la condition humaine. Une part de notre être restera toujours inexprimable, incommunicable. Qu'il faut, du reste, assumer. Alors que l'isolement - même si je continue d'employer, comme tout le monde, le mot solitude dans le même sens - est l'état d'une personne qui cesse d'être reliée à ses semblables, ou qui a le sentiment de ne pas l'être - ce qui revient au même.

Tout commence avec la naissance. Le stress, l'angoisse... Aujourd'hui, la solitude.

Avant de naître, l'être est pris en charge. Il est rattaché à un organisme qui le contient. Naître, c'est se séparer de la mère : l'être éprouve alors dans son inconscient un sentiment de rejet. La blessure de la naissance se referme mal. Plus tard, au moment du sevrage, il y aura une nouvelle séparation d'avec la mère, qui rouvrira la blessure de la naissance. Puis, ce sera le départ pour la maternelle... Et toutes les séparations de la vie. Avec, chaque fois, plus ou moins, le même sentiment de rejet qu'on éprouve. Il ne suffit pas sans doute de savoir que tout commence avec la naissance, mais je suppose que d'en prendre conscience aide à accepter la difficulté d'être et de vivre.

Un des pères de la psychologie moderne, le Dr Alfred Adler, a dit : "Être humain, c'est se sentir inférieur." Ce sentiment compte pour beaucoup dans l'isolement d'un grand nombre d'individus. Il est difficile de savoir comment on est perçu par les autres. La plupart des êtres redoutent d'être perçus négativement. Et un grand nombre interprètent la difficulté de savoir ce que pensent les autres, comme la confirmation qu'ils sont perçus de façon négative par l'entourage.

Il suffit de très peu pour entretenir le sentiment que nous éprouvons tous, de notre infériorité. Nous avons tous peur, plus ou moins consciemment, de n'être pas acceptés par les autres, d'être maintenus à l'écart. Il est facile de se percevoir comme rejeté par les autres et de devenir un solitaire, ou plutôt un isolé. Le sentiment d'infériorité, qui favorise l'isolement de l'individu, est souvent entretenu par la vie : on se replie sur soi, par exemple, à la suite d'un échec sentimental - ce qui entraîne la peur d'un nouvel échec et c'est le cercle vicieux.

Un individu peut être un solitaire de tempérament ou le devenir par choix. Mais, à quelques rares exceptions près, le solitaire est souvent un être seul qui souffre de son isolement. Car l'être humain est un animal social.

La solitude est une question difficile à cerner. Elle est diverse dans ses manifestations. Pour certains, elle se traduit par un sentiment d'ennui; pour d'autres, par un état anxieux... Tout ce qu'on peut dire : ils sont de plus en plus nombreux dans notre société les gens qui se sentent seuls, coupés des autres, coupés du monde et qui souffrent d'isolement. De solitude, comme on dit. Ils sont nombreux. Mais combien sont-ils ? C'est difficile à dire.

Parce que la solitude est une souffrance muette. Il est mal vu de se plaindre de sa solitude. On se tait. On garde sa souffrance pour soi. Comme si on avait honte de se sentir isolé.


les causes
L'homme est un animal social. Son besoin de communiquer est fondamental. Nécessaire à son équilibre. Dans notre société, les troubles psychosomatiques, mentaux ou nerveux, causés par l'isolement, sont de plus en plus nombreux.

"... le raz de marée d'information électronique, instantanée et planétaire, isole les individus."

Marshall McLUHAN, in "Actualité" Jan. 80.

Or, cette absence de communication se rencontre à une époque où nous assistons à une multiplication pour ainsi dire infinie des techniques et des sciences de la communication. La simple communication interpersonnelle n'y trouve pas son compte. McLUHAN dit qu'en aggravant la promiscuité des individus, l'environnement que constitue l'information instantanée augmente leur solitude et leur désespoir... -"...promiscuité, dit-il, n'est pas communauté."

Nous sommes dans une situation qui peut sembler paradoxale : d'une part, ce qu'on appelle la présence collective envahit l'espace intérieur de l'individu : son territoire est de plus en plus restreint, dans les lieux publics, il est cerné par les autres, en même temps que de plus en plus submergé par les images et les sons; et, d'autre part, il souffre de l'absence de communauté.

Le genre d'isolement dont souffre l'individu dans notre civilisation urbaine paraît, du point de vue historique, sans précédent : marcher dans la foule pendant des heures sans rencontrer un seul visage connu, rentrer chez soi sans être accueilli par personne, passer seul une soirée après l'autre; sans jamais personne ou presque avec qui communiquer - tout cela est nouveau. Pour extrême qu'elle puisse paraître, cette description s'applique à l'existence de centaines de milliers de personnes dans nos villes.

Notre société est très mobile : les individus vont d'un travail à l'autre, d'un quartier à un autre d'une ville à une autre. Ce qui favorise l'isolement. Curieux paradoxe : ce sentiment d'isolement germe et grandit le mieux en pleine société de masse; et, à cause d'elle, précisément, qui donne à l'individu le sentiment d'être perdu, noyé dans la foule anonyme... En pleine société de masse, l'individu connaît la difficulté, voire l'impossibilité de nouer des relations interpersonnelles.

La société de consommation est ainsi faite que chacun vise à avoir tout ce qu'il lui faut : sa machine à laver, sa voiture, sa télévision, comme si on évitait toute mise en commun des équipements ménagers ou autres - évitant ainsi toute possibilité d'échanges ou de rassemblement. L'habitat moderne encourage l'isolement.

Notre société a poussé de façon excessive la ségrégation naturelle des âges : aujourd'hui, les enfants, les adultes, les gens âgés - chaque groupe a son monde dans lequel les autres ne pénètrent pratiquement jamais. Et cette ségrégation est en partie responsable de l'isolement d'un très grand nombre d'individus.


autrefois
La société reposait autrefois sur des communautés de base : d'origine, d'habitat, de travail, de loisir, etc. L'individu se trouvait naturellement intégré dans ces communautés - ce qui lui permettait de s'exprimer et de s'épanouir.

La famille, en particulier, jouait un rôle important comme lieu des échanges interpersonnels. Je pense à la grande famille qui regroupait les collatéraux : oncles, tantes, neveux, cousins. Elle a été progressivement réduite à la famille nucléaire : le couple et quelques enfants, et on assiste même aujourd'hui à son éclatement.

L'individu devient l'unité de survie. Facteur d'isolement.

Il existait aussi les lieux de rencontre tels que, par exemple, le perron de l'église... Je pense à la sortie de la grand-messe, le dimanche à la campagne, alors que pratiquement tout le monde se retrouvait. Il y avait aussi la place du marché qui était une occasion de rencontre. Au Mexique, on trouve encore ce petit parc au centre des villes, le "zocalo" souvent entouré de cafés terrasses, lieu d'interaction, où s'amorcent les idylles amoureuses, sous le regard discret des anciens.

La croissance démesurée de la ville a entraîné la destruction de l'espace sociologique, par la réduction, puis l'effacement des communautés de base - ce que certains s'emploient aujourd'hui à reconstituer. Il y avait aussi des fêtes qui étaient l'occasion de véritables manifestations collectives et d'échanges interpersonnels; alors que les fêtes sont plutôt aujourd'hui l'occasion des fins de semaine prolongées pendant lesquelles on tend à se replier sur soi. Il n'y a plus l'éclatement sur l'extérieur dont les fêtes étaient l'occasion.

La nostalgie en soi n'apporte rien. Mais elle peut permettre de découvrir certaines règles pour une vie plus harmonieuse. À une époque où nous devons entreprendre de remettre le monde à l'endroit.

Tel-Aide témoigne de l'ampleur du problème et de ce que la solution passe par la qualité des individus - de ceux qui consacrent du temps et de l'énergie à aider les autres à traverser leurs moments difficiles. tel-aide
Ce soir-là, nous avons été accueillis par quelques bénévoles de TEL-AIDE à Montréal. L'existence même d'un tel service témoigne du problème de l'angoisse et de l'isolement dans le milieu urbain.

Le secours par téléphone est un mouvement international. Il a pris naissance à Genève et s'est étendu à la Suisse, en 1939. Il existe actuellement dans le monde entier.

Tel-Aide a commencé son activité à Montréal en 1970. Tel-Aide est un poste d'écoute et d'aide morale pour les personnes en difficultés.

Plus de 200 bénévoles francophones et anglophones, qui ont suivi une formation spéciale, répondent au téléphone. Catholiques, protestants et juifs conjuguent leurs efforts pour répondre aux besoins de la communauté. Ces bénévoles viennent de toutes les couches de la société et leur âge varie entre 21 et 75 ans.

Ils sont soigneusement triés et choisis d'après leur capacité de communiquer avec les autres. Les écoutants bénévoles sont secondés dans leur travail par des conseillers professionnels et ils sont en étroite coopération avec les agences communautaires déjà existantes.

Plus de 60 000 appels sont reçus à Tel-Aide au cours d'une année - soit plus de 170 appels par jour. Il s'agit d'aider dans leur solitude ceux que le tourbillon de la vie moderne isole et plonge dans une crise morale parfois fatale.


l'évolution des mœurs
Le mariage n'est pas une solution à la solitude, contrairement à ce que certains continuent de penser. D'autant moins que l'institution du mariage traverse une crise : l'évolution des mœurs qui favorise une plus grande liberté de l'individu paraît être aussi un facteur de solitude.

Ce qui apparaît comme un progrès sur un plan engendre souvent de nouveaux problèmes à d'autres niveaux. Le nombre de divorces augmente. Et plus spécialement chez les jeunes. On peut interpréter les statistiques d'une manière positive : cette révolution représente, en effet, un progrès vers l'autonomie de l'individu, vers la libération des contraintes imposées par la société. Mais, par ailleurs, le prix à payer est celui de l'insécurité et de la solitude.

Il y a beaucoup à dire sur le célibat en rapport avec la solitude. Le célibat, autrefois considéré comme marginal, est maintenant de plus en plus accepté dans notre société - et doit l'être, du reste - comme une façon normale de vivre : un état qui entre désormais dans la norme élargie. Le célibat, au sens large, comprend aussi les divorcés qui se retrouvent le plus souvent dans une situation comparable à celle des célibataires. Il demeure qu'un très grand nombre de célibataires acceptent mal l'isolement qui découle de leur état; un isolement qui augmente au fur et à mesure qu'on avance en âge. Des recherches démontrent clairement que, dans la majorité des cas, l'état de célibataire est associé à la solitude.


" Les nouveaux moyens de rencontre peuvent aider certains individus à sortir de leur isolement... Mais ils ne sauraient remédier aux difficultés de communication, qui résultent des contraintes et des carences de la société actuelle."

Myriam DUTEUIL, Le marché de la solitude, Denoël.


On constate qu'il y a, dans la société actuelle, une insuffisance de structures de rencontres. C'est pour répondre à ce besoin que sont nées des entreprises aussi diverses que nombreuses : les clubs de rencontres, les agences matrimoniales - sans oublier l'usage, à cette fin, des annonces classées. Ces entreprises répondent à un besoin véritable. Leur prolifération est un phénomène caractéristique de notre époque. Même s'il s'en trouve qui ne font qu'exploiter le malheur des autres... Contrairement à ce qu'on pourrait croire, la clientèle de ces nouveaux médias est relativement jeune. Ces agences ne s'adressent plus, comme c'était souvent le cas autrefois, à des laissés pour compte, à des incasables...

La formule du mariage scientifique repose le plus souvent, en fait, sur les vieilles lois de l'homogamie (la règle veut que les semblables s'attirent : être de même culture, du même milieu, de la même classe sociale...) afin de prévenir les risques d'échec, respectant ainsi les vieilles normes traditionnelles, à quoi s'ajoutent toutefois des informations d'ordre psychologique sur le partenaire.

Ce qui revient à dire que ces nouvelles structures de rencontre permettent, en fait, le plus souvent, de retrouver celui ou celle qui aurait pu être autrefois le fils ou la fille du voisin et de savoir sur votre futur(e) ce que ses frères et sœurs n'auraient pas manqué de vous dire le jour des noces.

Peut-être y a-t-il une réserve à faire à propos de ces entreprises, qui découle d'études dont Vance PACKARD fait état dans Le sexe sauvage : les agences et les clubs attirent "plus spécifiquement les perfectionnistes, les esprits trop critiques, les intolérants, les inflexibles, ceux qui attendent trop des autres et sont, par conséquent, isolés et solitaires."


"Pour avoir si souvent dormi
avec ma solitude
je m'en suis fait presque une amie
une douce habitude
elle ne me quitte pas d'un pas
fidèle comme une ombre
elle m'a suivi ça et là
aux quatre coins du monde
non je ne suis jamais seul
avec ma solitude..."

Georges MOUSTAKI
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Très intéressant

Envoyé par Catou en date du 02 août 2000 à 12h40 en réponse à LA SOLITUDE (reçu de GDMRÉFÈRE le 31 juillet 2000 à 12h35).
Merci GDMANIMA de nous avoir trouvé ce texte. Il est vraiment très éclairant. Donc, ce que je comprends, c'est qu'on peut choisir des moments de solitude pour se retrouver, créer, se faire plaisir.

Mais, l'isolement, c'est tout autre chose. On peut être isolé au coeur de la foule, entouré de monde et de bruit. L'isolement, c'est être déraciné, sans appartenance réelle à une communauté, et laissé dans la dévalorisation et le sentiment de rejet. Si l'homme est un animal social, l'isolement est le symptôme d'une maladie plus profonde, la déshumanisation de la société.

Ce texte fait beaucoup réfléchir...

Cat.
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Merci Catou !

Envoyé par GDMANIMA en date du 03 août 2000 à 16h17 en réponse à Très intéressant (reçu de Catou le 02 août 2000 à 12h40).

(source "http://www.gograph.com/Images-7066/AnimatedGif/merciWHT.gif")

Je suis content de savoir que tu as trouvé le texte suffisamment intéressant pour t'y attarder. C'est toujours stimulant de savoir que ce bab peut permettre de s'engager dans réflexions intéressantes et de faire des trouvailles inattendues.. J'espère que d'autres vont aussi y trouver matière à réflexion...
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