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Mais alors...???

Envoyé par Lalo en date du 13 mai 2000 à 20h17
C'était Annette qui riait. Didier fut surpris de la voir à ses côtés.
Lorsqu'elle regagna quelque peu son sérieux, elle expliqua au jeune homme:
-- «Il» nous a bien eu!
Didier murmura:
-- J'ai connu un grand amour... pur, absolu... grandiose avec un homme lorsque j'avais 17 ans. Un amour hélas fugutif qui m'a marqué pour le reste de mes nuits. Cet homme m'avait promis de «m'immortaliser» en une toile tellement il me trouvait beau. Nous nous sommes aimé une semaine... Il croqua quelques croquis de moi... Pour il disparut en laissant un vide que personne ne pourra combler...
Annette, qui visiblement n'était pas intéressée aux confidences de Didier, dit:
-- Dans le salon -- que je viens de quitter sous le prétexte que je devais me refaire une beauté (ah, si c'était encore possible à mon âge!) -- dans le salon, dis-je, il y a des portraits des trois autres invités dont je fais partie. On m'a peinte en gorgone!!! Quand à la jeune demoiselle et l'autre monsieur -- dont j'ai déjà oublié les noms --, venez voir! Venez!
Et elle s'epressa de prendre Didier par le bras et , avançant vers le salon, elle le traîna derrière elle en continuant:
-- Les deux autres! C'est incroyable sous quels traits il a osé les représenter!
Lorsqu'ils entrèrent dans le salon, malgré ce que venait de lui dire l'ex-vedette des Variétés Lyriques, Didier eut de la peine de croire que ses yeux voyaient ce qu'ils voyaient...
En effet...
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En effet...

Envoyé par Bécassine en date du 15 mai 2000 à 01h21 en réponse à Mais alors...??? (reçu de Lalo le 13 mai 2000 à 20h17).
En effet, il ne s'attendait vraiment pas à cela!

Caroline, la belle et jeune Caroline était peinte avec une ressemblance parfaite, à condition d'avoir le pouvoir de se représenter ses traits dans 50 ans d'ici!!! Car c'était bien Caroline sur ce portrait, mais Caroline à 80 ans!

Et Bernard! Didier fut pris d'un fou-rire presque irrépressible en voyant le protrait du pauvre Bernard... tout à fait reconnaissable, soit dit en passant... sauf que ce qu'on voyait, ce n'était pas Bernard, mais...... Bernadette!!!!!
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Bernard ne se bidonne plus

Envoyé par Lexilé en date du 16 mai 2000 à 17h14 en réponse à En effet... (reçu de Bécassine le 15 mai 2000 à 01h21).

(source "http://www.utm.edu/research/nvsa/browning/lucrez2.jpg")

Bernard Bidon entendant le fou-rire de Didier s'avance vers eux et s'étouffe littéralement de rage en voyant le portrait qui reproduisait ses traits.

- Y'a pas de quoi se bidonner, si vous aviez droit au même traitement, vous ne ririez certainement pas de la sorte..

- Me bidonner ? Moi ? Voyons, M. Bidon ... et Didier de pouffer de rire pendant qu'Annette se tenait les côtes en ployant sous le coup que venait se s'assèner lui-même le pauvre Bidon.
-Je n'oserais me bidonner devant Lucrèce Borgia, la fameuse empoisonneuse... C'est son portrait, du moins en partie, mais je ne me souvenais pas qu'elle avait des traits si masculin...ajoute-t-il avec un sourire entendu qui fait redoubler de rire la pauvre Annette qui s'est effondrée dans un fauteuil, incapable de respirer entre ses quintes de rire.

Caroline demeurait dans son coin et sirotait son champagne. Elle avait bien vu le portrait qui la représentait à un âge plus qu'avancé, mais elle gardait le sourire. Elle se demandait simplement ce qui les attendait maintenant que la mise en scène était chose faite, et bien faite...

Un champagne millésimé qui lui rappelait une toride histoire d'amour qui remontait à quelques années à peine. Un serviteur qui ressemblait à l'amour fou d'Annette pour un baryton paumé. Un portrait qui orientait forcément Bidon vers une histoire guère catholique et ce jeune éphèbe qui se prenait pour un dieu antique...
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Le résonnance d'un GONG...

Envoyé par «La Louve» en date du 17 mai 2000 à 16h56 en réponse à Bernard ne se bidonne plus (reçu de Lexilé le 16 mai 2000 à 17h14).
...les ramena tous à l'ordre.
Le «Maître» (ou la «Maîtresse) des lieux allait faire son apparition dans le salon où les quatre invités maintenant se trouvaient.
Ainsi que Paul, l'homme à tout faire, qui leur dit, obséquieux à souhait mais dont le raffinement intrinsèque rendait sympathique, malgré tout:
-- Mesdames, messieurs, s'il vous plaît! Vous pouvez prendre place sur ces fauteuils, selon les étiquettes qui portent vos noms, et qui sont placés autour de cette table ronde dont le flot onctueux de la nappe de velours rouge-sang se prolonge sur le plancher...
Ils s'éxécutèrent, avec un frisson d'angoisse délicieusement anticipatoire.
La table était en effet très rouge et très longue.
Paul murmura:
-- Bien. Parfait. Je vais éteindre les lumières et
c'est dans l'obscurité la plus totale -- qui durera au plus 13 minutes et au moins 3 (c'est selon l'humeur de Monsieur R.D.) -- que vous serez initiés aux règles des jeux qui vous sont réservés!
Alors les lumières commencèrent à diminuer d'intensité...
Bientôt, ils se retrouvèrent dans la nuit la plus totale...
Un vent frais souffla accompagné d'une senteur de roses et de gazon fraichement rasé...
Grâce à un mécanisme spécial, sans s'en rendre encore tout à fait compte, ils furent transportés au milieu de la clairière d'un jardin endormi et sombre... si propices aux esprits qui habitent les ombres...
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Et la Bête s'avança...

Envoyé par Lexilé en date du 17 mai 2000 à 18h19 en réponse à Le résonnance d'un GONG... (reçu de «La Louve» le 17 mai 2000 à 16h56).

(source "http://french.chass.utoronto.ca/fre180/Cocteau.jpeg")

Ils se retouvèrent autour d'une table de fer forgé blanc au coeur de ce jardin d'ombres et de lumières où ils virent furtivement une ombre s'avancer vers eux...

-Bonsoir, chers visiteurs... leur dit la Bête du conte de Mme Leprince de Beaumont, en les regardant de son regard de braise...avant d'exécuter une profonde révérence. Il tenait une rose rouge à sa main gauche magnifiquement gantée et la pointant vers ses convives consternés par cette apparition féérique, ils se retrouvèrent vêtus de bizarres façons.

Bidon s'était aussitôt couvert d'une robe de velours et de soie, la tête et la gorge parées de bijoux fabuleux qui détonnait sur l'abondante toison de son torse semi-dénudé ; Didier était soudain nu sous une jupette de laine rouge vif, mais avec sandales aux pieds et le torse protégé par une armure antique ornée de parures d'or et d'argent ; Annette était fort à l'aise dans une robe de style empire à haute taille, très vaporeuse et dénudant largement son opulante poitrine -- la Tosca n'aurait certainement pas dédaigné porter le tout pour charmer son Mario (et pourquoi pas un certain Maurizio Nerone); seule Caroline semblait échapper au passé pour se projeter plutôt vers le futur dans une gaine d'un latex souple et d'une couleur champagne qui moulait chacune de ses formes dans le plus petit détail. Elle s'y trouvait parfaitement confortable, mais se sentait quasiment nue tellement le vêtement épousait bien sa peau et ses moindres muscles... Elle croisa pudiquement les jambes lorsque la Bête se tourna vers elle.

L'hôte les observa un à un en montrant les dents, geste qui se voulait une simple expression de satisfaction, un sourire en fait, mais qui sembla cependant chargé de menace aux invités qui perdirent tout envie de rire...

-J'ai dit "Bonsoir..."
Chacun opina du bonnet, mais pas un son ne parvint à sortir de leur gorge respective.
Paul tira le fauteuil de son maître qui s'adressa de nouveau à ces invités de sa voix grave et caverneuse :

-Vous permettez que je me joigne à vous ?
Le silence se fit toujours aussi lourd et insurmontable pour les quatre pauvres individus médusés par la situation. La Bête respira profondément et dodelinant de la tête ajouta toujours posément, avec grâce et lenteur calculée :

-Vous êtes soudain moins bavards et moins portés à rire, chers amis ! Suis-je si repoussant ! Vous pensiez que je n'était plus depuis que le prince s'était envolé avec la Belle vers son royaume, n'est-ce-pas ? Vous devriez pourtant savoir que tant et aussi longtemps qu'il y aura des fées, il y aura de tristes histoires d'amour, comme celle d'Avenant pour sa Belle. Une flèche tirée dans le dos et qui vous perce un coeur... irréparablement ! Vous le savez aussi bien si non mieux que moi, conclue-t-il en les regardant de ses yeux de braise...
-Si je vous ai réuni ici ce soir, c'est justement pour que vous me racontiez cette histoire d'amour qui vous a bouleversé votre âme... en la blessant ou en la noircissant... pour votre plus grand malheur...et celui du genre humain...
Soudain la Bête rugit violemment... et crache littéralement
- Qui avouera son crime le premier ?



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suite...

Envoyé par alf en date du 25 mai 2000 à 21h32 en réponse à Et la Bête s'avança... (reçu de Lexilé le 17 mai 2000 à 18h19).
Annette regarda Caroline comme pour répondre à la bête que saurait dû être cette infâme créature de répondre de son crime en premier Mais Soudain....

de répondre Caroline......comment ai-je pu commettre cette crimilogie...je ne suis pas des vôtres et je pense que quelqu'un d'autre a commis ce crime...

qu'est-ce que tu veux que je te dise, de dire la Bêtel,,,,,,,

Mais de quelle impertinence elle s'inspira cette Annette qui ne voulais que prendre Caroline dans le piège de la bête pour elle-même s'en départir...

Qu'est-ce que vous en pensez?

.......
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«J'ai tué l'Amour!»...

Envoyé par «La Louve» en date du 17 mai 2000 à 19h19 en réponse à Et la Bête s'avança... (reçu de Lexilé le 17 mai 2000 à 18h19).
... murmura Caroline avec émoi. Car j'avais peur qu'il ne me tue... à grands coups de bonheur! J'avais peur de me laisser totalement absorber par
lui, l'«Homme en habit rouge»...
La Bête, contente, sourit avec compassion:
-- Vous auriez TOUT laissé tomber pour lui? Votre travail, votre famille, vos amis... Vous vouliez revivre avec lui l'osmose du foetus?
-- OUI!, s'écria Caroline sans hésiter.
-- Vous auriez loué avec lui un pied-à-terre, vécu grâce à l'assistance sociale... pour ne vivre que POUR LUI, AVEC LUI... chaque seconde de chacun de vos jours et vos nuits? Vous vouliez... être si proche de lui... vous fondre en lui... «être» lui au carré??? Et c'est pour cela que vous avez «tué» cette merveilleusement folle passion en mettant un terme à votre relation avec lui?
-- Hélas, oui! Et il ne passe pas une heure de ma pauvre vie sans que je ne le regrette...
Caroline s'essuya les yeux avec un pan de la robe de sa campagne de droite puis dit, avec un tremblement dans la voix:
-- Si seulement je le revoyais... Celui qui fut ma plus belle histoire d'amour à l'issue tragique... Ce serait ma perte... ou mon salut!
Alors elle entendit Paul qui chuchota:
-- La plupart d'entre nous aspirons à une liaison passionnée mais en même temps nous avons peur de nous engager... de perdre notre «sacro-sainte» liberté! Et que faisons-nous de cette «belle liberté»? Nous la gaspillons... Enfin... trêve de philosophie de pacotille... Eh, bien, Mademoiselle, tout n'est pas perdu...
Votre Homme en Rouge se joindra à nous dans un instant. Ou plutôt, il se cache sous le masque de...
-- ... la Bête!, compléta Caroline.
Alors, la Bête -- qui jusque là n'avait pas bronchée -- ...
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la suite au con

Envoyé par agathe the power en date du 25 mai 2000 à 21h15 en réponse à «J'ai tué l'Amour!»... (reçu de «La Louve» le 17 mai 2000 à 19h19).
Fit un regard des plus langoureux, exaspéré par l'attente de voir Caroline se pencher sur son pénis bandé et enlever le poil qui le perturbait de par cette blancheur parmi cette forët noire qui le hantait depuis que Anne avait échapper le pot de peinture blanche sur cette verdure enflammée.

Depuis,,,,,,,
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Manant... Misérable

Envoyé par Lexilé en date du 18 mai 2000 à 08h44 en réponse à «J'ai tué l'Amour!»... (reçu de «La Louve» le 17 mai 2000 à 19h19).

(source "http://www.gograph.com/images/AnimatedGif/champ.gif")

Cessez de vous moquez des gens, Paul ! Vous semez l'espoir à tout venant et vous moquez des conséquences... Et se concentrant sur Caroline, il ajoute...
- Il n'y a plus d'homme en rouge, Caroline, plus jamais, l'Amour ne fait qu'un tour, jamais retour ! Puis la bête leva brusquement le bras pour chasser Paul qui, comme un fou-du-roi, tournait autour de Caroline, sourire narquois aux lèvres, prêt à lancer de nouveau son venin dans la plaie ouverte que la pauvre femme venait d'exposer à la perfidie du bellâtre cynique. Paul s'éloigna s'en pour autant se gêner pour lui redemander :
- Prendrez-vous de nouveau du champagne, Madame ? Elle fondit en larmes, tendit que la Bête grimaçait de dégoût devant le nouveau coup porté par le domestique à son invitée.
- Madame, madame, gardez vos larmes... elle n'y peuvent plus rien...
Didier , curieux, trouva enfin la force de briser le silence, intrigué par le rôle de ce champagne millésimé dans l'histoire de Caroline.
- Pourquoi ce champagne a-t-il un sens si particulier pour toi, Caroline ?
Elle le regarda, triste, essuya ses larmes, jetta un regard à la Bête qui lui fit signe de la main pour l'encourager à répondre.
- C'était son préféré... et je l'ai... Elle hésita, mais la présence de cette Bête irréelle, de ce jardin mythique, doublée de l'effet de tout ce champagne qu'elle avait bu généreusement, avait pour effet d'enlever tout importance, toute vraisemblance, même à l'aveu qu'elle laissa glisser de ses lèvres...
- J'y ai versé le filtre qui devait l'unir à moi pour la vie ou le tuer si son amour était impur...
Annette eu un hocquet de surprise, Bernard cessa de tripoter ses ustenciles d'argent et Didier regarda la Bête avec consternation, gêner de découvrir le réel pouvoir qu'avait cette Bête de faire surgir les secrets du passé. Il tremblait de tout son corps lorsque qu'une des mains de la Bête, toujours gantés magnifiquement, déposa lentement sur la table, une dague sertie d'émeraudes et de rubis.
- Cette histoire vous étonne jeune homme ? Elle n'a pourtant rien.... d'exceptionnelle ! Ne trouvez-vous pas ?
Didier sentit les regards de ses partenaires se tourner subitement vers lui, sauf Caroline dont le regard semblait soudainement des plus vides. Paul s'avanca et déposa une nouvelle flûte de champagne devant elle sans se retenir d'ajouter:
- Buvez sans crainte, votre amant, lui, n'a pas souffert, ajouta-t-il en regardant fixement Didier...

(source "http://www.gograph.com/images/ClipArt/weapon10.jpg")


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Vous avez cité la Grande Monique Serf!

Envoyé par Lalo en date du 18 mai 2000 à 16h54 en réponse à Manant... Misérable (reçu de Lexilé le 18 mai 2000 à 08h44).
... lança Annette à Caroline. Elle est, bien sûr, mieux connue sous le nom de «BARBARA»: «l'HOmme en habit rouge», «J'ai tué l'Amour» et «Ma plus belle histoire d'Amour»... Vous avex menti! La regrettée m'avait présenté cet Homme... qui fumait des fleurs aux odeurs étranges et qui semblait l'envoyer jusqu'aux anges... pour continuer à la citer! Et maintenant il me revient en mémoire que cet Homme -- tout de velours garance vêtu -- m'avait confié, un soir d'automne, qu'en effet il avait vécu deux grandes liaisons amoureuses... l'une avec la chanteuse et l'autre avec...
Elle détailla, un à un, les personnes réunies autour de la table à la nappe onctueuse...
Puis, après un silence calculé pour donner plus de poids à sa révélation, elle éjacula le nom de l'autre personne qui avait partagé les amours de l'Homme en Rouge... (et ce n'était pas... la Bête):
-- ...
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De la pucellerie....

Envoyé par Lexilé en date du 25 mai 2000 à 09h21 en réponse à Vous avez cité la Grande Monique Serf! (reçu de Lalo le 18 mai 2000 à 16h54).

(source "http://piximg.corbis.com/cpe/256wm/11288284.jpg")

- La Boky, oui, la grosse Boky, avec sa voix de fausset et son charme d'hippopotame !!! Maurice, pourquoi l'avoir préféré à moi !!! criait Annette, écumante de rage, en hurlant comme une hystérique. Ses nerfs fragiles venaient de craquer, son regard devint hagard ; elle se mit à tourner tout autour de la table à cherche une issue vers une des allées du jardin. Mais ici une roseraie penchait ses branches dans l'allée et lui coupait le chemin par ses épines acérées ; là une gargouille lui crachait une fumée âcre et irritante... elle revenait toujours en reculant vers la table où la Bête l'observait, félinement, surveillant sa proie, cet oiseau fou, cette petite souris qui tentait follement d'échapper à ses griffes... Soudain la Bête se lève, les oreilles frémissantes, les lèvres retroussées, et saisissant Annette par un bras la ramène d'un geste souple mais ferme vers son fauteuil... Annette, titubant, s'affale et se met à chantonner comme une petite fille en se regardant dans un miroir qui lui réfléchissait son désarroi... Comme Caroline, elle tomba dans un état de torpeur, comme hypnotisée par sa propre image.

La Bête se penche vers son échine pour lui glisser un souffle à l'oreille qui fait cesser tout aussitôt son chant plaintif. Bernard Bidon, ahuri, croyant que la Bête agressait la femme impuissante, et lui-même, comme les autres, dangeureusement ébranlé par le cours des récents événements, se leva brusquement en apostrophant la Bête.
- Non... ! Prend garde la Bête, ne lui fait aucun mal, sinon... !!

La Bête releva la tête et le regarda en clignant des yeux, comme surpris, mais nullement émue par la menace de Bernard. Ses crocs surgir à novueau, dans un rictus qui pouvait être sourire ou menace... Il s'avanca vers lui...

- C'est assez cria Bernard, assez de cette mascarade de fous... ajouta-t-il en arrachant les bijoux qui ornaient son poitrail velu pour les propulser vers la Bête qui les repoussa sans broncher, d'un geste sûr.

- Tout cela vous semble bidon, mon cher Bernard...? lance la Bête de sa voix caverneuse, mais cette fois d'un ton ironique évident. Ses yeux de braise transperçait le pauvre Bidon tremblant de peur. Le Maître du jeu s'avance à deux pas de l'homme survolté, penche la tête vers l'homme qui s'écrase dans sa chaise sous le poids de la peur... D'un geste pausé, la Bête couvre la tête de son invité avec sa cape et lui dit :
-Patience, Bernard, patience... il nous faut d'abord mieux connaître notre ami Didier... LA Bête regardait maintenant Didier en dodelinant s large tête. Il retira sa cape ; Bernard demeurait impassible, les cheveux tout ébourifflés, mais les bijoux avaient repris leur place sur sa poitrine... La Bête se tourna vers lui et glissa sa main gantée dans la toison de Bernard pour soulever une des rivières de perles ...
- Vous êtes puceau Didier ? dit-il sans même le regarder, mais nullement aussi pur que ces perles bleues d'Isomanie...
- Je suis puceau, oui, et qu'est-ce que cela peut bien vous faire... répondit nerveusement Didier, écrasé lui aussi dans sa chaise et gêné par son baudrier d'acier.
- Puceau de corps, mais point de coeur, ajouta La Bête.
- Vous voulez dire...?
- Vous n'êtes pas un sot, Didier.. Vous savez bien ce que cela veut dire ! lui reproche La Bête en s'éloignant de Bernard, maintenant revenu dans un état de calme semblable à ceux de Caroline et Annette, s'avance vers Didier et glisse ses mains sur les épaules du jeune homme.
- On ne peut empêcher un coeur d'aimer, d'aimer follement, même si l'objet de son désir, de cet amour fou ne peut ou ne veut aucunement répondre à nos attentes... Vous le savez Didier ! La Bête avanca sa main gauche vers le coeur du jeune et y fit tambouriner ses griffes, puis s'éloigna et repris sa place pour relever la dague sertie de pierres précieuses qu'il avait laissée près de son couvert.
- Avait-il mérité cette cruelle mort ?
- De quoi voulez-vous parler ?
- De la mort de l'aimé...
- Vous,... vous parlez de qui ?
- Mourir de ne point vouloir aimer ! C'est le plus triste sort, le plus injuste destin qui soit.

Didier vit que les trois autres invités le regardaient, soudainement sortis de leur torpeur, et comme curieux d'entendre son aveu...
- Vous aussi Didier, vous avez préféré détruire l'Aimé plutôt que de le voir vous échapper...

Didier posa les yeux sur la table devant lui saisit un lys qui ornait son couvert et en humant le parfum qui s'en dégageait résuma d'un trait sa folle histoire d'amour tragique :
- Il ne comprenait pas, ou ne voulait pas comprendre, je ne sais trop. Lorsque je lui ai offert mon amour, il a souri en me disant qu'il ne savait pas s'il pouvait répondre à mon attente, qu'il avait besoin de temps, qu'il savait qu'il n'avait pas toujours été très clair avec moi et qu'il avait senti des liens se nouer sans vouloir les délier avant de savoir s'il éprouverait où non un désir pour moi... J'avais bien jouer mon jeu, je l'avais ébranlé dans son désir...
- Votre charme ensorcelle , comme le bel Achille, mais mieux vaut porter un baudrier d'acier quand l'on doit vous fréquenter...
- Il n'avait pas le droit de jouer avec moi à ce jeu cruel...ajouta Dider en regardant la Bête d'un air défiant...

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