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Un peu d'histoire...

Envoyé par GDMANIMA en date du 03 novembre 1999 à 15h38

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CHARLEMAGNE ET SA COUR


Depuis les tous débuts de l'histoire, il y eut des groupes d'êtres humains qui possédaient l'information et d'autres qui se retrouvaient dépendants d'eux, à différents degrés.



D'abord dans les sociétés tribales, où le shaman (ou sorcier) entrait en communication avec les esprits ou les dieux, puis chez les peuplades celtiques, alors que le barde, qui possédait un statut intouchable et privilégié, était le seul à connaître et à transmettre les traditions et les légendes ancestrales. Chez les anciens Égyptiens, le fait est aussi abondamment documenté avec le scribe, étant le seul à connaître l'écriture en dehors de l'élite dirigeante, il était également le seul à pouvoir progresser dans l'échelle sociale et devenir très riche grâce à sa culture. Dans la Grèce archaïque de même, on retrouvait le poète, qui possédait plus de crédit que les prêtres eux-mêmes; ensuite en Grèce classique, alors que de nombreux métiers de lettres (philosophes, dramaturges, poètes, savants) apparaissaient dont, pour la première fois, l'historien qui était nourri et logé en paiement de son art. Dans l'Empire romain, ceux qui détenaient l'information légale étaient les véritables dirigeants de l'Empire (consuls, sénateurs, hauts dignitaires), comme on le sait aussi.



Entre la décadence de Rome et le redressement de Charlemagne (pour qui l'érection d'un système entier et complexe d'écoles fut primordial), les évêques et les pères de l'Église, avec des noms aussi célèbres que celui de saint Augustin, qui se trouvaient parmi les rares lettrés, commencèrent leur domination culturelle, qui ne prendra fin qu'avec le Moyen Âge. Ainsi, tout au long du Moyen Âge, les ecclésiastiques sont les plus puissants, certes, mais les médecins, les chroniqueurs, les troubadours aussi, sont autant d'exemples de possesseurs et de véhicules de l'information.



Luther, en 1517, ne recommanda-t-il pas aux masses d'apprendre à lire pour pouvoir lire les Écritures? Le succès immense de Gutenberg, grâce à l'imprimerie ne décèle-t-il pas également un goût immodéré de la Renaissance pour la connaissance et l'information? Ce goût est bien entendu impossible à discuter lorsque l'on inclut dans le mouvement de la Renaissance l'humanisme et le retour aux sources des Anciens.



On connaît la suite: bientôt les Lumières illumineront l'Europe de leur science, mais aussi de leur esprit critique. Savants, philosophes, éditeurs et libraires (avec entre autres la mode des pamphlets) possèdent l'information...



Bien entendu, cet état de choses n'est pas réduit au monde occidental: les mandarins(1) de l'Empire chinois, qui possèdent le record impérial de la longévité bureaucratique, en connaissent quelque chose!



Notre société s'y connaît en médias: photographie, journaux et périodiques en tous genres, radio, télévision, internet... Ne semble-t-il pas évident, à observer agir les grands de ce siècle, que l'aide de ces médias continue plus que jamais à être indispensable au pouvoir? Dans les années 1930, Adolf Hitler était partout, même en Amérique de Nord, grâce aux médias, et le monde occidental tout entier apprit l'assassinat de J.F. Kennedy en 1963, la journée même de l'incident. Mieux encore: Neil Armstrong s'adressa directement à la Terre depuis la Lune en 1969!



Assurément, la mesure de la puissance médiatique a de quoi couper le souffle, tout particulièrement en cette fin de millénaire, à l'ère du village global. Le cinéma est lui-même l'un des médias les plus influents des pays industrialisés à l'heure actuelle: tous regardent avec délectation une série incroyable de productions cinématographiques de façon ininterrompue, tant pour se divertir, se donner quelque émotion forte, que pour s'instruire.



C'est à ce niveau que les choses gagnent en importance: chaque année, on produit une quantité invraisemblable de films à contenu éducatif, qui sont regardés par des masses entières de petites gens. On présente dans ces salles de cinéma, entre autres, de nombreux films historiques.



La chose nous apparaît excellente. Le visionnement de telles oeuvres peut en apprendre long au téléspectateur sur son passé, sur son histoire. Il n'est cependant pas toujours en mesure d'évaluer l'historicité de tel ou tel film, non plus que de comprendre les raisons profondes qui poussèrent d'antiques personnages à commettre des actions importantes, elles-mêmes rapportées dans un long métrage qui a pour but premier, il ne faut pas le perdre de vue, de plaire à son public.



Ainsi risque-t-on parfois d'égarer le cinéphile dans les dédales du temps, lui faisant parfois même perdre de vue le contexte de la période reproduite pour l'emballer dans une histoire de romance, d'action ou de mystère. Alors ce trop bon public en vient à haïr les êtres qui nuisent au héros auquel il s'identifie. Et lorsqu'il se remémore le film, seules les émotions demeurant à sa mémoire, il risque de juger des groupes, des façons d'agir ou de penser de façon très positive ou dangereusement négative, en fonction du film...

(extrait d'un site sur le cinéma)
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Grand père me disait...

Envoyé par Lexilé en date du 04 novembre 1999 à 22h41 en réponse à Un peu d'histoire... (reçu de GDMANIMA le 03 novembre 1999 à 15h38).

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que dans son temps l'éducation c'était mal vue.. Lui, il n'avait pas pris de chance; trois mois d'école pour faire sa première communion, donc du catéchisme, rien d'autres.. Il ne savait ni lire, ni écrire jusqu'à ce que ma grand-mère lui enseigne une fois qu'il eut pris sa retraite, en utilisant des photoromans français ou italiens ! Il avait 72 ans et devait perfectionner son art jusqu'à 93!

Elle, elle avait une 7e , on rit pu...

Mon pepère racontait aussi comment un gars de par chez-eux, au Lac St-Jean, avait appris à lire et avait un peu trop étudié si bien qu'il a été tenté de transgresser l'interdiction de lire la Bible... et il est devenu fou après avoir lu tout ça... Histoire vraie ou histoire de curé pour faire peur aux ouailles ? Bref, Martin Luther avait bien raison de contester l'autorité papale et sa manie de maintenir les catholiques dans l'ignorance, sauf les élites bien sûr !

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Très instructif

Envoyé par Catou en date du 03 novembre 1999 à 21h36 en réponse à Un peu d'histoire... (reçu de GDMANIMA le 03 novembre 1999 à 15h38).

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Je me sens déjà plus riche rien qu'à lire ce brillant résumé historique.

C'est clair, à lire la Lady plus bas, que le diplôme continue à être une marque de pouvoir. C'est surtout évident pour les titres protégés comme ingénieur, médecin, etc.

Et nous, les informaticiens? Hein? On sait bien, personne nous aime pour notre corps, nous-autres, mais juste parce qu'on peut déboger. Snif! Snif!

Enteka!

Même si le diplôme ne signifie pas automatiquement la grosse job, c'est sûr qu'une main-d'oeuvre bien formée est aussi un gage de productivité pour les employeurs. Car, de plus en plus, la part du travail intellectuel augmente dans tous les métiers. Et un pays qui néglige l'éducation se tire dans le pied.

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bague pour un gai ou ingénieur

Envoyé par Grand Marnier en date du 04 novembre 1999 à 20h35 en réponse à Très instructif (reçu de Catou le 03 novembre 1999 à 21h36).
Le gais se sont longtemps donnés comme signe distinctif pour se reconnaître un anneau à l’oreille ou une petite bague en argent dans le petit doigt. Lorsque j’ai débuté ma carrière technique dans une grosse multinationale, je fut surpris de voir tant de beaux gars avec leur petite bague au petit doigt. Ça me faisait pas mal de monde à cruiser mais je fut vite déçu lorsque j’ai appris que c’était le signe distinctif des ingénieurs. Au fait, j’ai rarement vu un ingénieur gai.
Connaissez-vous d’autres professions qui ont un bijou qui permet de les reconnaître?
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Au gouvernement

Envoyé par Grand Marnier en date du 04 novembre 1999 à 20h19 en réponse à Très instructif (reçu de Catou le 03 novembre 1999 à 21h36).

(source http://www.webgraphique.com/images/4/diploma1.gif)

Ayant une longue expérience dans le milieu privé et maintenant dans une grosse machine para-gouvernementale, je peut observer une grosse différence en ce qui concerne le milieu administratif. Dans le milieu privé, les diplômes comptent car on sait encadrer des postes avec des gens qui ont une bonne formation administrative. J’ai rarement vu des chefs d’entreprises avec un petit diplôme collégial du moins dans le milieu industriel et surtout pour les multinationales. Les directeurs et les surintendants d’usines ont tous des diplômes d’ingénieurs et la plupart ont des MBA. Un ingénieur a un esprit plus rationnel et peut mieux analyser les besoins à long termes qu’un simple administrateur n’ayant aucune formation académique universitaire.

Au gouvernement, il semble que ce n’est est le cas. On peut être directeur sans avoir un diplôme. Il suffit d’être l’ami d’un ami qui lui est ami d’un autre ami qui est plugé avec un ami qui est au parti. Quand on est directeur et qu’on a un petit diplôme de Nicolet, on aime pas ceux qui ont des diplômes universitaires. C’est encombrant. Si on décide une action qui va nous coûter $200,000 et si ça ne fonctionne pas, on va dépenser un autre $200,000 pour corriger et cela à même notre poche. Au privé, dans une pareille situation, on congédie l’administrateur incompétent. Au gouvernement, on le protège ou on le met sur une tablette.

Au privé, que tu sois au top ou au bottom, ta compétence est associée à un diplôme approprié. Au gouvernement, c’est ta langue qui compte.

Je comprend mieux maintenant pourquoi l’état nous coûte si cher.

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Tu m'étonnes

Envoyé par Catou en date du 04 novembre 1999 à 21h35 en réponse à Au gouvernement (reçu de Grand Marnier le 04 novembre 1999 à 20h19).
Je suis étonné par ce que tu dis des grosses compagnies. Je croyais au contraire que dans le secteur privé, on donnait facilement une promotion à quelqu'un qui peut faire le travail même s'il n'a pas le diplôme.

Dans le secteur public au contraire, surtout dans le milieu de l'éducation, le diplôme est roi. Par exemple, pour être technicien, il faut absolument avoir un diplôme d'études collégiales. Pour être professionnel, il faut avoir un bac et pour être prof d'université, il faut avoir un doctorat.

Tu peux être un génie avec un DEC et tu n'iras pas plus loin. Par contre, gnochon avec un doctorat, tu as encore de bonnes chances.

C'est vrai qu'il faut faire la différence entre le milieu syndiqué et les cadres. Pour devenir cadre, comme tu le dis, dans le public, il faut surtout avoir du pushing alors que pour les employés, les règles de promotion sont très rigides.

Pour le privé, il faut peut-être aussi faire la distinction entre la grande entreprise industrielle et la PME. Pour ce qui est cadres supérieurs, je savais qu'ils ne viennent pas des HEC mais de polytechnique. Des fois, j'ai l'impression que polytechnique, c'est un peu comme l'armée, ça forme les marines de la grande entreprise...
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Oh Yeah, I'm a Redneck, man!

Envoyé par Lady Marines en date du 06 novembre 1999 à 17h38 en réponse à Tu m'étonnes (reçu de Catou le 04 novembre 1999 à 21h35).
Merci de me comparer aux Marines, c'est trop flatteur. Il me manque à peu près 60 livres de muscles pour en être un. Mais mettons que j'ai eu ma part de bouette moi aussi.

Effectivement, tu n'es pas le seul à faire quelques rapprochements entre l'entraînement (boot camp) intensif initial des Marines dans le but de les briser psychologiquement et le moulin à viande qu'est l'université.

Un de mes boss m'avait dit que ce n'est pas tellement ce qu'on apprend à l'université qui compte mais le fait qu'on apprend énormément de choses en peu de temps, qu'il faut délivrer de la marchandise avec des deadline serrés (rapports, examens) et que c'est fait dans une période de notre vie où on est jeune avec pas beaucoup d'argent et souvent loin de ses parents. Autrement dit, c'est une sorte de boot camp pour former l'esprit analytique et de débrouillardise. Malheureusement, on est loin d'etre aussi musclé qu'un Marines.

Dans le privé, j'ai vu beaucoup de mondes dans des postes semi-élevés avec des DEC. Ce sont des personnes de l'Autre Génération, celle d'avant les CEGEPs, et ils se sont retrouvés là par ancienneté. Le problème, c'est que eux n'arrêtent pas de rechigner contre ceux qui ont des diplomes, et ceux qui ont des diplomes en demandent plus à ceux qui n'en ont pas, autrement dit, pour prouver leur capacité. Ca crée des tensions.

Aussi, ce n'est pas juste une fraternité entre diplomes, c'est surtout une clique entre chaque université. Par exemple, la clique de Sherbrooke va engager des gens de Sherbrooke. La clique de Poly va favoriser les gens de Poly.

Si c'était de moi, je referais le monde au complet.

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Ce sont mes observations

Envoyé par Grand Marnier en date du 04 novembre 1999 à 22h47 en réponse à Tu m'étonnes (reçu de Catou le 04 novembre 1999 à 21h35).
Je ne veut pas généraliser mais c'est comme ça dans l'entreprise où je travaille. Ça peut-être différent ailleurs. Bien sûr que ça demande des diplômes pour faire le travail et c'est au bas niveau hiérarchique que l'on retouve le plus de diplômés. Mais si tu as bien lu, je parlais du niveau administratif où l'on retrouve les cadres, pas ceux qui travaillent mais ceux qui font travailler. Tu n'as qu'à regarder le bureau d'un cadre. Il est propre, propre. Plus tu monte haut en hiérarchie, plus tu t'approche de la politique.

Au contraire, dans l'entreprise privée, ton diplôme peut te faire grimper en échelons et t'amener à un poste administratif. Et c'est bien plus payant que dans les entreprises gouvernementales.

En six ans, dans la dite entreprise para-gouvernementale, il y a eu 6 ingénieurs à des postes cadres, dont 3 congédiés, non pas pour incompétence mais parce que c'était encombrant administrativement.





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Dr Gnochon !

Envoyé par Lexilé en date du 04 novembre 1999 à 22h25 en réponse à Tu m'étonnes (reçu de Catou le 04 novembre 1999 à 21h35).

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Je suis bien d'accord, Catou, que le diplôme n'est pas une indication de génie et surtout d' intelligence. Un diplômé de la chimie ou de science juridique peut cacher le plus beau des fascistes, le pire des racistes... le plus ravissant de ces gnochons dont tu soulignes l'existence si délicatement ! Et les sciences humaines n'ont même pas le plaisir de s'exempter d'avoir de pareils bornés dans leur rang ; le savoir n'est aucunement une source de jugement et de capacité de comprendre ; chez certains, il demeure brut.. comme leur esprit ! Je connais des génies dotés de mémoire phénoménale, mais pas capable de faire fonctionner un téléphone cellulaire et pour qui l'ordinateur est une invention du diable pour exploiter ou compétitionner leur génie humain ???

Diplôme et intelligence ne vont donc pas toujours de paire.... Et des gens à l'esprit brillants, mais que le destin et le hasard n'ont pas voulu privilégié, se retrouvent parfois analphabètes et trimant sur une chaîne de montage quelconque... alors que le gros gnochon de prof de géo qui connait par coeur les étapes de la formation des continents terrestres, rêve de sa prochaine sabbatique à Paris... Triste réalité. Il suffit de s'informer sur les querelles de départements en milieu universitaire, où la concentration de doctorats est nécessairement à son plus haut niveau au pied carré, pour se rendre compte que la connerie humaine sévit dans les milieux instruits tout autant que parmi les plus démunis. C'est désolant, mais c'est ainsi ? Et pensez aux querelles entre médecins des hopitaux du CHUM ou du Saguenay ? Tous des docqueteurs ? Alors ?

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Heureux..

Envoyé par Minoma en date du 05 novembre 1999 à 07h40 en réponse à Dr Gnochon ! (reçu de Lexilé le 04 novembre 1999 à 22h25).
J'aime bien ta remarque et pour avoir enseigner à la grandeur du Québec dans les MSS je supporte vos observations

Chacun protège son environnement, ses petites habitudes ses chouchoux sans se soucier du prix qu'il en coûte à nous contribuables.

Heureux les creux car le royaume des cieux est à eux...Je crois que cette phrase reflète bien ce qu'il est parfois préférable d'en savoir moins que trop...

Salutations
Michel

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L'autre Campus, pas l'Universitaire

Envoyé par Lady Campus en date du 04 novembre 1999 à 15h58 en réponse à Très instructif (reçu de Catou le 03 novembre 1999 à 21h36).
Si tu veux être aimé pour ton corps, change de job et devient danseur à 6$ (ca n'a jamais été 10$ du coté gay, un autre avantage d'etre fefi). Tu vas juste changer de sorte de Campus, ha ah aha ha ha haha ha

Ah oui, j'oubliais, il va falloir que tu rases ta barbe.
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