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pas a pas

Envoyé par kaly en date du 07 mars 2000 à 13h49
Moi j'en ai 2,2gars.un a 18 et l'autre 13,le plus jeune a toujours connu son pere avec son tchum,l'autre non,le plus jeune vers 11 ans, soudainement lors d'une conversation banal,il a réalisé que son pere était gay,il me dit: ca ne se peut pas,c'est supposé etre ce qu'il y a de pire au monde `. J,ai été secoué pendant quelque seconde puis je me suis repris,je lui demanda si son pere représentait ce qu'il y avait de pire au monde ,il me répondit ''ben non voyon''.Alors tu vois bien que y,a rien la d,etre gay,lui dis-je.je crois qu'il venait de réaliser qu'il était victime des betises que véhicule notre belle société.nous nous entendons tres bien depuis,il me fais meme des jokes a propos de TINKY WINKY ,le plus vieux est encore un peu mal a l,aise ,peut etre a cause de son age et de sa recherche de son orientation,ou parce qu'il a connu son pere avec sa mere ,je l'ignore.Chose certaine,ils sont la meilleure raison pourquoi je ne regrette pas d'avoir déja été marié,ils donnent un sens a ma vie.
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Merci de ton témoignage

Envoyé par Catou en date du 10 mars 2000 à 11h47 en réponse à pas a pas (reçu de kaly le 07 mars 2000 à 13h49).

(source http://www.webgraphique.com/images/4%2DPhotos/Mf0569.jpg)

Je suis touché par ton témoignage Kaly. Il ressemble à d'autres histoires racontées par des pères ou des mères gais qui ont été mariés: la crainte d'être rejeté par ses propres enfants, la peur peut-être qu'ils soient eux-mêmes, indirectement, victime de la discrimination.

Mais, en général, ce qu'on entend, c'est qu'après une phase d'acceptation semblable à ce que l'on peut vivre nous-mêmes, les enfants réalisent que la vérité des êtres est plus importante que la bêtise sociale.

Ce que j'espère pour l'avenir, c'est qu'il ne soit plus nécessaire de feindre l'hétérosexualité pour avoir la possibilité d'élever une famille. Au sein même de notre communauté, il s'en trouve encore qui condamnent la parentalité gaie. Il y a donc tout un travail à faire pour combattre les préjugés.

De mon côté, je n'ai pas d'enfants parce que je n'ai pas voulu jouer le jeu du mariage hétérosexuel.

Mais, en fait, on constate bien aujourd'hui que la relation avec les enfants, et cela indépendamment de l'orientation sexuelle, va bien au-delà de la relation affective du couple, marié ou pas. On doit donc admettre que la relation d'amour qu'implique la décision d'avoir des enfants ne peut de toute façon, se réduire à la relation d'amour entre un homme et une femme, et, en fait, entre deux humains. Il arrive que les amours passent mais les enfants restent et les parents aussi! Il faut donc avoir des enfants par amour... des enfants!

Je suis d'accord avec le fait que le rapport presque mythique entre les enfants et les parents biologiques est en partie une construction sociale. De fait, les familles reconstituées ou élargies peuvent très bien s'acquitter du rôle d'éducateur. Mais, puisque ce besoin de connaître nos racines ne peut être nié chez l'être social que nous sommes, je crois qu'il est très souhaitable que l'acte biologique de procréation soit aussi un acte social de parentalité.

Je crois d'ailleurs qu'il y a une nouvelle tendance dans certaines banques de sperme qui ne veulent plus cacher l'identité du donneur. Le geste du donneur qui permet à d'autres d'être parents ne devrait pas être considéré comme un acte honteux. Ça devrait aussi être un geste d'amour qui implique le droit de l'enfant d'établir le contact avec celui qui lui a permis d'être. J'ai vu un reportage très émouvant là-dessus qui m'a convaincu que c'était la voie la plus humaine pour réconcilier l'acte biologique de reproduction et son impact émotif profond.

Je ne pense pas par ailleurs que le goût d'entretenir une relation avec des enfants doive se mesurer avec un «instinct» de reproduction. Est-ce que la bête humaine serait comme beaucoup d'animaux qui rejettent la progéniture des autres? Si c'était le cas, je crois qu'on devrait fermer pouponnières, garderies, et écoles! Et, que les familles reconstituées seraient contre-nature!

J'ai entendu plusieurs histoires concernant des connivences entre des gais et lesbiennes célibataires et leurs neveux, nièces ou les enfants d'amis. Je pense qu'il faudrait faire attention de réduire notre relation aux enfants à ce désir qu'on aurait de devenir éternel via notre descendance. On sait qu'il peut s'agir aussi d'un désir de pouvoir qui n'est pas toujours très bon pour les enfants...

Bon, je m'arrête, même si c'est un sujet inépuisable!

Cat.

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