Table des matières

ORPHELINE À QUARANTE ANS

Envoyé par GDMANIMA en date du 16 avril 2000 à 19h44

(source http://www.murrayco.com/mount_rainier/star_trails.jpg)

Hier soir, la soirée du GDM s'est ouverte au son d'une autre chanson de Barbara:

Rémusat


Paroles et Musique: Barbara 1964
==========================
Vous ne m'avez pas quittée
Le jour où vous êtes partie.
Vous êtes à mes côtés
Depuis que vous êtes partie
Et pas un jour ne se passe,
Pas une heure, en vérité,
Au fil du temps qui passe
Où vous n'êtes à mes côtés.

Moi, j'ai quitté Rémusat
Depuis que vous êtes partie.
C'était triste, Rémusat
Depuis que vous n'étiez plus là
Et j'ai repris mes valises,
Mes lunettes et mes chansons

Et j'ai refermé la porte
En murmurant votre nom.
Sans bottines, sans pèlerine
Mais avec un chagrin d'enfant,
Je suis restée orpheline.
Que c'est bête, à quarante ans.
C'est drôle, jamais l'on ne pense
Qu'au-dessus de dix-huit ans,
On peut être une orpheline
En n'étant plus une enfant.

Où êtes-vous, ma nomade,
Où êtes-vous à présent ?
Avec votre âme nomade,
Vous voyagez dans le temps
Et, lorsque les saisons passent,
Connaissez-vous le printemps,
Vous qui aimiez tant la grâce
Des lilas mauves et blancs ?

Que vos étés se fleurissent
Dans votre pays, là-bas
Aux senteurs odorantes
D'une fleur de mimosa,
Que votre hiver se réchauffe
Au coin d'une cheminée,
Que les saisons vous soient douces.
Vous avez tant mérité.

Vous disiez : "Pas une larme"
Le jour où je n'y serai plus."
Et c'est pour vous que je chante,
Pour vous que je continue.
Pourtant, quand je me fais lourde,
Oh que j'aimerais poser
Mon chagrin à votre épaule
Et ma tête sur vos genoux.
Vous ne m'avez pas quittée
Depuis que vous êtes partie.
Vous m'avez faite orpheline
Le jour où vous êtes partie
Et je suis une orpheline
Depuis que vous m'avez quittée...


==================
C'est un hasard si la semaine a débuté avec deux chansons de Barbara et achevé de même par cette très belle chanson de deuil...

La soirée a porté sur le deuil et ses dificultés, son choc pour le vivant et sur une critique de nos réactions face à la mort. Pour certains, accompagner quelqu'un dans la mort a été un cadeau, un moment de vie intense qui a modifié leur façon de voir les autres et eux-même à la fois. Il a été tout autant discuté des besoins du mourant que des besoins du survivant. Le rituel des salons funéraires a été vertement dénoncé, un participant dénonçant le vendeur de cercueil qui lui vantait les qualités de la tombe et garantissait le tout contre les infiltrations d'eau pour 10 ans !!!! Gros arguement de vente...

Le sujet s'est révélé délicat : les uns ressentant la mort d'un malade, d'un parent diminué comme une délivrance, les autres ayant toujours eu des rapports tendus avec leurs parents, frères, soeurs, se retrouvant peu touchés par leur départ vers l'au-delà... Le cumul des deuils ébranle, puis immunise... Naturellement, les morts subites, les suicides surtout ont été décrits comme les pires deuils à vivre...

J'ajouterai personnellement qu'il n'y a sans doute pire deuil que celui d'un parent, d'un ami, d'un enfant qui disparaieent sans que l'on sache quel sort a été le leur : rapt, mort, suicide.. ils disparaissent et le deuil s'installe pour toujours...Des participants ont d'ailleurs insisté sur le rituel nécessaire pour couper le lien affectif, la mise en terre, l'urne funéraire, la pierre tombale, sont autant d'éléments utiles à la prise en compte de la disparition de l'Autre...

Il y avait des heures de discussion possible, mais nous n'avons pu vider toute la question... Il est bien triste que les questionnements qui sont soulevés en salle ne puisse se poursuivre ici... faute de joueurs... La plupart des participants ne sont pas branchés au Net, et je suppose que les branchés ne ressentent pas le besoin de venir aux soirées discuter face à face...





Index

Comme une peine d'amour...

Envoyé par Catou en date du 16 avril 2000 à 22h56 en réponse à ORPHELINE À QUARANTE ANS (reçu de GDMANIMA le 15 avril 2000 à 10h15).

(source http://www.algi.qc.ca/images/jardin.jpg)

Je trouve que le deuil d'un être cher ressemble à une peine d'amour.

D'abord, la douleur, l'incompréhension et la tristesse.

Ensuite, petit à petit, ce sont les bons souvenirs qui reviennent et nous accompagnent dans ce bref instant que constitue notre vie. Un objet, une photo, un geste et l'absent est de nouveau présent.

Le Jardin des Souvenirs, est justement un lieu, ici même à l'ALGI, pour apprivoiser le deuil et laisser un pierre blanche dans l'espace virtuel...
http://www.algi.qc.ca/bab/jardin.html

Cat.

Index
© A l g i