Pour nous permettre de bien suivre l'action, j'ai recollé les divers textes en un seul et corrigé quelques contradictions...
à suivre...
L’AMOUR AU MASCULIN
(Bécassine)
Il se regarda encore une fois dans la glace. C'était sa hantise, l'acné. C'était d'autant plus ridicule qu'il avait une peau de pêche et s'en allait sur ses 18 ans. Frédéric, le secret élu de son cœur l'avait appelé pour lui demander d'aller au restaurant avec lui. Il avait une surprise pour lui.
Pierre-Michel espérait... l'impossible. Il savait que Frédéric était hétérosexuel. Alors, quelle pouvait bien être cette surprise? Serait-il à la hauteur? Seul, face à face avec Frédéric. Il avait peur de ses propres réactions. Il regarda l'heure encore une fois. Dans une heure!!! Mon Dieu! Il se sentait si fébrile... il n'allait pas pouvoir avaler une bouchée avec le beau Frédéric en face de lui. D'ailleurs, il n'avait pas faim.
(Lexilé)
À peine Frédéric a-t-il fini de s'admirer une dernière fois dans la glace qu'il entend la porte d'entrée de l'appartement se refermer en harmonie avec un bonsoir sonore que sa mère lance au hasard au cas où des membres de la famille l'auraient précédée à la maison. Pierre-Michel respire profondément et se dirige vers l'entrée. Catherine vient d'enlever ses talons-aiguilles et de les propulser, non sans lancer un joyeux soupir de satisfaction, vers sa porte de chambre à coucher.
- Ah! mon choux, tu es déjà revenu du collège ! Ton père m'a dit ce midi qu'il ne vient pas souper et Julie reste à l'université pour étudier. Alors, on va se fricoter un petit repas pour deux, hein! Des pâtes au pesto... ça te dit quelque chose ?
- "Je peux pas manger avec toi, j'ai rendez-vous avec des copains au resto. Je suis en retard même "
- "Un mardi soir ? Rien de trop beau pour la classe ouvrière... Hé bien ! Tu vas me laisser tomber comme une vieille chouette."
- "J'ai promis... c'est l'anniversaire d'un gars de la gang.... "
Pierre-Michel inventait à mesure les détails qu'il jugeait nécessaires pour ne pas subir le petit chantage émotif que sa mère ne se gênerait pas de lui servir si elle savait qu'il n'y avait rien de spécial dans cette sortie. Enfin rien de spécial à ses yeux à elle, alors que pour lui, cette sortie était tellement importante...
-"Bon, je dois partir, ils m'attendent...."
Catherine s'approche et tend la joue:
- Une bise au moins, avant que je n'éclate en larmes, abandonnée de tous ...! dit-elle en faisant la moue.
Pierre-Michel l'imite en faisant la moue à son tour, mais ne peut refuser de lui faire ce petit plaisir. Il saisit sa veste au vol et sort presque en courant au cas où sa mère lui poserait d'autres questions sur sa sortie. Sitôt sur sa bicyclette, il fonce vers la rue Mont-Royal, au café Porté Disparu où Frédéric lui a fixé rendez-vous. Chaque arrêt, chaque lumière semblent vouloir lui voler le précieux temps que lui a réservé le beau Frédéric. Il opte pour ranger sa bécane à deux portes du café et se précipite vers l'entrée. Dès qu'il arrive à la hauteur de la vitrine, il devine les épaules larges et athlétiques de Frédéric qui lui tourne le dos et qui gesticule abondamment, comme à son habitude. Il n'est pas seul. Un autre jeune homme l'accompagne. Pierre-Michel s'arrête net devant la porte du Café. Son rêve est disparu.
(LILI)
Il éprouvait tellement d`émotions qu`il laissait apparaître sur son visage une grande déception, ses beaux yeux félins semblaient si tristes et toutes les parties de son corps devenaient paralysées par rapport à cette grande déception. Pendant cinq
minutes, il restait immobile car il réalisait à quel point son imagination et son désir d`un impossible amour faisait partie de la réalité, son beau rêve se transformait en cauchemar.
Pierre-Michel est si attiré par Frédéric que son amour lui donne le courage d`espérer que son rêve se réalise et il décide de poursuivre son aventure au risque de se faire très mal...
Il opte pour aller à la rencontre de Frédéric en espérant que sa déception ne se laisse pas voir dans son visage tellement expressif. Il entre d’un pas sûr dans le petit bistro où régnait une atmosphère paisible et chaleureuse. Il se dirige vers son bel amour secret et son introduction est couronnée de succès. Frédéric est très heureux de voir Pierre-Michel se joindre à eux et lui présenta aussitôt le mystérieux jeune homme qui l`accompagnait.
(Lyet)
Non, Pierre-Michel ne pouvait croire que ce bel adolescent était la surprise sous-entendue dans les propos de Frédéric. Son cœur s'affolait et il voulait s'en aller. Juste un moment, il prit le temps d'observer ce jeune homme, pas laid du tout et un petit quelque chose lui disait que peut-être. Mais ses yeux et son cœur revenait sans cesse sur Frédéric, qui lui ne se doutait pas du tumulte et de la bataille qui se livrait en lui. Tout lui parlait, la nuque bronzée, un peu penché vers ce nouvel ami, la bouche pleine qui murmurait à son oreille. Si proche, trop proche. Pierre-Michel aurait tué à ce moment pour être à la place de cet intrus dans l'immensité de son cœur. Pas de place pour ce bellâtre, blond et trop beau. Il n'avait désormais plus de choix, il devait avancer vers Frédéric. Une immense chaleur lui prit le visage, il devint instantanément rouge, mais pas forcément à cause de la chaleur qui régnait au café. Il sentait ses joues chaudes et rouges, mais tout pourrait passer inaperçu par le fait qu'il arrivait de dehors, du moins l'espérait -t-il.
-Voilà mon bon ami P-M ! lança Frédéric à son acolyte, toujours trop près. Viens nous t'attendions! Ce que Pierre aurait donné pour avoir entendu je t'attendais à la place de ce nous discordant.
-B-b-onsoir!
Il se serait fessé pour avoir bégayé ainsi!
-Viens, assied-toi, viens que je te présente mon cousin Robin, venu tout droit des États-Unis! Il est en vacances ici pour deux semaines, génial non?
Génial? Non! hurla une voix dans la tête de Pierre-Michel.
-Oui, tout à fait, s'entendit-il répondre.
Il en profita pour l'observer un peu plus. Blondinet, vingtaine, cheveux coupé court, bouche sensuelle et un je ne sais quoi qui transperçait tout son être. Sûrement l'autosuffisance des Américains. Il le détestait presque déjà, lui qui s'imaginait un souper romantique avec son Frédéric, nenni, il faudrait qu'il boive ce vin jusqu'à la lie...
(Bécassine)
-Tu te rappelles la fois où tu avais défoncé la porte de la grange chez les Martel? lança Frédéric à Robin en s'esclaffant.
-Tu parles que je me rappelle! Et l'autre fois où nous avions conduit le tracteur du vieux Thomas.
Les deux cousins riaient et se relançaient dans les souvenirs de jeunesse où Pierre-Michel se sentait complètement exclu en se demandant de plus en plus ce qu'il faisait là.
Il rongeait son frein. Frédéric et ce cousin semblaient si intimes que Pierre-Michel aurait eu envie de mordre le bras de ce bellâtre. Lui, si doux habituellement! Mais pourquoi Frédéric l'avait-il invité? Et pourquoi ce Robin le regardait si souvent?
-Frédéric m'a beaucoup parlé de toi, dit soudain Robin.
Pierre-Michel se sentit rougir à nouveau et balbutia une réponse inintelligible.
-Et c'est Robin lui-même qui m'a demandé à faire ta connaissance.
Disant cela, les deux cousins se regardèrent d'un air entendu et Robin se tourna vers Pierre-Michel. Jamais personne ne l'avait regardé de cette façon. Il se sentit troublé et ressentait diverses émotions. Ainsi, ce n'était donc pas son cher Frédéric qui avait voulu le voir mais son cousin! Il était déçu mais en même temps, intrigué.
-Ah bon! Et pourquoi voulais-tu me connaître?
-Eh ! bien... je te laisse le soin de le découvrir par toi-même, répondit Robin en souriant d'une étrange façon.
Pierre-Michel ne savait plus comment se comporter. Il était conscient que Robin exerçait une attraction sur lui. Depuis des mois, il était en amour fou avec Frédéric, et malgré qu'il savait que c'était désespéré, il rêvait jour et nuit à Frédéric. Mais il ne s'était jamais permis d'avoir des "mauvaises" pensées. C'était une porte qu'il tenait bien fermée car il n'avait pas vraiment encore admis son homosexualité. Mais ce soir... avec ce regard lascif posé sur lui, il ne pouvait ignorer que ça le mettait dans tous ses états!
(ATROPOS)
Ainsi, il se dandinait sur sa chaise sans être capable de rester calme...
La porte du restaurant s'ouvrit et un autre beau jeune homme entra, mais était-ce bien un jeune homme ou une jeune femme ? Il avait peine à se rendre compte tellement l'ambiguïté était élevée.
Ce personnage, à la démarche féminine, se rendit au comptoir et demanda quelque chose à la serveuse. Il attendit quelques minutes. Durant ce temps, notre adolescent ne pouvait plus détacher ses yeux de cette nuque qui le faisait frissonner.
Nos deux jeunes hommes avaient remarqué la scène, car l'un d'eux avait aussi été séduit par cette démarche et ce corps qui plaisait, apparemment, aux deux sexes.
Ainsi Frédéric lui fit signe de les rejoindre, lorsqu'il se retourna.
- Claude, viens ici que je te présente mon cousin et un ami.
Claude s'approcha et salua de sa voix douce et délicate les jeunes hommes.
- Frédéric, je dois partir, ma blonde m'attend dans la voiture. Au fait, allez-vous au party de Nicolas et de Francis-Olivier ? J'y serai, pas sûre que Marie-France y sera. Je crois qu'elle travaille ce soir là. En tous les cas, à la prochaine.
- ravie de vous avoir rencontré. Ciao !
Au moment où elle franchit la porte, Robin et Pierre-Michel s'exclama en même temps :
- C'est une fille !
Frédéric leur fit un large sourire et son regard malicieux était remplit de sous-entendu.
Mais que voulait-il donc insinuer ce Frédéric ?
(LEXILÉ)
Pierre-Michel était toujours sous le choc de la rencontre inattendue de cette lesbienne qui s'affichait si ouvertement, lorsqu'il sentit soudain le genou de Robin qui venait de s'appuyer lourdement contre sa cuisse. Il sursaute légèrement et Frédéric interprète aussitôt :
- Déçu de découvrir que ce charmant jeune homme est une belle jeune fille... hein! Lesbi, vous avez compris j'espère ; elle n'a pas eu peur de vous le dire, les gars... sa blonde, c'était clair hein ?
Pierre-Michel laisse aller un sourire benêt, comme pour dire tant pis... mais après avoir éloigné sa cuisse du genou de Robin, il la laisse doucement s'y galber pour en ressentir la chaleur, la présence inattendue, mais tellement excitante... Pour la première fois de sa vie, Pierre-Michel recevait une avance claire et limpide de la part d'un mec de son âge.. beau comme un cœur, blond comme les blés... tout aussi attirant que Frédéric...
-Mais qu'elle soit lesbienne ou pas, c'est pas votre tasse de thé à vous deux, hein ? lance soudain Frédéric avec un sourire goguenard qui passe de l'un à l'autre des deux compères qui rougissent à l'unisson. - Faut se le dire un jour ou l'autre, P-M., tu es un de mes meilleurs amis, mais, enfin, dit-moi si je me trompe, mais tu n'es pas très, très porté vers les filles ?
Pierre-Michel n'ose rien répondre, dépassé par la situation ; il a autant le goût de fuir que de crier. Frédéric viole littéralement son secret devant un pur étranger... Enfin, un étranger dont il a le genou fièrement campé contre sa cuisse, mais étranger tout de même... Serait-ce un piège ?
-Je sais pas ce que tu veux dire, Freddy?
- Moi, je vais te le dire, parce que mon cousin est dans la même situation que toi, et je me suis dit que vous auriez tout avantage à vous rencontrer pour jaser de ça et d'autres choses... Ça fait un bon bout de temps que je me doutais que tu finirais par me faire du plat... mais moi, je suis pas homo, P.M.. C'est bin de valeur, mais c'est comme ça ! Mais ça me fait pas peur du tout.. tu sais... mon père est gai ! Pis finalement à force de voir Robin se morfondre tout seul, je me suis dit que je règlerais tout en même temps... Qu'est-ce que t'en dit P.M. ?
Robin regarde P.M. mais n'ose apparemment rien dire... Il préfère laisser P.M. ouvrir le jeu, car il a déjà annoncé sa couleur, lui...
(ATROPOS)
Pierre-Michel avait terriblement de difficulté à respirer. Robin était devant lui, silencieux. Il était clair qu'il attendait une réponse. Mais était-ce bien une invitation ? Depuis l'agression sauvage de Matthew Sheppard, il était très craintif. C'est vrai qu'il habitait Montréal, qu'on pouvait fréquenter le village gai, mais cela ne voulait rien dire. Dans son école, on avait refusé qu'on parle d'homosexualité. Des jeunes voulaient venir témoigner, mais la direction ne voulait pas de ces jeunes là dans leur école ; pour ne pas les pervertir... pervertir, donc il était anormal ?
- Pierre-Michel, je t'ai posé une question !! Tu es déjà dans les bras de Robin ? dit Frédéric avec un drôle de sourire... mais qu'avait donc ce copain ? Pourquoi cet air narquois qu'il croyait déceler dans ses yeux émeraudes ?
Tout se mit à tourner très vite et sans qu'il ne le réalise, il se retrouva à l'extérieur, au coin de la rue complètement hagard. Il réalisa qu'il avait oublié ses effets personnels à l'intérieur et surtout son blouson, flambant neuf, dont sa mère ne manquera pas de remarquer l'absence. Et il ne voulait pas qu'elle pose ses maudites questions fatigantes.
Il marcha et essaya de réfléchir... Il n'avait jamais vu d'homme avec le père de Frédéric, rien qui aurait pu laisser sous-entendre que son père était gai ! D'ailleurs son père n'avait pas une allure gaie : 40 ans environ, toujours bien habillé, cheveux toujours bien peigné et rasé. Si je me souviens bien, c'est un homme d'affaire très en vue dans la région, se dit-il. Non ! impossible que cet homme soit homosexuel. IM-POS-SI-BLE !
Cela faisait 2 heures qu'il retournait la question dans tous les sens. Ne pouvant pas rester indéfiniment dehors, il décida de retourner au restaurant récupérer le blouson et repartir aussi vite qu'il était arrivé. Son coeur déchiré battait la chamade. Il ne pourra plus jamais regarder Freddy en face. Parce qu'il n'avait pas su garder son secret, et surtout se défendre contre ce trouble qui l'avait envahi, le voilà la risée de son meilleur ami.
Il regarda au travers la fenêtre du Porté Disparu, la table qu'il avait occupée l'était maintenant par 3 filles. Il regarda bien, question de s'assurer qu'il ne se trompait pas et parti en direction de la maison de Freddy. Il prit le métro jusqu'à la station Henri-Bourassa et marcha quelques pas jusqu'à l'appartement de Freddy. Devant la porte d'entrée, une vieille Match 1 rouge était garée. Un couple s'embrassait. La fille avait une méchante tignasse, ébouriffée. Il sourit en pensant au plottage que ces deux là faisaient à l'intérieur. Si sa mère l'entendait ! (apparté)- Pierre ne dit pas ce mot là, dit necking au moins...
Tout à coup, il verdit. La fille se retourna et sortit de la voiture en compagnie du père de Freddy. Elle, plutôt il, arborait une grosse barbe noire. Il était habillé de cuir et en camisole. Aucune classe. Mais que faisait-il avec ce mec ? Pierre-Michel s'adressa à lui d'un air intimidé.
-Je viens voir si Robin et Frédéric sont arrivés, m'sieur.
- Je montais justement, Laurent?
-Non, Pierre-Michel, m'sieur.
-AH ! mon fils a tellement d'amis que je ne sais plus qui est qui ...
-Ok, on monte. Tu viens, Charles ?
Charles fit un grognement et un signe de tête et passa derrière le père de Fred. Il crut entendre une claque sur les fesses de cet homme si élégant. Je dois faire sûrement une erreur, pensa le jeune homme... Ils montèrent tous jusqu’au cinquième étage et entrèrent... Personne.
(LYET)
Personne, il n'y avait a-so-lu-ment personne. Pierre-Michel, ne savait vraiment plus quoi faire... Rester, mais s'il le faisait, il était évident qu'il devenait de trop dans ce couple qui était monté avec lui...
-Comme ça nos mousses ne sont pas là? Tu restes quand même dis-moim Pierre-Luc?
-Pierre-Michel, c'est Pierre-Michel
-Ah oui, je ne comprendrai jamais la manie des noms composés, tout est tellement plus simple avec des petits noms courts, pas vrai Charles!
-Hummm
Pierre-Michel nota que le Charles en question n'`était pas tellement bavard... une raison de plus pour quitter le bateau.
-Non je ne veux pas déranger. Je vais m'en aller, je crois bien.
-Non, non reste petit, tu ne nous déranges pas, mon fils nous rejoindra plus tard, reste avec nous! Dis le lui Charles !
-Hummmm oh ! oui
Charles fouillait dans une boite pleine de film, il semblait absorbé par son occupation
-Mais je vais vous embêter
-Non, vraiment, on va se passer un film tu peux rester si tu veux tu es le bienvenue.
Pierre-Michel se dit que finalement il devait récupérer son veston, sinon gare à la guerre des questions que lui livrerait sa mère. Il n'avait pas le choix il devait attendre le retour de Frédéric.
-D'accord, je vais rester mais juste le temps d'un film, il ne faut pas que je rentre tard.
-Ok, firent les deux amants en coeur.
-Qu'est-ce que t'as choisi Charles ?
-Je ne suis pas branché définitivement.
-C'est vrai Pierre-Marc, nous n'avons que des films gais, ça ne te dérange pas toujours?
-Non, non.
Peine perdue sa soirée serait un désespoir total. mais....
(ATROPOS)
Et merde, vont-il finir par nommer mon nom comme il faut ? à croire qu'ils sont fuckés, pensa t-il !
- Amène deux bières... heu ! trois peut-être ? demanda t-il a Pierre-Michel.
-Non merci !
- Juste deux !
- Ne fais pas attention à mon frère, quand il a quelque chose dans le nez, il est un peu ailleurs et grognard. Il parle pas beaucoup d'avance et là encore moins depuis que sa femme est partie avec son amant...
- Votre frère ??? Mais... auto...
- Bien oui ? Quoi, pourquoi cet air ?? Je sais nous sommes différents. Mon frère a 10 ans de plus jeune que moi, plus rocker aussi. Tu marmonnais quoi là ? Auto ? quoi l'auto ? pis quoi... shut... le voilà
Le frère en question posa les deux bières et un cola sur la table et s'écrasa dans le divan.
- On s'le passe c't'esti film là oui ou non ?
Sans attendre la réponse, il se releva et mit une cassette dans le magnétoscope, se rassis ou plutôt se laissa tomber dans le fauteuil.
Dans les escaliers, on entendait des fous rire et du tapage. Mais qui donc pouvait faire autant de bruits ? Pas mal différent de sa maison, ce bloc appartement ! pensa-P.M..
Comme le film devenait un peu plus explicite, Pierre-Michel se leva pour partir. Il préféra dire à sa mère qu'il avait oublié son veston que de voir ce film. Au moment où il allait sortir, à peu près de la même manière qu'il l'avait fait un peu plus tôt en soirée, nos deux compères, Freddy et Robin, entrèrent dans l'appartement, pleins comme des outres. Ils s’arrêtèrent net dans l'embrasure et Pierre-Michel se sentit défaillir...
(LILI)
Cette fin de soirée était tout aussi surprenante et remplie d`émotions pour Pierre-Michel. Il venait de se rendre conte que l`identité du père de son meilleur ami était bien différente de son imaginaire. En plus, il compris qu`il ne faut pas se fier toujours aux apparences car souvent sa ne correspond pas toujours à la réalité et ce soir il venait d`avoir une bonne leçon.
Le père de Frédéric était d`une extrême gentillesse et très sociable, il avait une très belle complicité avec son fils. Il aimait bien se retrouver avec les adolescents pour discuter avec eux car il était lui-même demeurer un éternel adolescent. Pierre-Michel percevait cet homme ayant une très belle personnalité, il voyait qu`il avait une vie très épanouie ce qui le rassurait et surtout l`encourageait à cheminer dans sa vie personnelle. Frédéric et Robin ont eu la surprise en rentrant à la maison de voir Pierre- Michel, Très surpris Frédéric s`exclama d`un grand sourire :
- Mon ami P.M., mais quelle belle surprise de te voir à la maison parmi nous, mais quel bon vent t`amène..
Pierre-Michel avait l`intention de discuter avec Frédéric des propos de leur rencontre plus tôt dans la soirée mais voyant tout ce monde et l’état dans lequel était son ami, il lui donna comme excuse qu`il s`apprêtait à partir car il devait se lever tôt le lendemain matin mais il remettait sa visite pour un autre jour.
(LEXILÉ)
Oubliant même de demander à Frédéric s'ils avaient récupéré son blouson au café, Pierre-Michel quitte les lieux en quatrième vitesse et rentre chez lui. Sa tête est pleine d'images, de sons, de questions, de fantasmes qui se bousculent et l'étourdissent. Il sert les dents en se traitant de tous les noms.
-Pourquoi tu t'es laissé prendre au piège de Freddy, j'aurais pas dû y aller... Pis son père,... Robin... !
Le doute hantait Pierre-Michel. Robin l'avait séduit au premier regard, même s'il pensait à Freddy en entrant au Café, mais voulait-il simplement se moquer de lui de connivence avec Freddy. Soudain, il se révolte contre sa peur :
-Pourquoi je vois des complots partout ? Débile, crétin, t'aurais pu jouer le jeu, faire semblant de pas comprendre, c'est pas la première fois que du monde parle des homos devant toi, se moque des fifs, des mangeux de cornet... des folles, pis tu riais... Pis des fifs t'en as déjà vu... non !
Trop de chocs accumulés avaient brisé le réflexe de défense, le masque d'hétéro que Pierre-Michel portait régulièrement au collège comme partout ailleurs dans la vie... Claude la lesbienne, le genou de Robin, le père de Frédéric, les yeux de Robin... Non ! Il ne jouait pas au fif, Robin, il avait vraiment lancé un signe très clair vers lui avec son genou insistant, chaud, délicieux...
Pierre-Michel monte l'escalier quatre à quatre et s'aperçoit soudain que ses clés sont demeurées dans sa veste.. Consternation ! Il faut sonner pour entrer ; il est seulement dix heures, mais il ne pourra pas filer dans sa chambre sans que l'on ne remarque qu'il revient en bras de chemise... Il espère simplement que ce soit sa sœur qui lui ouvre ou son père, trop lunatique pour remarquer que le fiston serait sorti bien peu vêtu pour un soir d'avril frisquet..
La porte s'ouvre, c'est Catherine, sa mère enroulée dans un immense t-shirt qu'elle adore enfiler le soir pour écouter ses programmes télé ou sa musique, quand ce n'est pas pour surfer sur le net et trouver des recettes de cuisine, des trucs maquillages..
- Tiens, Saint-Martin qui revient...
- Martin ?
- T'as donné ton manteau aux pauvres..
- Je l'ai oublié... Quel rapport avec Saint-Martin ?
- Tous des ignares les jeunes ; non pas de rapport, mais Batman et Robin l'ont rapporté... 450 piastres laissées sur une chaise de café.. t'as la distraction coûteuse, fils... dit-elle avec un air plus qu'agacé.
Pierre-Michel entre et découvre le blouson cuir sur son lit. Machinalement, il s'élance et fouille pour y trouver ses clés... La première poche est vide, mais la seconde contient bien son trousseau de clés alors que son porte-monnaie se cale toujours au chaud dans la poche intérieure de sa doublure, mais un billet a été glissé dans le porte-monnaie : un morceau de napperon du café, maladroitement découpé, contient un très simple message : Au plaisir de te revoir très bientôt, ROBIN - le tout suivi d'un numéro de téléphone. Pierre-Michel se laisse tomber sur le lit en serrant précieusement le message sur sa poitrine. Sa tête tourne, ivre de liberté, mais relevant la tête avec un sourire irrépressible, il découvre sa mère debout dans le cadre de la porte qu'il n'avait pas refermée derrière lui...
(SOLUNE)
«Maman. tu sais combien je n'aime pas lorsque tu me surveilles... tu as quelque chose à me dire? »
«Non, mon fils. mais mon intuition de mère me dit que quelque chose te trouble....tu n'es pas dans ton état ordinaire. Que se passe-t-il? Tu veux m'en parler? »
«Merci Maman, mais non. Tu sais que je n'aime pas partager mes états d'âme avec qui que ce soit. encore moins avec ma mère qui se sentirait trop impliquée!»
«Comme tu veux ? »
Et la mère sortit de l'embrasure de la porte pour laisser Pierre-Michel seul avec lui-même.
Celui-ci s'allongea sur son lit, les pensées s'envolant vers Robin, le vilain qui l'a tant mis tant tous ses états. Lorsqu'il repensait à ce genou si volontairement glissé contre sa jambe, un choc électrique lui chatouillait l'entre-jambe justement. Nul doute, il était attiré vers les hommes....et il en a enfin rencontré un avec lequel il pouvait tenter sa chance.
Doucement, le sommeil le rattrapa. Qui dit dodo.....dit rêve, non?
Pierre-Michel se ramassa dans un champs de blé avec nul autre que son slip et une chaîne avec le signe de l'homme comme pendentif. De quoi que sa virilité est omniprésente!
Les herbes sont hautes. Il cherche à voir l'horizon, mais ne peut point le contempler même de ses six pieds. Le soleil est chaud, brûlant sur sa peau couleur miel. Ses beaux cheveux d'ébène s'amusent avec le vent.
Près de lui, un cercle de terre tassée tapissé d'une herbe verte l'invite à s'asseoir. Il s'y étend, le torse soulevé par ses bras, et il allonge son visage vers la délicieuse sensation de cet astre jaune et brillant. Tout à coup, quelque chose vient l'effleurer. Une caresse d'une tige de blé ou quelqu'un? Il conserve les yeux fermés, et tente de deviner. La caresse devient plus insistante. Elle passe dans ses cheveux pour se terminer sur son torse. Nul doute, c'est quelqu'un. Ne voulant pas être déçu que ce soit une femme, Pierre-Michel garde les yeux fermés, se laissant aller aux sensations qui lui sont offertes. Lui, si prude et prudent habituellement, se dit qu'il est dans un rêve et qu'il a droit à tout vivre sous l'impulsion du moment. Ses mamelons durcissent au toucher de cette caresse....et au contact brûlant du soleil. Il découvre ce qu'est l'érotisme d'être à l'extérieur. Ses 18 ans ne lui ont jamais permis de vivre d'expériences quelles qu'elles soient encore, et là, il se sentait prêt à franchir la clôture. La caresse devient deux mains baladeuses qui commencèrent à parcourir son corps. Les épaules, les bras pliés sous lui, le ventre, le côté des flancs, les cuisses fermes qui avaient des spasmes d'excitation. Les frissons le chatouillaient, son ventre se durcissait au contact de ces mains près de son bas-ventre. Un son lui échappa, et il murmura : «mon doux que c'est bon....»
Férocement, une bouche s'écrasa sur la sienne et la prend de force. Pierre-Michel eut un éclair qui lui parcouru le sexe, et en même temps un sourire de contentement lui vint : la bouche qui le prenait était habillée d'un début de barbe masculine.....quel soupir de soulagement, mais aussi quelle réaction physique!!! Il se laissa choir sur le dos, invitant l'inconnu à lui faire l'amour.....son corps le lui demandait, ses pores de peau transpiraient de désir.
«Pierre-Michel?????? Pierre-Michel ????»
Il croyait que c'était son inconnu qui lui soufflait son nom à l'oreille...
«Pierre-Michel ? !!!!! Tu as de la visite!!!! Debout! Il est 10hrs du matin!!! tu as dormi tout habillé? »
Oh que voilà le réveil brutal!!! Pierre-Michel, encore tout engourdi par son rêve, et gonflé de son excitation se réveille gêné, sa mère est là à le regarder.
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