Table des matières

Un sujet qui ne lève pas....

Envoyé par Lexilé en date du 29 août 1998 à 00h50
Force est de constater que le thème de la semaine n'a pas suscité beaucoup d'intérêt. Un sujet éculé, dépassé ? Au temps du Viagra, la virilité ne serait plus ce qu'elle était ? Et pourtant, ça demeure un thème à polémique, un objet de dérision, d'inquiétude, de tout ce que vous voulez...surtout par les temps clintonniens qui courent...

Je ne serai peut-être pas très intéressant, voire même hors-sujet, dans ce qui va suivre, car pour moi, la virilité n'a jamais été l'objet d'une réflexion profonde, d'un questionnement angoissant, voire même d'un pur et simple intérêt véritable. Paradoxale pour un gai direz-vous? Pas vraiment...

J'ai été soucieux très jeune de ne pas avoir l'air féminin, et j'étais outré, ou plutôt, je me sentais menacé lorsque mes cheveux longs et mon menton imberbe, me valaient un "Bonjour Mademoiselle". Menacé d'être démasqué, --- du fait que j'étais gai -- mais pas menacé d'être départi des attributs, des droits, des forces et des égards attribués aux hommes. Ma mère nous a toujours dit à moi et mon frère : les gars et les filles c'est pareil, pas de différence, vous avez deux bras, deux jambes, une tête, pis vous pouvez faire toutes les mêmes choses". C'était étonnant pour une jeune mère des années "60 et début "70, d'autant plus qu'elle avait et a toujours beaucoup d'admiration pour les hommes imposants, forts, décidés, "virils" bref, capables d'assurer sa protection. Je la soupçonne en fait de nous avoir avant tout tenus son discours pour nous faire accepter notre corvée de vaisselle, de chambre à nettoyer, de lit à faire, de travaux ménagers divers, etc!!!!. Astucieuse!

En fait, en y réfléchissant bien, je me rends compte que les hommes présentant des attributs trop marqués de la "virilité" ne m'attirent pas spécialement, pour ne pas dire pas du tout. J'aime les hommes petits, sveltes, doux, le regard surtout; il se doit d'être doux, capable de tendresse sans faire de grimaces. Les muscles ne me plaisent que dans leur expression la plus athlétique... Gros biceps soufflés à l'hélium, ours poilus, machoires d'acier, faces de boeuf ou de gorille et autres malitudes du genre, me laissent froid ! Par ailleurs, si je trouve diverses expressions de la féminité belles à regarder, elles ne m'excitent aucunement au plan sexuel. Et un homme qui s'approprie explicitement des attributs féminins -- comme les travestis -- perd toute faculté érotisante en ce qui me concerne.(Désolé pour tante Bébeth)

La stricte virilité, au sens de pouvoir, force, puissance et toutes ces formes d'expression -- depuis le tir aux poignets jusqu'au char de l'année-- ne m'attire pas. J'aime par contre la masculinité, au sens des formes de base de l'homme : épaules carrées, hanches plus étroites, musculature plus ramasée, fesses plus petites, etc, si bien que parfois des femmes qui présentent un ou plusieurs de ces attributs, attirent mon oeil de lynx, mais l'absence d'un sexe masculin éteint l'attrait premier, tout simplement, tout bêtement.Je suis attiré aussi par le sexe d'un homme, par le phallus erectus, mais je n'y rattache aucune valeur morale, mentale ou caractérielle.

Ceci dit, l'impuissance d'un partenaire m'interpelle, me fait douter de l'attrait que j'ai pour lui et j'avoue que je m'inquièterait si je devais en souffrir un jour, car cela me priverait d'une source de plaisir, de joie, de relaxation, bref de tout ce que m'apporte ma pratique sexuelle. Je comprend fort bien qu'un homme, privé de sa capacité érectile, soit aux oiseaux ou aux anges, c'est selon, lorsqu'il la retrouve avec ce VIAGRA béni des dieux... Et si une femme perdait toute sensibilité vaginale et qu'un médicament pouvait la lui rendre, je crois bien qu'elle en ferait usage... Mais mère-nature a voulu que l'aspect mécanique relève de la gente masculine, et les problèmes de performance affligent plus souvent cet organe émetteur que l'organe récepteur imparti à la gente féminine. Et tant mieux pour elle...


Index
© A l g i