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Éternel féminin

Envoyé par Atropos en date du 09 septembre 1999 à 16h04

(source http://www.hornyholland.com/gfx/bb003.gif)

Elles peuvent s'aimer dans l'égalité

Simone De Beauvoir, Le deuxième sexe




Assise au rebord de la fenêtre, les yeux grands ouverts, je me souviens d'une vieille soumission, d'un cauchemar lointain, qui, autrefois, m'apporta deuil et solitude. Et je suis là, lasse, épuisée, tressant ensemble dans une douceur et dans une force renouvelées des images de femmes, des mots brouillons et des poèmes. Je pense aux païennes. Celles aveuglées par cette génération de mutants. Nos mères se sont tuent, avec les saisons, depuis trop longtemps, m'Amèr. Trop d'hivers les ont refroidies, me laissant recroquevillée, entre deux âges, dans mon lainage troué. Sur les sentiers bleuis, l'amour cheminait égoïstement, il s'offusquait de me voir si entêtée et re-belle. Rusé, le vent, lui, de son courroux, soufflait sur mon identité. J'haletais. Il gelait mes lèvres. Alors, insurgée, farouche, ma différence lui résista. La différence de ne pas être née mâle.
*****

Son corps    embrassé par un tissus soyeux   
    
     danse sous mes yeux et me déchirent  les sens.

Ses jambes encerclés de filets   tanguent. 
     
    Longtemps   elle a cherché son égale


Aucune limite à nos fantaisies    attachées. 


Ses souliers    hauts brillent sur mon visage  
    
    sanguine. Devant elle, insane, je murmure 

Je t'aime fille de mes      rêves

     femme femme.


Et ses doigts    fébriles dégrafent mon corsage  

   satiné. La langue avide de dire et son doigt apaisant 

mes lèvres. Rien à envier au vit de nos   impairs

    Le pied du lit sens dessus   dessous        


Volcan en éruption nos corps     consumés. 



Pourtant j'erre parmi la virilité de mes robes, parmi les couleurs qui maquillent mon visage. Envers et contre tous, je regimbe comme autrefois, de plus en plus seule. Le refrain me souffle: sois Barbie et tais- toi, mais si je baise l'une, je refuse l'autre. Presqu'effrontément, entière, je nourris mon corps dual, sans pudeur, sans peur, de sensations brutes et je tatoue sur mon âme une femme libre, prise dans les rets de ton image, mauvaise fille, sans plastique, trop à l'étroit dans le linge de son enfance. James Dean le jour Dalida la nuit, échangeant à tour de rôle les secrets de nos amours. Toucher ma peau sigillaire et me débattre contre les marques ancestrales Et je poétise avec les maux et mes souvenirs, le visage baignant dans l'encre noire de la chambre .



Ses mains    tressent ma peau tannée          

   aux rythmes flagellés de ses fils   de cuir.

Mon mouvement cadencé avec le sien   fléchit.

  Toujours    apaiser l'oiseau sauvage




Libertaire parée au cou de    grenat  




Son collier   de chrome dort à mes pieds

      bottés.  À genoux, profane,  elle supplie

fist-moi déesse de mes   nuits 

     femme femme        



Et mes doigts nerveux   gravent son dos  

    parchemin. Le mot mord la chaire en un silence

strident.  Voir l'im-monde souillure de nos   compères

     Les stigmates du drap en deçà   delà




Ève en érection son corps   retrouvé  
 
La fenêtre ouverte, les pieds sur la ville éclairée, j'assume nos délices, insouciante de savoir si c'est correct ou mâle. Te re-garder encore et tailler virtuellement de mes mains, dans du marbre rose, le volume de tes seins, les courbes de tes hanches et ton ventre, ton ventre qui absorbe mon regard. Admirer ta nudité, les yeux avides de plaisirs et jouir de ta féminité, de ton silence pervers. Vouloir rester éternellement femme entre tes bras. Te couvrir de fleurs et, du fond cristallisé de nos ébats, m'enivrer au son du Chivas Regal. Deux corps ébauchés fougueusement. Mes pensées doubles luttent pour nous. Animale, m'approcher de toi et dénouer tes cheveux que je préfère long. Sentir la vanille de ton corps. En imprégner mes papilles. Je t'aime fragile et forte à la fois. Obsessionnellement, tourner autour de toi et te serrer de près, sentir mes seins sur tes reins alors que ta tête frôle le sol. Amantes, androgynes, encrées en ma mémoire.

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© Pagel
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Très agréable comme lecture!

Envoyé par Solune en date du 14 septembre 1999 à 06h54 en réponse à Éternel féminin (reçu de Atropos le 09 septembre 1999 à 16h04).
Je trouve ça tout mignon....érotique, caressant...


Je n'avais jamais vu ce livre, mais peut-être bien vais-je en avoir envie maintenant!!!!


Au plaisir de se revoir,

Solune
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Zut de flûte

Envoyé par Atropos en date du 15 septembre 1999 à 14h21 en réponse à Très agréable comme lecture! (reçu de Solune le 14 septembre 1999 à 06h54).
Mille excuse au lecteur, j'ai posté la correction non corrigé.

En effet, il y avait plusieurs versions dont "l'Éternel Féminin 11" et "l'Éternel féminin 11 corrigé". Et je me suis trompée dans le postage, ce qui fait que vous avez lu le brouillon.

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Catou a corrigé l'erreur

Envoyé par Atropos en date du 19 septembre 1999 à 00h03 en réponse à Zut de flûte (reçu de Atropos le 15 septembre 1999 à 14h21).
Merci de m'avoir permis de mettre le bon texte après qu'on ait répondu.

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