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CENSURE

Envoyé par GDMANIMA en date du 02 juin 1999 à 18h13

(source http://www.unil.ch/spul/allez_savoir/as8/images/animouse3.gif)

Pourquoi Internet suscite-t-il tant de réactions, et en particulier tant de réactions hostiles et méfiantes, promptes à demander un contrôle du réseau, à exiger que certaines formes au moins de censure y soient instaurées ?

Les raisons ordinairement invoquées sont d'ordre moral ou sécuritaire : il faudrait protéger les bonnes moeurs et la conscience pure des enfants, empêcher la propagation d'idées dangereuses ou pernicieuses, veiller à ce que ne soient pas divulgués des textes ou des thèses contraires à la loi.

On croirait, à suivre ces allégations, qu'il a fallu attendre Internet pour apercevoir des corps dénudés, pour que soient mis en circulation des livres, des revues, des magazines défendant des thèses ou des idéologies scandaleuses, pour que soient communiqués, sous le manteau quand ce n'est pas sur la place publique, des tracts, des libelles, des ouvrages indignes ou susceptibles d'opprobre.

Sans doute l'extension du réseau et la puissance des moteurs de recherche contribue-t-elle effectivement à permettre que soient mises au jour (et rendues ainsi visibles ou lisibles) des informations oubliées qui, jusqu'alors abandonnées dans les tréfonds d'on-ne-sait-quelle armoire poussiéreuse ou retranchées au zénith d'étagères ignorées, étaient progressivement devenues comme mortes puisque perdues pour la mémoire des hommes. Des textes, ainsi, ont repris vie, parmi lesquels certains, sûrement, ne le méritaient pas, qu'on eut préféré voir définitivement enfouis.

Il est clair, cependant, que le malaise généré par Internet est d'un autre ordre, qu'il traduit une autre angoisse.

Si Internet introduit une révolution (ce qui mériterait examen plus approfondi), celle-ci ne consiste pas en la création d'informations nouvelles (la quasi totalité de ce qu'on trouve sur le réseau existait déjà par ailleurs sur papier, film, bande magnétique, toile ou disque informatique) ; elle ne consiste même pas en leur révélation (la plupart d'entre elles étaient d'ores et déjà disponibles au sein de divers circuits) ; elle consiste en leur accessibilité.
La nouveauté d'Internet, c'est de permettre à tout un chacun d'accéder à l'information de façon immédiate, sans utiliser d'intermédiaire, en passant outre les barrières depuis toujours élevées par la morale, les censeurs, les clercs et ceux qui savent. Internet permet d'accéder à l'information sans être préalablement obligé de suivre les rituels initiatiques nécessaires à l'obtention du brevet de légitimité jusqu'ici exigé de celui qui prétendait obtenir certains types d'informations.

Internet permet ainsi d'agir sans contrôles, sans autorisations, sans comptes à rendre, que ce soit à son libraire, à son bibliothécaire, à sa hiérarchie, à ses parents ou à quiconque était en position d'émettre un avis ou un jugement sur la recherche effectuée ou de ne rien en dire en n'en pensant pas moins. Il permet, en d'autres termes, de transgresser les cadres au sein desquels s'effectuait l'acquisition d'informations en court-circuitant l'autorité de ceux qui, tout en étant chargés de faciliter l'accès à l'information, n'en avaient pas moins pour fonction objective de le contrôler.

AUTRES LIENS INTÉRESSANTS :

http://www.censure.org/historique/censurepuf.htm

http://www.pages-jeunes.com/film.htm

http://www.avirtuel.ch/inquisition.htm

http://www.unil.ch/spul/allez_savoir/as8/4porno11.html


N'oubliez jamais que ce qu'il y a d'encombrant dans la morale, c'est que c'est toujours la morale des autres. - Ferré



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Est-ce vraiment utile ??

Envoyé par Atropos en date du 05 juin 1999 à 23h47 en réponse à CENSURE (reçu de GDMANIMA le 02 juin 1999 à 18h13).

(source http://www.eff.org/pub/Graphics/Icons/BlueRibbon/ruban_bleu.gif)

Salut !

Est-ce vraiment utile de dire que je suis contre la censure ( demandez-le à Catou !! Hum !! pôvre Cat...des fois... pas mal de patience avec l'Atropos :))

En fait, je suis contre toute forme de censure, cependant, il faut faire une distinction entre la non censure des propos écrits ou dits et le non respect des copyright et des gens. C'est une chose de dire tout ce que l'ont veut, c'en est une autre d'user de mépris et de briser la carrière, l'intégrité ou de voler les droits d'auteurs sans scrupules ( en fait, il y a juste une personne qui ne mérite pas mon respect et j'ai nommé : PAM ! PAM !! BILLOUUUU Gate.

Voilà !

La EFE :

http://www.eff.org/blueribbon/france.html

Aussi la FFE :

http://www.well.com/user/freedom


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N'a pas Internet qui veut

Envoyé par Catou en date du 02 juin 1999 à 21h26 en réponse à CENSURE (reçu de GDMANIMA le 02 juin 1999 à 18h13).

(source http://www.webgraphique.com/images/1/printerBLK.gif)

Dans ton dernier lien, GDMANIMA je lis:

Au XIXe siècle, le problème est ailleurs. "Le danger ressenti par les autorités n'est pas tant la littérature immorale en soi que la possibilité de sa multiplication à grande échelle, grâce aux progrès techniques", soutient Jean-Christophe Calmes.

Et tu as raison de dire que c'est ce qui inquiète aujourd'hui ceux qui voudraient contrôler le contenu des pages Internet: la démocratisation de l'accès.

À discuter avec certaines personnes provenant de pays autoritaires (!), il semble que ce que l'on contrôle dans ces pays-là, c'est qui va avoir le droit d'accès à Internet. Par exemple, en Tunisie, qui n'est pourtant pas le pire pays intégriste, on m'a dit que pour avoir le droit d'utiliser Internet, il fallait être un ami du régime...

Et il faudrait ajouter que pour avoir un ordinateur, il faut aussi en avoir les moyens, ce qui exclut la plus grande partie de la population mondiale.

N'empêche.

Bien qu'on soit encore trop collé sur le phénomène pour pouvoir en juger à long terme, il me semble que cette technologie risque de changer notre monde autant qu'a pu le faire l'imprimerie. La différence principale, c'est qu'avec Internet, tout le monde, théoriquement, peut écrire des livres (électroniques, s'entend) et les diffuser à travers le monde. Alors que l'accès à l'édition, c'est tout autre chose.

Donc, il y a le droit de LIRE mais aussi le droit de DIRE!

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