Vendredi soir dernier,j'ai eu le plair d'animer la soirée de discussion du GDM. Il y avait 28 participants et à ma première question : Y-a-til des marginaux dans la salle ?, seulement le tiers a répondu oui... Je leur ai donc demandé en quoi ils étaient marginaux et la discussion a permis de comprendre qu'ils se percevaient comme différents de la société en générale, sans trop vraiment faire référence à leur orientation sexuelle... en fait, la marginalité des gais dans la société n'est pas sortie (c'est le cas de le dire) spontanément.. il a fallu préciser le concept.
Pour les uns, c'est le fait de se sentir différent;pour d'autres de sentir exclu ou d'être exclu, ostracisé, par les autres. L'exemple le plus patent a été celui d'un ami punk d'un participant qui avait tenté de s'intégrer au milieu gai, mais qui avait subi un rejet quasi unanime partout où il allait: bars, associations, restos.. le gai pouvait s'inscrire dans ce milieu minoritaire, mais pas le punk que rejettait d'emblée ce milieu...
Et un des éléments troublants de la part de certains participants, c'était l'insistence sur la notion de CHOIX; j'ai choisi de m'inscrire dans la marge, et certains disaient même avoir choisi l'homosexualité pour se distinguer, ce qui me faisait frémir en pensant à M. Stockwell Day qui affirme que l'homosexualité est une question de choix simplement) En fait, il est devenu évident par la suite que les intervenants avaient en fait choisi de vivre leur marginalité, de vivre leur attirance homosexuelle...Ouf!!
Une constante fondamentale toutefois : le sentiment de l'existence en chacun de nous de différences que l'on cherche à tempérer ou refouler pour être accepter par son milieu, son environnement, famille, travail... et tout spécialement la féminité. Et dans la première partie, l'ouverture d'esprit semblait bien générale, les relations avec les travestis, les efféminés ne semblaient pas posés problème, jusqu'à ce que s'exprime ouvertement la crainte d'être vu avec un compagnon efféminé qui, aux yeux de tous, nous identifie alors clairement à la gaieté aux yeux des observateurs, et ce malgré une apparence toute virile... La peur d'être dévoilé est clairement ressorti... Troublant ! "J'étais pas pour sortir dans la rue avec elle... pardon lui..." Peur d'être assoicé à la différence, à la marge...
à mi-parcours de la soirée, il semblait bien être le meilleur des mondes que ce monde homosexuel où personne ne rejettait personne, tout le monde acceptait et revendiquait le droit à la différence, à l'originalité... jusqu'à ce que j'ose demander s'il y avait de l'intolérance dans le milieu gai... Ouf! La réaction a été vive et ceux qui gardaient le silence jusque là devant le concert de beaux sentiments, se sont manifestés avec vigueur... ""Le milieu gai est farci de préjugés, de jugements, dont les plus belles manifestations sont la "bitcherie", le cloisonnement des styles dans les bars, les regroupements spontanés selon le styles de vie..."" Quelques-uns affirmaient même qu'ils croyaient que l'intolérance chez les gais étaient pires que dans la société en général, produit d'un réflexe de minoritaire sur la défensive qui jette son fiel sur tout ce qui n'est pas conforme à sa conformité, aussi sous-groupusculaire soit-elle.. La cascade du mépris...
Mais pour la majorité, la communauté gaie n"est que le reflet de la société d'ensemble, avec ses différences et ses cloisonnements, sociaux, économiques, politiques, culturelles, où toute minorité doit toujours faire face soit à l'ostracisme, l'ironie, le jugement, voire le mépris de la majorité.
Comme disait Galabru dans la Cage aux folles.. ""Le Président de la Ligue de la Moralité est mort dans les bras d'une femme... prostituée, toxicomane, lesbienne et noire...!!!!.... plus marginal que ça, plus minoritaire que ça, c'est toi qui meurt, pas le Président.
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En marge de la soirée du GDM... - GDMANIMA, le 01 avril 2000 à 00h00
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Marginalité ? - GDMANIMA, le 02 avril 2000 à 17h28
