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Étrange symmétrie

Envoyé par Lady Luce en date du 25 décembre 1998 à 18h04
Quand j'étais petit, Noël c'était ma fête, la fête des enfants, des cadeaux, on se levait la nuit pour admirer les cadeaux, pis rencontrer les autres cousins et cousines.

Ca fatiguait mes parents pendant un mois de temps et ils étaient bien contents quand toutes ces festivités étaient terminées et qu'on revenait à la vie "normale".

Maintenant que je suis grand, Noël c'est la fëte de mes parents. Ils préparent avec minutie et impatience la bouffe d'une seule journée pendant un mois de temps, ils se mettent de la belle musique, se vêtent comme s'ils allaient à un mariage. Je les vois courir d'un bout à l'autre de la maison tellement contents d'avoir réuni tous leurs enfants pour une fois dans l'année.

Et moi je m'ennuie royalement dans ces soupers. La musique est plate, la conversation à table est plate, la bouffe pourrait être meilleure et je suis malade de la veille d'avoir trop fêté avec mes amis "tapettes". J'ai tellement hâte que cette journée finisse.

Étrange revirement de situation.

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Je crois comprendre mais alors pourquoi?

Envoyé par Lawrence d'Arabie en date du 28 décembre 1998 à 10h04 en réponse à Étrange symmétrie (reçu de Lady Luce le 25 décembre 1998 à 18h04).
Tu t'ennuies royalement dans ces soupers.
La musique est plate, la conversation à table est plate, la bouffe pourrait être meilleure...

Tes parents sont-ils aussi...plattes que ça?
Tu assistes à ces soupers par «devoir»?
Ne peux-tu pas essayer de les aviver par des
propos/amorces intéressantes? Des suggestions de
meilleures musiques? Amener avec soi quelques mets
finement concoctés par toi?

Tes réactions «négatives» (que je partage!) sont-elles dues, en partie, au fait que
tu sois, durant ces soupers, «malade de la veille d'avoir trop fêté avec (tes) amis "tapettes"»
(Pourquoi utiliser ce dernier terme qui est tellement utilisé pour NOUS ridiculiser, déviriliser, déféminiser... déshumaniser?).
N'y a-t-il RIEN d'agréable dans ces soupers?
Des retrouvailles? Des souvenirs nostalgiques évoqués? Des cadeaux?
Je sais, je sais: ce n'est pas facile d'essayer de voir le «bon côté des choses»... mais elles
existent....parfois....
Pauvre Lady Luce! Quel admirable esprit de
sacrifice tu dois avoir pour subir les «tortures»
de ces soupers!



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De l'utilisation du mot tapette

Envoyé par Lady Luce en date du 29 décembre 1998 à 03h43 en réponse à Je crois comprendre mais alors pourquoi? (reçu de Lawrence d'Arabie le 28 décembre 1998 à 10h04).
Je suis bien désolé que le mot "tapette" te vexe.

Une des 1ère étape dans le militantisme gay c'est de se réapproprier les mots blessants que plusieurs décennies de répression homophobe nous ont légué. En réutilisant ces mots à notre manière, nous brisons le cercle vicieux de notre soumission à la majorité hétérosexuelle.

Je n'ai plus aucun problème avec les mots "tapettes", "fifs", "pédales" ou "fag". Pour moi, ces mots n'ont plus du tout aucune connotation péjorative puisque je me les réapproprie des homophobes. Si tout le monde faisait de même, les homophobes auraient alors le trouble de trouver d'autres mots pour nous blesser. Laissons-leur donc ce travail. Ca va les occuper.

Me considérant un militant gay radical, je ne peux qu'applaudir mes comparses du canada anglais qui en auraient beaucoup à montrer à nos dirigeants de la communauté, ici au Québec.

Peut-être notre retard du coté militantisme vient-il de la mentalité québécoise du "né pour un petit pain". Il est grand temps que ça change.

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La roue du temps

Envoyé par Catou en date du 26 décembre 1998 à 11h41 en réponse à Étrange symmétrie (reçu de Lady Luce le 25 décembre 1998 à 18h04).
C'est troublant en effet de constater que la vie vue d'en bas, c'est-à-dire quand on était petit, est bien différente de la vie vue d'en haut, c'est-à-dire quand on est rendu à l'âge de ceux qu'on regardait d'en bas.

Ainsi, quand j'étais enfant, je ne comprenais pas pourquoi ma mère, les mains dans la pâte à tarte, pouvait dire qu'elle avait donc hâte que les fêtes soient passées...

Aujourd'hui, je comprends!

Au fur et à mesure que tourne la roue du temps, je découvre, comme tu le dis, ces symétries. Et je réalise que malgré toutes nos prétentions à vouloir briser le moule, essentiellement, on marche dans les pas de ceux qui nous ont précédé.

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