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Définir la Haine...

Envoyé par GDMANIMA en date du 09 novembre 2000 à 23h32

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La peur de l'autre en soi?

Envoyé par Catou en date du 11 novembre 2000 à 00h24 en réponse à Définir la Haine... (reçu de GDMANIMA le 09 novembre 2000 à 23h32).
Gros sujet cette semaine. Il y aurait tant à dire...

Les phobies, d'après ce que j'en sais, ce sont des peurs irrationnelles dont on peut se guérir sans trop de difficultés. Mais, encore faut-il le vouloir...

L'homophobie, une maladie? Peut-être bien. Michel Dorais a publié un texte dans un ouvrage collectif La peur de l'autre en soi. J'aurais bien aimé que quelqu'un nous en parle.

Mais, une chose est sûre, c'est qui si les homophobes sont malades, ce sont des malades qui s'ignorent! Même qu'en général, ils sont très fiers de leur haine envers les homosexuels qui, à leurs yeux, sont considérés, au mieux, comme de pauvres malades ou, au pire, comme des déchets dont il faut se débarrasser

En fait, c'est un peu trompeur de parler de maladie car si ces individus peuvent afficher fièrement leurs mépris à notre égard, c'est qu'il y a des institutions qui les encouragent : les fondamentalistes religieux, pape y compris, et les groupes racistes. Et combien de machos qui sont bien contents de les laisser faire...

Qu'est ce qui a poussé ces jeunes à battre à mort un prof. il y a quelques années dans une halte routière à deux pas de Joliette, à 1hre de route du village gai? Ils voulaient rosser un gai. Leur victime a finalement été un hétérosexuel, et père de famille, qu'ils ont pris pour une sale tapette...

La halte routière est fermée depuis ce temps. À chaque fois que je prends la route de Joliette et que j'entrevois la halte barricadée, je ne peux m'empêcher de ressentir un pincement au coeur.

Qu'est-ce qui pousse des cégépiens à arracher les affiches de m0use dont le seul crime est de vouloir faire une association homosexuelle dans son CÉGEP de Rivières du loup?
http://www.algi.qc.ca/forum/parent/messages/782.html

Tout ça est immensément triste...

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Cat.
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La peur de soi...

Envoyé par Lexilé en date du 12 novembre 2000 à 12h14 en réponse à La peur de l'autre en soi? (reçu de Catou le 11 novembre 2000 à 00h24).
Dans un des textes référés ci-bas , j'ai trouvé cet extrait qui se rapporte à l'échange qui a eu lieu Au Quotidien au sujet de l'homophobie des homosexuel/les


"""Certaines personnes prendront conscience de leur homosexualité après une longue période où elles auront condamné les personnes homosexuelles et fait la promotion de l'hétérosexisme. Chez ces personnes, l'estime de soi sera fortement confrontée et l'auto-oppression, omniprésente. Celle-ci peut se manifester par la participation ou l'approbation de railleries concernant les personnes homosexuelles. Cette auto-oppression empêchera l'individu de vivre toutes formes de relations affectives et amoureuses et ainsi mènera à des insatisfactions sexuelles.

La manifestation de l'auto-oppression peut être très variable d'un individu à un autre. Leur présence à des événements sociaux, non seulement en laissant le conjoint à la maison, mais aussi en étant accompagné d'une personne de sexe opposé afin de nier et de cacher son orientation sexuelle en est un exemple."""

Un peu court et simplifié, mais intéressant à retenir l'idée de l'auto-répression que j'appelais pour ma part la "HONTE".

http://www.algi.qc.ca/forum/quotidien/messages/4723.html
http://www.algi.qc.ca/forum/quotidien/messages/4724.html
http://www.algi.qc.ca/forum/quotidien/messages/4731.html

Je sais personnellement que l'homophobie n'a jamais été présente en moi, au sens de haine de mon semblable, mais je sais aussi que j'ai toujours craint l'homophobie des autres et ses manifestations multiformes et inattendues, insinueuses et invisibles.

J'ai souvent gardé le silence, coupable, craintif, d'être rejeté, d'ètre ostracisé, surtout en milieu scolaire, collégial et universitaire compris. Je saisis donc d'autant plus la force d'âme et de caractère de mOuse et Mourad qui militent ouvertement dans leur milieu étudiant. Je n'osais pas dire ou afficher ma préférence face aux proprios de mes logements, de peur d'être maltraité, raillé. L'un d'eux avait 8 enfants et vivait juste en-dessous de moi avec toute sa marmaille de 9 à 21 ans... et un jour j'entendais les plus jeunes raconter des histoires de sodomisation quand la mère est intervenu en disant: Attention, il est chez lui... et le plus mignon des jeunots de 14 ans de dire, ""c'est pas grave, il les rirait lui aussi !"" Aujourd'hui je le revois à l'occasion et il est toujours distant et je dirais gêné, mais je n'ai pas peur de lui, plus maintenant ! Son père n'est plus mon proriétaire... je m'appartiens, corps et âme ! L'estime de soi et de la communauté à laquelle j'appartiens sont les clés de l'affirmation.

L'auteur que je cite indique quatre degrés dans l'homophobie:

Violence
Discrimination
Non-acceptation
Tolérance
Acceptation

J'ajouterais une ultime étape essentielle pour mettre un point final à l'homophobie : la valorisation de l'homosexualité comme une réalité à vivre qui soit naturelle pour qui ressent une attirance pour les individus de même sexe....
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