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Une arme à double tranchant...

Envoyé par Lexilé en date du 27 juillet 2000 à 12h24
Moi l'histoire des gais et lesbiennes m'a toujours intéressée et il me semble qu'il s'agit d'un outil essentiel pour notre communauté qui doit démontrer qu'elle a toujours existée et que ceux qui ont tenté d'extirper ce "mal", selon leurs dires, se sont lourdement trompés sur la nature comme sur les sources du phénomène.

Donc essentiel de faire revivre les pages de l'Histoire où les homosexuel/les ont eu des rôles positifs, des rôles négatifs, des rôles déterminants, mais aussi là où ils ont été de simples citoyen/nes participant à la vie de la Cité, comme dans la Grèce antique, sans être l'objet d'opprobe, de menace, de l'ostracisme qui furent des attitudes trop communes à l'égard de ceux et celles qui ont osé afficher ou pratiquer leur sexualité naturelle... celle que la Mère nature avait inscrit en eux-mêmes..

Mais je suis contre la tentation de vouloir réinterpréter l'histoire avec une loupe à pédé, de tenter d'homosexualiser le passé pour démontrer l'existence des gais et lesbiennes ou exagérer l'importance des gais et lesbiennes dans la grande Histoire pour prouver leur génie supérieur, leurs plus grands talents artistiques... etc.. L'arme utile se retourne contre nous quand les faits avancés ne sont pas crédibles ou démontrés preuves à l'appui... L'histoire est une science humaine et elle est soumise à des règles précises de démonstration ; sinon c'est du roman et du conte... voire de l'affabulation fantasmagorique..

Je me rappelle un historien québécois peu scrupuleux qui s'excitait à l'idée que des hommes, désignés sous le nom de "coureurs des bois", quittaient les rives colonisées du fleuve dans la colonie canadienne au XVIIe siècle, pour vivre en forêt. L'intendant Jean Talon et l'évêque condamnaient ces hommes hors-la-loi, car il était interdit d'aller traiter les fourrures en forêt sans permis du roi, permis obtenu par faveur ou moyennant finances payable à l'État (et l'Église détenait de ces permis qu'elles vendaient à ses favoris ???). Et notre ami de conclure que ces "coureurs" devaient s'amuser entre eux en forêt et même lorsqu'ils restaient dans la colonie où les femmes étaient peu nombreuses... oubliant simplement que les amérindiennes étaient aussi des femmes... Nous n'avons aucune preuve de son affirmation, mais nous savons qu'il y a eu des procès pour sodomie dans la colonie, en particulier au sein de l'armée... à l'entendre tous les Québécois descendaient d'homosexuels ou de bisexuels pour le moins...;o))

Je le répète, : pourquoi fantasmer l'histoire qui se doit d'être une science humaine précise et objective pour être vraiment un instrument de libération des gais et lesbiennes.


Et cette idée de toujours vouloir que les grands rois soient des homos, les reines des lesbiennes..etc... En fait cela relève du même désir de trouver des homos, des lesbiennes, des bisexuel/les dans les vedettes, stars et autres gloires de ce Monde moderne...

Il est tout aussi important de démonter l'existence des gais et lesbiennes autrefois, que de répertorier les inutiles barbaries dont ils ont été les victimes de la part des autorités officielles, et tout spécialement dans nos sociétés dites civilisées de l'époque moderne (XVIe - XXe), les plus répressives d'entre toutes...

Liliane soulève le problème de l'histoire de la bisexualité. On peut assurément la constater, l'affirmer, la prédire , car en fait, dans toutes les sociétés qui ont condamné l'homosexualité, il fallait bien pour la plupart de ces homos jouer le jeu de la majorité, l'hétérosexualité, pour éviter le bÛcher, l'enfermement, l'exclusion, les tortures de toutes sortes, etc... Quand on sait que les femmes n'avaient guères droit de regard lors de leur mariage, on peut croire que les lesbiennes ont pour la plupart été mariées malgré elle. Pour avoir le droit de vivre, il fallait faire comme les autres et prendre de temps à autre la chance de satisfaire son véritable attrait pour l'Autre du même sexe. L'Eglise offrait un refuge contre l'hétérosexualité forcée, mais elle ne devenait pas pour autant un foyer accueillant pour vivre l'homosexualité, car le bûcher, l'exclusion etc, était tout aussi valable pour les clercs que pour les laïques...C'était pas la joie, le couvent...

Donc, pour la majorité des homos et des lesbiennes des sociétés passées, y compris la Grèce et la Rome Antique, nettement plus tolérantes que les sociétés qui leur succèderont, l'hétérosexualité leur a été imposée comme modèle dominant de comportement sexuel...

Il faut lire l'histoire de la sexualité de Michel Foucault ou Yourcenar et les Mémoires d'Hadrien pour saisir la place exacte de l'éphébie dans la sexualité grecque antique et de la Rome Impériale : elle n'a pas le premier plan et n'est pas nécessairement valorisée par tous : il y a les tenants et les opposants. Les nuances à apporter au tableau de permissivité générale que certains historiens homophiles proposent sont grandes...

Je m'arrête, mais il y aurait encore beaucoup à dire et dédire de l'histoire homosexuelle.. J'espère en voir d'autres intervenir, car ce bab est bien tranquille depuis le début de juillet, tout comme les autres, me dire
-vous... ;o)) Pourtant les jours de pluie devraient nous pousser vers nos claviers...
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Enfin je ne suis plus seule !

Envoyé par Liliane en date du 27 juillet 2000 à 23h12 en réponse à Une arme à double tranchant... (reçu de Lexilé le 27 juillet 2000 à 12h24).
Bonjour Lexilé,

j'ai écrit ce titre car il n'y a pas très longtemps j'ai eu une speudo prise de bec avec plusieurs personnes sur une Mailling list.

Si tu aurais lu, les gens étaient en train de monter des histoires extraordinaires avec des bars et des communautés gaies complète durant la période dite de *La grande noirceur* au Québec.

Qu'il y ai toujours eu des homo/bi dans l'histoire même dans les périodes les plus horribles que la terre ai connue, je n'ai aucune difficulté à l'imaginer.

Mais je croit que les gens s'emportent un peu trop et si tu essaie de leur dire "Écoute, tu trouve pas que cela ressemble à ces histoires de pécheur ? Tu sais le genre qui ramase une petite truite mais raconte à sa femme qu'il a pris un saumon de 20 livres (et à chaque fois qu'il raconte cette histoire il ajoute toujours plus de livre hehehe).

C'est pour cela que je demandait des informations sur ce qui se passait au Québec durant la 2ieme guerre mondial. Je sais qu'il existe un centre d'archive gai à Montréal.. Mais voila, le hic pour moi c'est que j'habite sur la Côte-nord (donc pas pratique de consulter leur archive dans mon cas).

On parlait aussi qu'on voulait entendre l'historique bi. Selon moi, ca serais difficile comment savoir si la personne qui fesait des actes homosexuels était vraiment gai/lesbienne et marié uniquement pour les apparences ou était-elle réellement bi et prenait plaisir avec les deux sexes ?

C'est certain que cela nous serais plus agréable car on pourrais mieux s'identifier à ces histoires si on savait que le personnage était bi. Mais je croit que cela serais un peu risqué de s'aventurer à prétendre qui était gai ou bi alors peu importe l'orientation sexuelle, je suis toujours toute ouie à entendre l'histoire du Québec.

Bise x

Liliane, une fana de l'histoire.

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