Oui, j'ai rencontré un psychologue, il y a de ça plusieurs années maintenant et les résultats ont été plus que positifs. Je pourrais en parler pendant des pages et des pages et menacer ainsi la capacité d'entreposage de l'ordino mais je vais vous épargner les détails.
Quelque mots d'abord sur la nature de ces professions : un psychiatre est d'abord un médecin. Il s'occupe des séquelles psychologiques causées par des désordres physiques. Ça existe plus qu'on pense. Un psychologue est plus indiqué lorsque le problème n'a rien à voir avec le physique. Il est parfois dur de voir la différence, surtout pour soi-même.
Je dois aussi ajouter que c'est un peu un coup de dé de trouver la bonne personne. Comme dans toute profession, il y en a des meilleurs que d'autres. En plus de tout ça, il y a l'affinité naturelle qu'on ne peut pas ressentir pour tous à un même degré. Le plus important est de trouver une personne avec une capacité d'écoute supérieure. Certains parlent tout le temps et je ne crois pas que ce soit l'idéal.
J'ai rencontré un psy pour des problèmes liés bien sûr à l'homosexualité mais nos rapports ont rapidement dévié sur autre chose. J'avais des problèmes et j'ai compris que ma condition de gai n'en était pas un. Le problème était dans ma capacité de faire face moi-même à mes problèmes. Ne nous leurrons pas : une démarche de ce type n'est pas une chose qui se règle en quelques semaines, ça peut prendre des années mais ça en vaut le coup. Je me considère privilégié d'avoir eu les sous pour l'entreprendre (même les sous ont un rôle à jouer dans le processus, mais ça c'est autre chose). Je sais que ce n'est pas juste pour les autres et n'ai pas de réponse à ça sauf de tâcher de redonner à d'autres ce qu'on m'a donné.
A la fin du processus, je n'avais aucune des réponses que j'étais venu chercher mais j'étais redevenu maître de moi-même. J'ai alors ressenti un grand besoin d'agir, toujours orienté vers la création. J'avais besoin de créer. Quand j'ai demandé d'où venait toute cette énergie nouvelle, on m'a répondu que cette énergie avait été toujours là mais qu'elle était surtout dirigée contre moi-même, donc pas disponible pour autre chose. Je vous jure que ça a marché.
Aujourd'hui, je suis heureux, bêtement, platement heureux, heureux sans raisons, heureux simplement parce que j'aime la vie (même si elle me malmène parfois. Je ne crois pas que tous devraient faire cette démarche, certains ont assez de force pour réussir sans ça mais moi, je ne regrette pas de l'avoir fait. J'ai le désir d'avoir des enfants et ce désir ne vient pas d'ailleurs que de ce besoin de créer qu'on m'a donné.
Je ne sais pas ce que vous pensez de ce genre d'expérience. J'ai parfois l'impression que mon histoire serait plus intéressante si elle relatait une mauvaise expérience. Mais elle est bonne et je ne m'en excuse pas.
Si vous voulez avoir une idée de ce qu'est ce genre de voyage intérieur, je vous conseille la lecture d'un beau poème de Jacques Prévert qui s'intitule "Pour faire le portrait d'un oiseau". On peut le trouver dans le livre "Paroles". Lu au premier degré, il s'adresse aux peintres. Au second degré, je n'ai jamais lu une description aussi exacte de la relation entre un aidant et un aidé.
Bye
Dédé
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