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Envoyé par Lexilé en date du 25 septembre 1998 à 11h38
Écrire pour moi, c'est toujours une joie, mais aussi une souffrance. Souffrance parce que je n'ai pas le talent que j'aimerais avoir pour transmettre mes sentiments, mes sensations, mes indignations.

Reste que je me suis approprié ce moyen d'introspection depuis fort longtemps. À 14 ans, j'ai trouvé un beau grand cahier noir, cahier de comptabilité et j'ai eu le goût d'y écrire mes pensées, mon vécu, mon quotidien. Et depuis, une foule de cahiers se sont succédés, souvent reflets de mon état d'esprit : cahier noir des jours sombres, cahier fleuri des jours heureux, cahier banal des jours brouillons.

En feuilletant ces cahiers, remplis d'une écriture maladroite, illisible souvent, je prends contact avec l'adolescent, le jeune homme, l'homme de la trentaine, le quadragénaire que je suis devenu. Avec les yeux d'aujourd'hui, bien sûr, je redécouvre l'enfant, l'amoureux, le peureux, le prétentieux que j'ai été et que je demeure à bien des égards. Relire ces lignes fait monter en moi des sentiments divers : tendresse, surprise, mépris, indolence, complicité, clémence, etc. Je retrouve mes comportements répétitifs, mes angoisses inévitables, fondamentales. Ces cahiers deviennent un outil d'apprentissage; d'apprentissage de moi-même.

Parler, parler, parler; mais les paroles s'envolent. Écrire, écrire, écrire; il en reste toujours quelques choses, un matériel à partir duquel on peut se pencher avec indulgence ou non sur soi-même. Écrire pour s'apprivoiser.

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