(source http://www2.iinet.com/art/20th/american/kline/kline22.jpg)
...à un fil de marionnette. Pendant 2 ans, à mon travail, j'ai été victime de harcèlement psychologique de la part de ma patronne, qui est une championne de la manipulation. Je me cherchais un pseudonyme adapté au sujet de la semaine et à mon "vécu"; l'image illustrant la question de la semaine m'a inspiré. Une marionette, ça décrit tout à fait comment on se sent quand on est manipulé. Et pourquoi pas ce héros tragique du ballet "Petrouchka", je lui ressemble un peu je crois. C'est ce Pierrot du Carnaval russe transformé par Stravinsky et Benois, en "loser" au physique ingrat, amoureux transi d'une Ballerine qui lui préfère le Maure, un beau grand noir musclé...(pas folle la Ballerine!)
À l'étonnement des "carnavaleux" les marionettes prennent soudain vie grâce aux pouvoirs du magicien, qui tire littéralement les ficelles. Après le spectacle, le Magicien enferme Petrouchka dans une sombre chambrette (décorée par un immense portrait du Magicien, histoire de rappeler qui est le boss...). Petrouchka réussit à s'échapper pour poursuivre la Ballerine de ses ardeurs mais le Maure tue Petrouchka. La foule crie au meurtre, les gendarmes arrivent mais le Magicien leur démontre que la victime n'était qu'un pantin désarticulé qu'il a laissé tombé par terre.
Soudain, Petrouchka réapparaît pour terroriser son manipulateur pendant quelques instants avant de s'effondrer. Était-ce une illusion ou Petrouchka a-t-il réussi, ne serait-ce qu'un moment, à vivre par lui-même et à rompre le sortilège qui tenait prisonnier de son manipulateur?
La discussion d'hier soir m'a appris que pour réussir il ne suffisait pas de dire NON C'EST ASSEZ (ce que j'ai fait il y a plusieurs mois) mais qu'il fallait aussi couper tous les fils qui me lient à ma marionettiste. Je ne saurai si je vais m'effondrer ou arriver à me tenir debout, sans fil, que lorsque j'aurai coupé le dernier. Mais c'est le risque à prendre pour retrouver l'équilibre, la liberté et la paix intérieure.
Et pour finir voici une triste illustration des ravages de la manipulation: le ballet "Petrouchka" a été créé (à Paris en 1911) par les Ballets russes de Diaghilev avec Vaslav Nijinsky, le "Dieu de la danse", dans le rôle titre. Diaghilev, imprésario génial et manipulateur sans pareil, avait réussi à attirer dans son lit le beau Nijinsky (qui semble-t-il n'était pas gai) et à le dominer complètement pendant 4 ans. Mais lorsque, pour échapper à l'emprise de son imprésario, Nijinsky épouse une danseuse, Diaghilev rompt le contrat de son protégé. Le plus grand danseur de ballet de l'Histoire finira par sombrer dans la folie et, comme notre Nelligan national, passera le reste de ses jours enfermé dans un asile psychiatrique...
Bon, assez causé Culture et manipulation. Vite la question de la semaine prochaine (sur les pratiques sexuelles), que je puisse parler de Cul et avouer que je pratique l'auto-manipulation...!
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Lorsque la vie ne tient qu'à un fil... - Petrouchka, le 15 janvier 2000 à 18h55
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Merci Petrouchka ! - GDMANIMA, le 16 janvier 2000 à 11h06
