C'est merveilleux écrire. Les gens vous regardent en ayant l'air de trouver que vous en avez du mérite de noircir de pages et des pages comme si de rien n'était.

Vous les écririe avec votre sang qu'ils ne seraient pas autrement surpris. À dix-huit ans, on croit être seul à sentir que la vie est absurde, le seul en tout cas à pouvoir la traduire dans des œuvres fulgurantes. On veut parler pour ceux qui ne peuvent le faire, être la conscience de sa classe et tout ce qu'on a réussi ce sont des romans dits psychologiques, mort nés. On est écrivain, bien sur, on traîne dans sa poche des petits carnets, sur lesquels on n'inscrit la plu part du temps que des numéros de téléphone.

D'autres que vous ont déjà dit que le temps est court; Dans des œuvres d'une sublime beauté, ils ont décrit, guidés par une expérience que vous n'avez pas, un désarroi si profond que le vôtre à côté semble bien inoffensif. Écrire quand même, c'est une forme de courage.

Gilles Archambault