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Les enfants nucléaires, part III

Envoyé par Pour PA en date du 24 novembre 1999 à 05h34

(source http://www.algi.qc.ca../../arts/messages/bomarc.JPG)

On croit que toute cette histoire de bombes, c'était une affaire entre les Russes et les Américains et le Canada n'avaient rien à voir la-dedans. BZZZZZ!!!! Wrong again!

Peu connu du public mais connu des scientifiques et ingénieurs impliqués dans le domaine, le Canada possédait un inquiétant arsenal nucléaire sur SON territoire et ce, pas plus loin que La Macaza, Québec, la prison dans les Laurentides qui est probablement l'ancienne base militaire où était déployé l'anti-missile BOMARC, dont la photo est plus haut et où on peut voir le joli drapeau canadien qui prouve que cela nous appartient.

Mais ca ne nous appartenait pas vraiment non plus, car tout était sous controle américain, ceux-ci ne nous trustant tout simplement pas quand vient le temps de manipuler LEURS ogives nucléaires en sol canadien. Il y avait donc un régiment américain à La Macaza pour faire fonctionner l'anti-missile.

À quoi servaient les BOMARCs déployés à La Macaza, Québec et North Bay, Ontario (près de Toronto)? Dans un premier temps à détruire les bombardiers russes qui passeraient au-dessus du Canada, par la suite à détruire les missiles russes.

Peu connu de tous, le Canada a signé une entente avec les États-Unis au début de la guerre froide dans laquelle les États-Unis prennent le contrôle de l'espace aérien canadien si jamais il y avait guerre avec la Russie. L'idée est que le chemin le moins long vers la Russie est en passant par le Canada puis le Pole Nord.

Une ceinture de radar a commencé à être érigé dans les années 50 tout au centre du Canada pour surveiller l'arrivée de bombardiers ou missiles russes. On en voit les vestiges à St-Adolphe-d'Howard dans les Laurentides et au mont Ste-Marguerite en Beauce au sud de Québec. Pour intercepter les bombardiers russes à haute altitude, il n'existait pas de chasseurs assez rapide dans les années 50. Le BOMARC, qui est en fait un avion téléguidé, devait intercepter les bombardiers en vol et les éliminer au-dessus du territoire canadien avant qu'ils ne se rendent détruire les États-Unis.

Et c'est là que ca devient intéressant pour nous Québécois, c'est que la meilleure façon de détruire un bombardier en vol, ou plusieurs, c'est de faire sauter une bombe nucléaire dans les airs, en plein milieu de l'escadron sans qu'on est besoin que ce soit très précis. Donc, si en temps de guerre, les russes envoyaient une centaines de bombardiers au-dessus du Canada, les BOMARCs de La Macaza seraient lancés et feraient exploser de belles bombes nucléaires juste au-dessus de Montréal et des environs. Quelle joie cette pluie radioactive pour sauver nos amis américains.

Par la suite, cette stratégie devint encore plus efficace contre les missiles russes, car c'est difficile de détruire un missile en vol, à moins de tout faire exploser dans le coin avec une bombe nucléaire de plus gros calibre. Et tout ca retombe sur notre sol.

Heureusement pour nous, le site de La Macaza fut fermé en 1972 après le traité interdisant les anti-missiles. Autrement dit, on avait plus le droit de se défendre contre un missile nucléaire ce qui remettait le concept de déterrence sur la table.

De nos jours, les américains ont repris la recherche sur les anti-missiles et le traité banissant les anti-missiles a été changé. Mais la menace ne passe plus au-dessus du Canada.

Faites de beaux rêves.



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