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@Lexilé des prairies lointaines ;)

Envoyé par Atropos en date du 16 avril 1999 à 22h58

(source http://www.a-t.fr/art/arte/images/cdf_voyageur.jpg)

Salut !

Quand je parles de psychanalyse non appliquée à ma vie, ce dont je parle correspond à ce que je ne fait pas d'analyses ( de 2 à 3 sessions par semaine à raison de 30 minutes chacune ) en bureau avec un analysant.

Comme chacun de nous, nous sommes prédisposés à se mentir pour se protéger des agressions du dehors, ce qui, en tant normal est très sensé et fais de nous des êtres peu naïf. Or, certains maux nous occultent ce privilège de défense et nous met dans des situations délicates. Parfois nous faisons abstraction de nos propres défenses saines et nous nous mettons dans des situations à hauts degrés de dangerosités. À savoir : pourquoi répètons-nous certains schèmes destructifs qui nous sont propres? Pourquoi, nous mettons-nous dans des situations de fragilités émotives élevées ? pourquoi, je me sens pas bien , toujours et encore dans certaines situations ? et je pourrais t'émnumérer, une foule de thèmes de ce genre et on en finirait plus. Ainsi, pour tous ces motifs, nous nous protégeons, parce que, plus souvent qu'autrement, nous connaissons les réponses, nous avons l'intuition de savoir où se situe la racine de nos maux, mais comme mettre le doigt dessus fait trop mal, on camouffle, on tergiverse, on se ment. Voilà, dans un premier temps.

De ce fait, je fais tout simplement un exercise de style, que tu connais sûrement, c'est-à-dire, l'écriture automatique. Excercise qui semble banal, mais néanmoins, ne l'est pas, car tu ne dois pas te censurer. Tu ne dois admettre aucune rigidité au niveau de la pensée. Ainsi, tu peux te minuter, te donner un temps précis et tu écris comme un boulimique jusqu'à plus faim, par exemple.

Ensuite, tu relis et tu t'aperçois, que des thèmes, des mots, des noms reviennent régulièrement et tu les associes avec d'autres, d'où l'association-libre des mots.

Ensuite, à l'instar des rêves, tu tentes une explication du résultat. Attention cependant ! Les mots ou les associations que tu vas vouloir rejeter et qui te sembleront les plus banals renferment très souvent une digue qui contiennent la source du mal. Pas toujours, mais souvent.

Lorsqu'un filon d'interprétation te viens, tu le notes. Et lorsque tu as un ensemble d'éléments et une compréhension du résultat, là tu peux les redéstructurer et les métaphoriser pour ensuite qu'il deviennent poésie sans que le "je autobiographique" vienne tuer le sujet.

Tu piges ?


Quant à la phénoménologie, branche parente avec la psychanalyse, c'est dans le "Dasein", l'être-là, dans l'étant créateur, que je puises ma source de création aussi. Parce que le "Dasein" peut à un certain niveau représenter le subconscient.

En sommes, c'est de jouer avec les trois instances de l'être humain : "le moi, le surmoi et le ça".

Didier Anzieu, Le corps de l'oeuvre, peut t'être utile. Mais, c'est lourd et difficile de compréhension pour un néophite. Tu peux lire George Bataille, Maurice Blanchot, Michel Leiris, etc, Hegel, Heidegger, Max Loreau, Derrida, Bergson... qui eux, te montre de manière romancée ce qu'est jouer avec la psychanalyse et de manière théorique et philosophique ce qu'est la phénoménologie.

Maintenant, je fais aussi une autre forme d'association de mots : j'écris tout ce qui me viens par la tête sous forme de poésie et je le peaufine jusqu'à tout ce qui peut apparaître très autobiographique et reconnaissable comme tel soit éliminé.

Espérant t'avoir un peu renseigné.

Sur ce, je retourne à madame de Staël, madame de Récamier et à leurs propos qui choquent Napoléon ;)

Ciao Bellâtre :))

At.








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Merci Atropos!

Envoyé par Lexilé en date du 17 avril 1999 à 22h48 en réponse à @Lexilé des prairies lointaines ;) (reçu de Atropos le 16 avril 1999 à 22h58).
J'adore l'image qui illustre ton message; elle décrit bien mon attitude devant le tumulte de la vie; j'observe et j'ai malheureusement le goût de me retirer de ce tumulte, d'y échapper. J'écris depuis plus de vingt ans un journal auquel je pourrais appliquer pour certaines pages où je m'amusais à écrire n'importe quoi, ce que tu décris comme de l'écriture automatique. Moi, dans le même but, je faisais plutôt du dessin dans certaines pages, mais sur le coup cela ne me disait rien, ce n'est que des années plus tard que certains se révêlent tout à fait troublants. Mais je ne veux pas tellement comprendre le jeune mec charmant que j'étais il y a vingt ans; ce que je veux comprendre maintenant c'est ce qu'est devenu cet être vif et plein d'ambition qui aujourd'hui n'a plus confiance aux autres, se fait plus misanthrope au fur et à mesure que l'âge lui ravit ces atouts.

De l'écriture automatique... pourquoi pas. J'ai lu du Barthes récemment, le titre m'échappe, mais il s'agit d'un lexique amoureux; il s'observe et décortique ses attitudes face à l'amour, mot à mot. Je crois même en avoir cité des extraits ici même dans le bab Au Quotidien ou ailleurs. Cela me rejoignait beaucoup, mais n'explicitait pas mon mal d'être à moi. Merci encore pour le filon..

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Ton e-mail ...

Envoyé par Atropos en date du 18 avril 1999 à 00h58 en réponse à Merci Atropos! (reçu de Lexilé le 17 avril 1999 à 22h48).
Re

Je te laisse mon e-mail. Donne moi quelque temps encore, je suis dans le rusch de fin de session et de fin de bac. Dans 10 jours je serai disponible et je pourrai partager des trucs qui calme le mal de vivre.

Tu sais, même si tu connais toutes les raisons qui te donnent le mal de vivre, il se peut que toute ta vie tu aie à dealer avec cela. Ce n'est pas tant d'enrayer les maux qui importe, mais de savoir les apprivoiser pour que cela fasse moins mal.

Je crois avoir réussi assez bien.

Au fait, moi aussi je fais des dessins automatiques. Tu devrais voir mes cahiers de notes et mes cahiers de croquis.

A+

PS : un peu de vert, car c'est ta couleur préféré.
At.

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