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Prêt pour un 1er Premier Ministre gai?

Envoyé par Animateur en date du 26 septembre 2005 à 00h25
La ? de cette semaine sert en préparation à et suivi de la rencontre du GDM le 30 sept. 2005 :

Le Québec accepterait, ou plutôt, tolérerait-il un 1er Premier Ministre gai?

• La politique, la sexualité et l'orientation sexuelle • Le communautarisme et le lobby gais • Les médias et le outing • L'affaire Jean-Luc Roméro • Les dangers réels : l'agression contre le maire de Paris Bertrand Delanoë.

Si vous pouvez, venez échanger sur ce thème en personne. Cliquez sur le lien suivant pour savoir comment vous joindre à nous le vendredi prochain à 19h30. http://www.algi.qc.ca/asso/gdm/index.html

Une fois rendu sur le site du GDM, cliquez sur "Lieu et heure des recontres".

Sachez que vous êtes invité aussi à poursuivre la discussion sur ce même thème si vous trouvez que le temps nous a fait défaut.
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Reportage sur _Téléjournal/LePoint_

Envoyé par Animateur en date du 20 octobre 2005 à 06h45 en réponse à Prêt pour un 1er Premier Ministre gai? (reçu de Animateur le 26 septembre 2005 à 00h25).
Dans l'émission _Téléjournal/Le Point_ diffusée le 18 oct. sur Radio-Canda, on traite de l'homosexualité et de la candidature d'André Boisclair. Si vous n'avez pu écouter, vous avez l'occasion de visionner l'émission diffusée sur Internet.

Une fois rendu sur le site, vous pouvez défiler vers le bas pour lire le court texte daté du 18 oct. Ensuite, cliquez sur oct. 18 pour lancer l'enregistrement. (disponible pendant encore deux mois). Voici le lien :

http://www.radio-canada.ca/actualite/v2/tj22h/

D'habitude, ce sont les dernières 30 minutes du bloc de programme qui sont consacrées au sujet. Alors, il faudra avancer l'enregistrement de 33m pour commencer au bon endroit. N'oubliez pas de revenir à ce forum pour nous écrire ce que vous pensez de la façon dont le sujet a été traité dans l'émission!
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Deux poids, deux mesures

Envoyé par Querelle de Brest en date du 14 octobre 2005 à 02h54 en réponse à Prêt pour un 1er Premier Ministre gai? (reçu de Animateur le 26 septembre 2005 à 00h25).
Bonjour tout le monde!

Le 30 septembre, j'ai assisté à la discussion du GDM sur l'homosexualité masculine et la politique et j'ai beaucoup aimé. Comme d'habitude, deux heures ne sont jamais assez pour parcourir tout ce dont nous aimerions discuter. Voilà pourquoi je poste ce message.

Malgré mon plaisir d'écouter les diverses opinions des autres, il y avait un certain point de vue avec lequel j'essayais de composer. Je précise que c'est plus une idée reçue qu'autre chose. En outre, l'idée en tant que telle ne m'a pas étonné; c'est la facilité avec laquelle les gens continuent à la véhiculer qui me choque. Il faut souligner aussi que cette idée reçue est loin d'être propre au GDM. Au contraire, je l'entends trop souvent parmi les hommes gais où qu'ils soient. Quant au GDM, ce n'est qu'un bon environnement pour entrevoir la gamme de toutes les opinions chez les hommes gais dans toute leur diversité.

Alors, c'est quoi cette idée, enfin? L'idée est simple, trop simple, voire simpliste. En quise d'opinion, cette idée reçue soutient que l'orientation sexuelle est une affaire privée même quand il s'agit de l'orientation sexuelle des personnes en vue publique. Je trouve ce prétendu point de vue erroné à plusieurs égards.

Dans un premier temps, je constate que le vocabulaire pour décrire nos réalités GLBT est mal compris. Par exemple, que veut dire "orientation sexuelle"? Il est clair que pour beaucoup, ce n'est qu'un synomyme de "homosexualité". Dans cette perspective brouillée, seulement les personnes homosexuelles auraient une orientation sexuelle, à savoir une différence. Voilà l'erreur et voici le piège. En plus, "orientation sexuelle" ne signifie aucunement "comment vivre son homosexualité (ou hétérosexualité)". Rappelons qu'il existe 3 orientations sexuelles : homosexuelle, hétérosexuelle et bisexuelle, que l'on vit de façon individuelle avant tout.

D'ailleurs, reconnaître les trois orientations est essentiel à la compréhension de mon deuxième point : l'orientation des uns est entièrement acceptée tandis que celle des autres ne l'est pas. Vous pouvez en déduire laquelle est laquelle en dépit de l'égalité juridique récente. Cette inégalité socale est alors à la base de l'idée reçue que je déplore. Autrement dit, se déclarer hétérosexuel-le n'est pas une affaire privée alors que s'afficher en tant que gai ou lesbienne l'est. La contradiction est bien évidente. Vous ne la voyez pas, peut-être? Étant donné que nous sommes tous et toutes présumé-e-s straight, personne n'a jamais besoin de déclarer son orientation hétérosexuelle, sauf au cas où l'on voudrait dissimuler son orientaiton homosexuelle, la soi-disant différence, ou démentir des rumeurs.

Dans un deuxième temps, nous pouvons aller encore plus loin. Tout ce qui représente l'hétérosexualité, y compris le privé, est accepté. Cette acceptation ou indifférence est l'élément de base de l'hétérosexisme, du privilège hétérosexiste et de la discrimination à l'encontre des personnes homosexuelles. Dois-je évoquer l'image de la femme de l'ancien Premier Ministre Bernard Landry, qui dans un film diffusé à la télévision publique depuis des années caresse son sein de façon érotique? Alors, tout cela est privé, non? Pas du tout lors que l'hétérosexualité est approuvée, prônée et même forcée comme elle l'est dans notre société dite _plus ouverte_.

Dans un troisième temps, je le trouve scandaleux qu'on puisse dire que "l'orientation sexuelle est une affaire privée" quand on n'a en tête que l'homosexualité. Ne serait-il dû au fait que cette orientation homosexelle reste pour beaucoup, sinon la majorité, quelquechose de honteux, qui comporte un stigma ou un désavantage à sa carrière? Ce n'est que depuis 36 ans au Canada que les rapports homosexuels entre adultes consentants ne sont plus _illégaux_. Pourtant, laisser savoir son orientation homosexuelle semble être au même statut d'avoir consommé de la drogue illicite ou d'avoir utilisé les services de prostitution (de péripatéticien-ne, d'escorte, de danseur, -euse). "C'est pas grave, mais c'est pas reluisant quand même". Correction - c'est pire puisque dans notre société sexiste aussi, cette "faute de jugement" qu'est l'homosexualité rend moins masculin et nous force à penser à ce que les hommes gais font au lit! Pour ce qui est des (pseudo)lesbiennes, on vend leurs ébats filmés aux hommes. Eussé-je dû préciser "hommes hétérosexuels" que nous connaissons sous le nom des "vrais hommes"?

En conclusion, je crains que les personnes homosexuelles ont autant à apprendre que les hétérosexuel-le-s. J'avoue que je suis intolérant à l'auto-oppression, un terme et une réalité que nous avons tassé en faveur de l'étiquette et du statut de victime (qui valorisent?!). Éspérons que cette situation hypocrite n'est qu'une tendance comme tellement d'autres attitudes populaires qui ont comme résultat de scinder la société en tribus.
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