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Êtes-vous homophobe à vos heures ?

Envoyé par GDMANIMA en date du 10 novembre 2000 à 22h49
Vous arrive-t-il de honnir le milieu gai ? de regretter d'y appartenir, de nier son existence ou dénoncer sa nécessité ? Est-ce une forme d'homophobie, une version soft de cette forme de haine ?
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QUE SAIS-JE ? sur l'homophobie ?

Envoyé par GDMANIMALECTURE en date du 13 novembre 2000 à 22h55 en réponse à Êtes-vous homophobe à vos heures ? (reçu de GDMANIMA le 10 novembre 2000 à 22h49).

(source "http://rgmag.com/pgcv.jpg")

La science et l'homophobie
Le perroquet du christianisme
par Simon Louis Lajeunesse
LE MENSUEL GAI DES QUÉBÉCOIS
NUMÉRO 219 - DÉCEMBRE 2000 20e ANNÉE .
© publié par Les Éditions HMX Inc.


Il n'y a toujours pas de Que-sais-je? à propos de l'hétérosexualité, ce qui est fort révélateur. Cependant, vient de paraître dans la même collection, un numéro intitulé L'homophobie par Daniel Borrillo.

Si vous n'aviez qu'une seule lecture à faire sur ce sujet, vous devriez faire celle-là. Dans ces 121 pages, Daniel Borrillo passe en revue tous les éléments relatifs à l'homophobie. Il commence par des définitions possibles de l'homophobie. Sa définition mérite d'être citée en entier tellement elle permet de saisir le phénomène dans toute son ampleur. « L'homophobie peut être définie comme l'hostilité générale, psychologique et sociale, à l'égard de celles et ceux supposés désirer des individus de leur propre sexe ou avoir des pratiques sexuelles avec eux. Forme spécifique du sexisme, l'homophobie rejette également tous ceux qui ne se conforment pas au rôle prédéterminé par leur sexe biologique. Construction idéologique consistant en la promotion constante d'une forme de sexualité (hétéro) au détriment d'une autre (homo), l'homophobie organise une hiérarchisation des sexualités et en tire des conséquences politiques. »

Il s'attarde ensuite à l'origine de ce phénomène d'ostracisme. On repart chez les Grecs du bon vieux temps. Heureusement, ce bout n'est pas long. Question que j'en ai un peu marre de me faire raconter la même histoire du royaume idéal du temps de l'homosexualité officielle, même si c'est excitant et différent de ce qu'on me racontait au collège dans mes cours d'histoire générale. Par contre, il en dit suffisamment à propos de la religion chrétienne pour rendre athée n'importe qui. La pensée judaïque est à la source même de l'homophobie. En reprenant les propos de John Boswell, entre autres, on comprend que ce n'est pas l'homosexualité qui a entraîné la chute de Rome et sa décadence, comme on me l'avait dit dans les mêmes cours mentionnés ci-dessus, mais bien le christianisme. Avec le christianisme, héritier du judaïsme « le sperme est un élément presque sacré dont la dissipation méritait la plus ferme condamnation. La masturbation et les relations avec une femme pendant des périodes non fécondables furent réprouvées, et les relations entre hommes plus encore; [...] ».

Pour les juifs, comme pour les chrétiens, l'homosexualité est plus grave que le meurtre, car avec l'homosexualité, c'est toute la descendance qu'on empêche et qu'on tue. Toute la doctrine chrétienne, encore aujourd'hui, est basée sur l'abstinence complète. Le plaisir n'est permis que durant l'acte procréatif avec une femme durant une période féconde.

La pensée chrétienne sous-tend l'idéologie hétérosexiste (s¦ur siamoise de l'homophobie). La science n'a été pour l'auteur qu'un perroquet du christianisme, de ses valeurs et de son relais idéologique. Borrillo passe aussi en revue l'hétérosexisme et l'homophobie libérale. L'homophobie libérale ne veut pas de mal aux personnes homosexuelles dans la mesure où celles-ci restent chez elles et ne revendiquent rien et ne manifestent rien sur la place publique. Il nous fait une belle démonstration de l'empêtrement dans lequel se trouve le-bien-pensant-libéral-qui-vous-veut-du-bien. On y apprend aussi le rôle de l'homophobie dans la construction de l'identité masculine (le thème de mon doctorat) et dans le maintien des rôles sexuels tels qu'on les connaît maintenant.

Au dernier chapitre, il fait des propositions de solutions possibles pour mettre fin à l'homophobie. « De même que le racisme, l'antisémitisme ou la misogynie, l'hostilité envers les gays et les lesbiennes est avant tout le résultat d'une impossibilité de se représenter la différence... L'homosexualité n'existe pas, en ce sens qu'elle n'est en réalité rien d'autre que l'invention impersonnelle d'une homophobie sociale qui a fabriqué une sorte de « nature hétérosexuelle » sur la base d'un postulat extrêmement simple : un hétérosexuel est le contraire d'un homosexuel. »

Il faut briser le silence et l'indifférence, entre autres à l'école. (À ce propos, je vous invite à lire le rapport de recherche Mort ou fif, publié en octobre.) Il faut qu'il y ait des lois contre l'homophobie et faire de la personne homosexuelle une personne comme les autres. Bien que les idées de l'auteur à propos de l'identité et de la culture gaie glissent dans la confusion dans les dernières pages, c'est un excellent livre dans un langage clair et accessible, dont je ne peux que vous recommander la lecture, ne serait-ce que pour vous donner des arguments pour planter le beau-frère à Noël prochain (et peut-être pas de la manière qu'il aimerait!).
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QUE SAIS-JE ? sur l'homophobie ?

Envoyé par GDMANIMALECTURE en date du 13 novembre 2000 à 22h55 en réponse à Êtes-vous homophobe à vos heures ? (reçu de GDMANIMA le 10 novembre 2000 à 22h49).

(source "http://rgmag.com/pgcv.jpg")

La science et l'homophobie
Le perroquet du christianisme
par Simon Louis Lajeunesse
LE MENSUEL GAI DES QUÉBÉCOIS
NUMÉRO 219 - DÉCEMBRE 2000 20e ANNÉE .
© publié par Les Éditions HMX Inc.


Il n'y a toujours pas de Que-sais-je? à propos de l'hétérosexualité, ce qui est fort révélateur. Cependant, vient de paraître dans la même collection, un numéro intitulé L'homophobie par Daniel Borrillo.

Si vous n'aviez qu'une seule lecture à faire sur ce sujet, vous devriez faire celle-là. Dans ces 121 pages, Daniel Borrillo passe en revue tous les éléments relatifs à l'homophobie. Il commence par des définitions possibles de l'homophobie. Sa définition mérite d'être citée en entier tellement elle permet de saisir le phénomène dans toute son ampleur. « L'homophobie peut être définie comme l'hostilité générale, psychologique et sociale, à l'égard de celles et ceux supposés désirer des individus de leur propre sexe ou avoir des pratiques sexuelles avec eux. Forme spécifique du sexisme, l'homophobie rejette également tous ceux qui ne se conforment pas au rôle prédéterminé par leur sexe biologique. Construction idéologique consistant en la promotion constante d'une forme de sexualité (hétéro) au détriment d'une autre (homo), l'homophobie organise une hiérarchisation des sexualités et en tire des conséquences politiques. »

Il s'attarde ensuite à l'origine de ce phénomène d'ostracisme. On repart chez les Grecs du bon vieux temps. Heureusement, ce bout n'est pas long. Question que j'en ai un peu marre de me faire raconter la même histoire du royaume idéal du temps de l'homosexualité officielle, même si c'est excitant et différent de ce qu'on me racontait au collège dans mes cours d'histoire générale. Par contre, il en dit suffisamment à propos de la religion chrétienne pour rendre athée n'importe qui. La pensée judaïque est à la source même de l'homophobie. En reprenant les propos de John Boswell, entre autres, on comprend que ce n'est pas l'homosexualité qui a entraîné la chute de Rome et sa décadence, comme on me l'avait dit dans les mêmes cours mentionnés ci-dessus, mais bien le christianisme. Avec le christianisme, héritier du judaïsme « le sperme est un élément presque sacré dont la dissipation méritait la plus ferme condamnation. La masturbation et les relations avec une femme pendant des périodes non fécondables furent réprouvées, et les relations entre hommes plus encore; [...] ».

Pour les juifs, comme pour les chrétiens, l'homosexualité est plus grave que le meurtre, car avec l'homosexualité, c'est toute la descendance qu'on empêche et qu'on tue. Toute la doctrine chrétienne, encore aujourd'hui, est basée sur l'abstinence complète. Le plaisir n'est permis que durant l'acte procréatif avec une femme durant une période féconde.

La pensée chrétienne sous-tend l'idéologie hétérosexiste (s¦ur siamoise de l'homophobie). La science n'a été pour l'auteur qu'un perroquet du christianisme, de ses valeurs et de son relais idéologique. Borrillo passe aussi en revue l'hétérosexisme et l'homophobie libérale. L'homophobie libérale ne veut pas de mal aux personnes homosexuelles dans la mesure où celles-ci restent chez elles et ne revendiquent rien et ne manifestent rien sur la place publique. Il nous fait une belle démonstration de l'empêtrement dans lequel se trouve le-bien-pensant-libéral-qui-vous-veut-du-bien. On y apprend aussi le rôle de l'homophobie dans la construction de l'identité masculine (le thème de mon doctorat) et dans le maintien des rôles sexuels tels qu'on les connaît maintenant.

Au dernier chapitre, il fait des propositions de solutions possibles pour mettre fin à l'homophobie. « De même que le racisme, l'antisémitisme ou la misogynie, l'hostilité envers les gays et les lesbiennes est avant tout le résultat d'une impossibilité de se représenter la différence... L'homosexualité n'existe pas, en ce sens qu'elle n'est en réalité rien d'autre que l'invention impersonnelle d'une homophobie sociale qui a fabriqué une sorte de « nature hétérosexuelle » sur la base d'un postulat extrêmement simple : un hétérosexuel est le contraire d'un homosexuel. »

Il faut briser le silence et l'indifférence, entre autres à l'école. (À ce propos, je vous invite à lire le rapport de recherche Mort ou fif, publié en octobre.) Il faut qu'il y ait des lois contre l'homophobie et faire de la personne homosexuelle une personne comme les autres. Bien que les idées de l'auteur à propos de l'identité et de la culture gaie glissent dans la confusion dans les dernières pages, c'est un excellent livre dans un langage clair et accessible, dont je ne peux que vous recommander la lecture, ne serait-ce que pour vous donner des arguments pour planter le beau-frère à Noël prochain (et peut-être pas de la manière qu'il aimerait!).
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