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Bien beau sujet

Envoyé par Catou en date du 23 mars 1999 à 10h42

(source http://www.webgraphique.com/images/3/Bridalve.jpg)

Ah si Montréal était à la campagne...
car le meilleur des mondes s'y retrouverait!

Blague à part, je trouve ce sujet est tout à fait passionnant.

Moi, je suis né dans un hôpital de Montréal, j'ai grandi à Longueuil juste en face de Montréal. Ensuite j'ai étudié à l'UQAM et je suis devenu Montréalais.

Et la campagne pour moi, c'était les vacances, un refuge pour ma solitude d'enfant C'est là sans doute que j'ai senti le besoin de sentir l'épinette, de voir le soleil se coucher sur le lac et d'entendre chanter le frédéric -- lâche ton xxx, frédéric, frédéric...

En 1985, je me suis trouvé un petit chalet dans Lanaudière et c'est là que je me réfugie pour regarder grandir l'épinette...

Ville d'un côté, campagne de l'autre mais surtout pas la banlieue, du moins si on travaille en ville.

S'il y a un endroit où l'on rencontre des gens de tout le Québec, c'est bien dans la communauté gaie et lesbiennes de Montréal. Je ne sais pas si c'est comme ça dans les villes comme Québec, Trois-Rivières et Sherbrooke, mais on a un peu l'impression que Montréal est, pour nous, une terre de refuge. Enfin, l'anonymat! Je conçois en effet le poids de la sortie dans un milieu où tout le monde connaît tout le monde et parle de tout le monde.

Je me rappelle d'un ami, mort prématurément, et qui parlait de son village de St-Jean de Matha avec angoisse en se souvenant des regards qu'il sentait en arpentant la rue principale.

Mais, c'est vrai aussi que cet anonymat qui nous protège peut-être aussi lourd à porter. Car, la solitude en ville, pour moi, c'est pire que la solitude à la campagne.

J'aime habiter Montréal mais j'ai besoin de la campagne pour calmer le stress du travail. Bien, sûr, je sais qu'en quittant la Ville pour mon refuge campagnard, je renonce à la possibilité de rencontrer, d'autant que le gai des villes est très peu enclin à visiter le gai des champs. Mais, malgré tout, je me sens beaucoup moins seul dans le bois un samedi soir qu'à la maison en Ville où je sais que je pourrais sortir toute la nuit pour me sentir vide le lendemain...

À la campagne, j'ai quelques voisins hétérosexuels extrêmement accueillants. Je constate comment les rapports sont différents de ceux de la ville. Les gens, enfin ceux qui sont nés là, se visitent, s'invitent et s'entraident.

Je ne connais pas beaucoup la vie gaie à la campagne mais je sais qu'elle existe. Il y a plusieurs années, j'ai répondu à une petite annonce de RG qui avait été placée par quelqu'un de ma région d'adoption. C'est là que j'ai compris que les gais s'établissaient un réseau qui peut couvrir 50 ou 100 km à la ronde. J'ai même découvert des gens de la ville qui, un peu par hasard, se sont installés dans un patelin de villégiature où plein de gais et de lesbiennes se sont installés. En fait, il s'agissait surtout de couples mais, comme les couples ne sont pas éternels...

J'aimerais bien que ceux et celles qui habitent la campagne nous racontent comment ils y vivent leur orientation sexuelle. Ce qui m'intrigue aussi, c'est comment ça se passe dans les petites villes. Par exemple, je connais plein de gens qui viennent de Trois-Rivières. Je ne sais pas si c'est un hasard ou si cette ville est particulièrement rose... Et est-ce que ces tri-fluviens se sont installés à Montréal seulement pour des questions de travail où s'ils trouvaient que le milieu gai y était trop étroit?

Je me sens comme Jeannette qui veut tout savoir! Une semaine pour la question de la semaine, est-ce que ça être assez?

Cat.


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