Jamais plus pour une peine d'amour

Envoyé par Lady Luce en date du 9 novembre 1998 à 22h53

Quand j'étais p'tit jeune, c'est sur qu'à la 1ere peine d'amour j'ai voulu tout arrêter. Y en a tellement qui se suicide à 16 ans parce que leur blonde veut rien savoir. Même à 39 ans, y en a qui le font encore (apres avoir tué les enfants). Maintenant, c'est fini pour moi de me suicider pour un autre homme. S'il y a quelque chose qui ne vaut pas la peine d'arrêter sa vie pour ca, c'est bien un AUTRE HOMME!!! HAHAHAHAHAAHAH, y en a tellement d'autres et souvent des plus intéressants que ceux qu'on a connu. Les fois récentes où j'ai sérieusement songé à trouver le chemin le plus rapide pour le pont Jacques-Cartier c'est quand j'étais très malade physiquement et que les docteurs ne trouvaient rien. Finalement, ca a guéri tout seul après plusieurs mois. J'ai fait confiance au temps. Mais la douleur physique c'est quelque chose de très difficile à porter et endurer. Ensuite, il y a les creux existentiels genre "a quoi ca rime la vie, a quoi ca sert?". Ca m'arrive de temps en temps et c'est bien pire qu'une peine d'amour parce qu'à ce moment, aucun plaisir n'a l'air le fun, aucune motivation n'est motivante. Pour ne pas faire l'acte dans ces moments où j'ai pas du boire assez de café (ou j'en ai trop bu) je pense à l'Arménie. En Arménie, il bûche comme des malades. Ce n'est pas de la vie, c'est de la survie. Chaque respiration est souffrante. Y ont pas de dépanneurs, de clubs vidéos, de bab Algi et 14 saunas dans une même ville. Et pourtant, je suis presque certain que leur taux de suicide est plus bas qu'ici. Ou semblable. C'est quoi leur secret? Je sais pas. Je sais juste que j'ai pas le droit de me suicider dans mon luxe nord-américain si eux ne se suicident pas dans leur misère arménienne. Quand j'ai l'impression d'être inutile à moi-même, j'essaie au moins de penser que je devrais continuer à me lever le matin si ce n'est que pour être utile à quelqu'un, quelque part. Vert. La couleur de l'espoir.