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Ces chérubins....

Envoyé par Lexilé en date du 17 mars 2000 à 17h22
ne sont-ils pas beaux , je parle de ceux en noir et blanc, naturellement...

Mais malheureusement, mes premières expériences sexuelles n'ont pas eu cet aspect de beauté, de fraternité, de rire que l'on perçoit sur le visages des deux mecs...

Non, ce fut dans la honte et la peur que j'ai connu mes premières extases physiques, car personne ne m'avait dit ce que 'était d'aimer un homme...(et encore aujourd'hui qui en parle aux jeunes ???)., naturellement, et pas même pour le sexe hétérosexuel.. j'étais ignorant et à 14 ans je croyais que les femmes avaient un vagin en forme de sourire et ma surprise fut grande quand un gamin de mes amis me présentat des photos de sa dernière orgie où on voyait des filles de mon école s'exhibant nues, jambes écartées, alors que de jeunes mecs, dont mon copain, exposaient avec fierté leurs érections à l'oeil de la caméra, ce qui ne me serait jamais venu à l'esprit....à 14 ans comme à 45..


Non, comme Pinard le dit, c'est avec la honte au front que j'ai vécu ma condition homosexuelle dans l'adolescence, et du fait même, ma première expérience sexuelle, à la sortie de la bibliothèque publique de Montréal, alors qu'un mec de 35 ans a cruisé le jeunot de 17 ans que j'étais et l'a invité chez lui... J'ai fait la planche et il m'a fait découvrir le plaisir , sans que je m'en mêle... Il a été tendre et doux, un peu paternel même et m'a parlé des clubs et des lieux de rencontre... Mais je me suis enfui de chez lui avec la ferme intention de ne jamais le revoir, même s'il avait été agréable, gentil, qu'il était beau mec et que son côté granole m'avait séduit... Je l'avais aidé a entré les tomates de son jardin de campagne qu'il avait ramené à la ville... J'avais tellement peur, tellement peur d'être identifié à une tapette, à ces folles, moitié-homme moitié-femme...

Je suis rentré chez mes parents, où mes grands parents étaient en visite pour l'été, sortie de leur lointain Saguenay, mais moi je venais de découvrir un monde que je croyais gravé dans mon front, mais mes parents m'ont simplement demandé si mes études à la bibliothèque avaient été bonnes... Ouf.... Je ne suis retourné à la biblio que 6 mois plus tard... et après quelques visites hebdomadaires, un autre mec m'a finalement croisé et invité... mais ce fut la déception profonde. Il m'a bousculé contrairement au premier, mais j'étais assez gros et grand pour ne pas me laisser prendre de force... j'ai donc quitté le mec en le laissant sur son appétit...et j'ai encore attendu 6 autres mois avant de retourner à la biblio et de traverser au parc Lafontaine... et là, sous une fine pluie, un superbe beau blond, fin vingtaine, armé d'un vaste parapluie, m'a invité à son hôtel... il était en voyage à Mtl et son chum était loin, treop loin... Prétexte ? Chose certaine il avait besoin de parler, d'avouer, de se libérer des frustrations accumulées... 0n a jasé et il s'est donné à moi avec générosité et tendresse... ce fut ma première nuit d'amour véritable... Je revois le parapluie magistral accroché au pied du lit... dansd un hôtel cheap, mais soudain devenu un écrin de bonheur.... J'avais encore peur, mais j'étais heureux d'avoir connu l'ivresse de l'amour physique, de la tendresse... c'était possible entre hommes... je le savais désormais... J'avais 19 ans.... La vie devant soi... comme disait Émile Ajar... Vingt-cinq ans plus tard, je cherche toujours l'homme de ma vie... pas la baise de ma vie, car j'en ai vécu plusieurs extraordinaires et plus qu'agréables,... J'ai même eu dans ma vie des hommes que je croyais définitivement inscrits dans mon avenir, mais qui se sont évaporés... et je reste là avec mes souvenirs... heureux... et mes tiroirs secrets...

Si mes parents m'avaient parlé de l'amour sous toutes ses formes, si à l'école on avait dit que l'amour n'a pas de sexe, ne peut être une source de honte... je n'aurais pas vécu ces années ingrates, hypocrites, obscures et je n'aurais sans doute pas été erré au Parc Lafontaine... J'aurais été cruisé à Jeunesse Lambda, au Sky, au Drugstore, comme bien des jeunes gens d'aujourd'hui et j'y aurais découvert l'amour dans les bras d'un amant que je n'aurais pas eu honte de revoir... et d'apprendre à apprécier....

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